« Grâce au Dr Colas-Pelletier les bombardiers américains ne frappèrent pas Rennes les 2 et 3 août 1944 » : différence entre les versions

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 15 : Ligne 15 :
[[Fichier:Captain_Joseph_F._Brady.png|250px|left|thumb|Le capitaine Brady du 35e bataillon de chars, contacté le 2 août (photo d'octobre 1944)]]
[[Fichier:Captain_Joseph_F._Brady.png|250px|left|thumb|Le capitaine Brady du 35e bataillon de chars, contacté le 2 août (photo d'octobre 1944)]]
Colas-Pelletier regagne Rennes difficilement à travers champs, les Allemands ayant disposé des chevaux de frise et abattu des arbres à hauteur des Gayeulles <ref>[[ Les Gayeulles : août 1944, le champ de courses devenu hôpital militaire de campagne]]</ref> et est  encore arrêté sur un petit sentier et s'en sort en qualité de médecin devant rejoindre un hôpital. Il se rend chez un de ses amis, Eugène Bourdin, adjoint au maire. Et, avec M. Hec, architecte, ils joignent au [[palais Saint-Georges]], P.C. clandestin de la Résistance,<ref> ''1er-4 août 1944 : l’étrange libération de Rennes''. Étienne Maignen. Éditions Yellow Concept. – oct. 2017</ref>  le général Le Vigan. <ref>[[Pierre Herbart]]</ref> et, dans la fumée des cigarettes anglaises qu’il a ramenées et offertes, il obtient les renseignements nécessaires. À bord d’une petite Peugeot grise, il réussit avec Bourdin , le long de la voie ferrée détruite, à retrouver le capitaine Brady à 10 heures qui transmet les informations officielles de la Résistance à ses supérieurs. A midi Rennes n’est pas bombardée.
Colas-Pelletier regagne Rennes difficilement à travers champs, les Allemands ayant disposé des chevaux de frise et abattu des arbres à hauteur des Gayeulles <ref>[[ Les Gayeulles : août 1944, le champ de courses devenu hôpital militaire de campagne]]</ref> et est  encore arrêté sur un petit sentier et s'en sort en qualité de médecin devant rejoindre un hôpital. Il se rend chez un de ses amis, Eugène Bourdin, adjoint au maire. Et, avec M. Hec, architecte, ils joignent au [[palais Saint-Georges]], P.C. clandestin de la Résistance,<ref> ''1er-4 août 1944 : l’étrange libération de Rennes''. Étienne Maignen. Éditions Yellow Concept. – oct. 2017</ref>  le général Le Vigan. <ref>[[Pierre Herbart]]</ref> et, dans la fumée des cigarettes anglaises qu’il a ramenées et offertes, il obtient les renseignements nécessaires. À bord d’une petite Peugeot grise, il réussit avec Bourdin , le long de la voie ferrée détruite, à retrouver le capitaine Brady à 10 heures qui transmet les informations officielles de la Résistance à ses supérieurs. A midi Rennes n’est pas bombardée.
Mais le 2 août, au soir, d’importants renforts allemands ont été amenés du Mans à Rennes : 1900 hommes, un char stationne [[place Hoche]] devant la Feldkommandantur .  
Mais, dans la nuit du 1er au 2 août, d’importants renforts allemands avaient été amenés du Mans à Rennes : 1900 hommes, un char stationne [[place Hoche]] devant la Feldkommandantur .  


[[Fichier:Fiche_Colas-Pelletier.jpg|500px|right|thumb|Fiche de Colas-Pelletier au réseau CND, contacté par "Roulier", un des noms d'emprunt de Gilbert Renault, Rémy (NB: erreur sur la date d'entrée 1940 et non 1944)]]
[[Fichier:Fiche_Colas-Pelletier.jpg|500px|right|thumb|Fiche de Colas-Pelletier au réseau CND, contacté par "Roulier", un des noms d'emprunt de Gilbert Renault, Rémy (NB: erreur sur la date d'entrée 1940 et non 1944)]]
=== 3 août, la situation exposée au général Wood ===
=== 3 août, la situation exposée au général Wood ===
Il faut informer les Américains de la topographie de la défense allemande qui augmente. Après un nouveau contact avec le général Le Vigan et M. Hec, le docteur, pour la 3e fois, et M. Bourdin réussissent à franchir les zones dangereuses mais sur place les chars ne sont plus là. En suivant, sur quelques kilomètres à l’ouest, leurs traces marquées dans le sol,  ils finissent par rencontrer une sentinelle alliée.
Il faut informer les Américains de la topographie de la défense allemande qui a augmenté. Après un nouveau contact avec le général Le Vigan et M. Hec, le docteur, pour la 3e fois, et M. Bourdin réussissent à franchir les zones dangereuses mais sur place les chars ne sont plus là. En suivant, sur quelques kilomètres à l’ouest, leurs traces marquées dans le sol,  ils finissent par rencontrer une sentinelle alliée.
« Un mot que m’avait remis le capitaine facilite la présentation et je suis dirigé vers un talus derrière lequel se trouve un officier qui porte une croix d’argent sur le casque, puis, auprès d’une ferme où un sergent du nom de La Rochelle, entend mes déclarations et les transmet à ses chefs ; de là, une jeep me conduit plus loin, et je me trouve bientôt transporté au milieu de camions pleins de soldats. Enfin, après avoir dépassé des batteries qui tirent des obus sans discontinue, j’arrive auprès d’un bâtiment où je prends contact avec un médecin, un dentiste américain, et un officier d’état-major quelques minutes plus tard ; ce dernier me présente au général et j’ai l’honneur d’exposer ma mission. Sur une carte topographique qu’il a dépliée devant moi, j’indique, toujours en langue anglaise, les emplacements de troupes, de mines, de canons, de tanks, de mitrailleuses, que j’avais repérés, et le général, à l’aide d’un crayon rouge, note les endroits indiqués. Je suis mis en présence d’un officier spécialisé dans le choix des obus destinés aux différents blindages des tanks allemands, et présenté à un autre officier chargé des mines.
« Un mot que m’avait remis le capitaine facilite la présentation et je suis dirigé vers un talus derrière lequel se trouve un officier qui porte une croix d’argent sur le casque, puis, auprès d’une ferme où un sergent du nom de La Rochelle, entend mes déclarations et les transmet à ses chefs ; de là, une jeep me conduit plus loin, et je me trouve bientôt transporté au milieu de camions pleins de soldats. Enfin, après avoir dépassé des batteries qui tirent des obus sans discontinue, j’arrive auprès d’un bâtiment où je prends contact avec un médecin, un dentiste américain, et un officier d’état-major quelques minutes plus tard ; ce dernier me présente au général et j’ai l’honneur d’exposer ma mission. Sur une carte topographique qu’il a dépliée devant moi, j’indique, toujours en langue anglaise, les emplacements de troupes, de mines, de canons, de tanks, de mitrailleuses, que j’avais repérés, et le général, à l’aide d’un crayon rouge, note les endroits indiqués. Je suis mis en présence d’un officier spécialisé dans le choix des obus destinés aux différents blindages des tanks allemands, et présenté à un autre officier chargé des mines.
Avant de prendre congé, j’apprends que l’attaque aura lieu le jour suivant. C’est au retour, sur la route d’[[Acigné]], que nous avons été arrêtés par un groupe de soldats allemands. Sous la menace des fusils, nous avons dû nous laisser fouiller brutalement, mais notre mission était terminée. »
Avant de prendre congé, j’apprends que l’attaque aura lieu le jour suivant. C’est au retour, sur la route d’[[Acigné]], que nous avons été arrêtés par un groupe de soldats allemands. Sous la menace des fusils, nous avons dû nous laisser fouiller brutalement, mais notre mission était terminée. »