« Hymne à Rennes » : différence entre les versions

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[[Titre du lien]][[Catégorie:Un lieu, un souvenir]]
[[Catégorie:Un lieu, un souvenir]]
[[Catégorie:Littérature et poésie]]
[[Catégorie:Littérature et poésie]]


'''RENNES D'HISTOIRE ET DE SOUVENIRS'''
{| border="3" cellpadding="10" cellspacing="0"; text-align="left";"
|-
! width="50%" |HYMNE à RENNES  




Du plus loin que je me souvienne


Mes souvenirs sont de Rennes
''En vers et pour tous''


Où je suis né par bonne aubaine


Il y a des années  par  dizaines.


1


Du plus loin que je me souvienne,
Il me plaît bien de l'écrire,  


En cette ville toujours mienne,
De Rennes sont les souvenirs


Entre Vilaine et Ille et Rance
Qui, premiers, me reviennent


Sont ici mes souvenirs d’enfance.
Car j'y naquis par bonne aubaine.




2
Depuis deux mille années pérenne,
Tu fus Condate et tu es Rennes,
Et c'est ici plaisir d'écrire
Pour te raconter, te décrire.
3
Toi qui t'étalais à loisir
Sur tes coteaux avec plaisir,
Tu te replias avec peine
Devant des barbares peu amènes.
4


Que tu sois née gauloise ou celte,
Que tu sois née gauloise ou celte,


Tu fus romaine, monnaies l’attestent.
Tu fus romaine, monnaies l’attestent.     <ref>[[Rue Postuminus]]</ref>


De briques et schistes tu construisis
De briques et schistes tu construisis


De rouges [[Remparts de Rennes|remparts de survie]].
De rouges remparts de survie. <ref>[[remparts]]</ref>


5
Portes Mordelaises mises à part
On ne voit guère de tes remparts
Que ta gironde tour Duchesne<ref>[[remparts de Rennes]]</ref>
Près d'un mur de briques romaines
6
Ils voulaient encore te prendre.
Gourvan, plutôt que de se rendre,
Mourant, triompha des Normands,
Et les repoussa fermement.              <ref>[[rue Gurvand]]</ref>
7


Ville de rien, ville de catins
Ville de rien, ville de catins
Ligne 37 : Ligne 84 :
Ville de rapines, de malins,
Ville de rapines, de malins,


Le jeune [[Allée Marbode|Marbode]] en langue latine
Le jeune Marbode en langue latine
 
Te cassa des mots sur l’échine.            <ref>[[allée Marbode]]</ref>
 
 
8
 
Le géographe al Idrissi
 
Dit qu'on vivait bien ici,


Te cassa des mots sur l’échine.
A cette époque où Marbode


Commettait sa vilaine ode.
9


Une fois l’Anglais de t’investir
Une fois l’Anglais de t’investir


Mais ne put jamais s’introduire
Mais ne put jamais s’introduire


Car Notre Dame fit un signe
Car Notre Dame fit un signe


De son doigt désignant la mine.
De son doigt désignant la mine. <ref>[[basilique Saint-Sauveur]]</ref>




En suspendant une truie
10


A leurs belles [[Portes Mordelaises]],
A leurs Portes Mordelaises,


Les Rennais, de l'armée anglaise,
Les Rennais, de l'armée anglaise,


tirèrent cochons de grand profit.
tirèrent de cochons grand profit
 
En suspendant une truie. <ref>[[Portes Mordelaises]]</ref>
 
 
11
 
Pour de Bretagne être duchesse,
 
De voir ses Rennais en liesse
 
La jeune Anne fut bien aise,<ref>[[Boulevard de la Duchesse Anne]]</ref>
 
Passant les Portes Mordelaises.<ref>[[Portes Mordelaises]]</ref>
 
 
12
 
S'étant enfin rendu Mercœur,
 
Tu offres tes clés et tes cœurs
 
Au roi Henri le quatrième
 
Qui désire tant que tu l'aimes. <ref>[[Henri IV à Rennes]]</ref>
 
13
 
En l'an seize cent trente deux,
 
Ayant vu exaucer son vœu
 
Que la mort noire laissât ses gens
 
La cité fondit son argent.<ref>[[la peste à Rennes]]</ref>
 
 
14
 
Contre le papier timbré
 
Levés, des Rennais furent livrés
 
Nombreux à mille et un tourments
 
Et mis à Vannes ton parlement.<ref>[[révolte du papier timbré]]</ref>
 
 
15
 
Rats, souris, puces et punaises,
 
Rapporte-t-on, vivaient à l'aise
 
Dans tes logis humides et sales,
 
L'écurie donnant sur la salle.<ref> [[1636, ce qu'un voyageur voit de Rennes]]</ref>
 
 
16


L'an mille sept cent vingt, il agit , <ref>[[incendie de 1720]]</ref>


L’[[Incendie de 1720|an mil sept cent vingt]], c'est écrit,
En te prenant huit cents logis.


Le feu te prit huit cents logis.
L'ayant manqué, tardivement


Deux cent soixante quatorze après
L’incendie prit ton parlement. <ref>[[Événements des 4 et 5 février 1994]]</ref>


L’incendie  prenait ton [[Parlement de Bretagne|palais]].


17


Maisons à pans et de torchis
Maisons à pans et de torchis
Ligne 73 : Ligne 193 :
Avaient fait place nette au granit.
Avaient fait place nette au granit.


Deux places tu t’offris royales
Deux places tu t’offris royales<ref>[[place de la Mairie]] [[place du Parlement de Bretagne]]</ref>


Pour ton hôtel, ton présidial.
Pour ton hôtel, ton présidial.


18


Enumérant tes incendies,
Enumérant tes incendies,
Ligne 82 : Ligne 204 :
Certains répètent ce que l'on dit :
Certains répètent ce que l'on dit :


[[Ici rien ne prend sauf le feu]]
A Rennes, rien ne prend, sauf le feu<ref> [[À Rennes, rien ne prend, sauf le feu]]</ref>


Et pourtant c'est toujours leur chez-eux.
Et pourtant ils y vivent heureux.




19


En traitant à  la Mabilais
Egalité, fraternité


Tenants des Bleus et des Chouans
Et aux idées de liberté


Tentèrent de faire la paix
Des villes tu fus la première


Qui ne dura qu’un bref instant.
Cité révolutionnaire.<ref>[[Journée des Bricoles]]</ref>




20


Sur ta place de l'Egalité,
Réunis à la Mabilais,
 
Ils signèrent un traité de paix,
 
Chefs des Chouans et chefs des Bleus
 
Mais, hélas, la paix fit long feu.<ref>[[Le traité de la Mabilais, une éphémère pacification]]</ref>
 
 
21
 
Pour défaut de citoyenneté,
 
Sur ta place de l'Egalité,<ref> [[Place du Parlement de Bretagne]]</ref>


Sous le rasoir égalitaire,
Sous le rasoir égalitaire,
Ligne 104 : Ligne 241 :
Plus de trois cents têtes tombèrent
Plus de trois cents têtes tombèrent


Pour défaut de citoyenneté.
 
22
 
Tailleur brave, Jean Leperdit <ref> [[Jean Leperdit]]</ref>
 
Justement célèbre se rendit
 
Pour avoir du cruel Carrier<ref> [[Carrier à Rennes]] </ref>
 
froissé la liste de papier.
 
 
23
 
Abattus les aigles d'Empire,
 
Bientôt arrive le pire,
 
Au logis parmi les siens
 
Voir s'installer un Prussien.<ref> [[occupation de Rennes par les Prussiens en 1815]]</ref>
 
 
24
 
Dix-huit-cent trente, en juillet,
 
Révoltés pour la liberté,
 
Furent tués à Paris dans la rue
 
Deux jeunes Rennais : Vanneau, Papu.<ref>[[parc du Thabor]]</ref>




25


Ton opéra, plein d’embonpoint,
Ton opéra, plein d’embonpoint,
Ligne 114 : Ligne 283 :
Aux courbes graciles, au campanile
Aux courbes graciles, au campanile


De ton gracieux hôtel de ville.
De ton gracieux hôtel de ville.<ref> [[Place de la Mairie]] </ref>
 
 
26
 
Les deux tours de ta cathédrale,
 
A trois ordres, monumentales,
 
Se dressent en granit, souveraines
 
Au-dessus de voûtes romaines.<ref> [[cathédrale Saint-Pierre]]</ref>
 
 
27
 
Sur ton pont Bagoul s'attardaient<ref> [[Le Pont Bagoul]]</ref>
 
Des commères restant bavarder,
 
De bonnes histoires se disant
 
Et parfois même médisant.
 
 
28
 
Du gué de Baud à Saint-Martin,
 
Battant depuis le matin,
 
Les lavandières éreintées,
 
Aux bateaux-lavoirs papotaient.<ref>[[quai Lamennais]]</ref>
 
 
29
 
Tu vis la fin de grands travaux
 
Entrepris par monts et par vaux,
 
De la Rance à l'Ille reliant l'eau,
 
Te donnant comme port Saint-Malo.<ref>[[le Pont Bagoul]]</ref>
 
 
30
 
Tu traitas la Vilaine, lasse
 
D'enlacer tes parties  trop basses
 
De ses bras nauséabonds,


En canal droit avec beaux ponts.<ref>[[quai Lamartine]]</ref>


Duguay-Trouin et Lamennais,
 
31
 
Duguay-Trouin et Lamennais,<ref>[[quai Lamennais]]</ref>


Tu t’es fendue d’une ligne de quais
Tu t’es fendue d’une ligne de quais
Ligne 123 : Ligne 349 :
Au long desquels tu fais la fière
Au long desquels tu fais la fière


Comme si tu étais port de mer.
Comme si tu étais port de mer.<ref> [[Quais et marins dans Rennes]]</ref>
 
 
32
 
Des écrivains te décrivirent
 
Triste, t'esquintant à loisir,
 
Et les guides de voyage
 
De les copier dans leurs pages.<ref>[[Rennes présentée au voyageur du 19e siècle]]</ref>
 
 
33
 
On a dit le Rennais chauvin
 
Mais de médire il est très vain.
 
Il défend sa ville tel un tigre
 
Et aussitôt il la dénigre.
 
 
34
 
Pour d'aucuns ce ne fut pas faute
 
De le vouloir en ville haute
 
Qu'au sud, loin de l'autre rive,
 
On décide que le train arrive.
 
 
35
 
En dix huit cent cinquante sept,
 
Tous les Rennais sont de la fête,
 
Délaissant un temps leurs affaires
 
Car voici le chemin de fer. <ref>[[Arrivée du chemin de fer à Rennes]]</ref>
 


36


En dix huit cent cinquante sept
Derrière ta gare, on amène


Arrive le chemin de fer
Celles condamnées à des peines


Et les Rennais tous en fête
Et nombre des incarcérées


Un temps laissent leurs affaires
Rêvent de train, de voies ferrées.




Puis de tes garçons le lycée
37


Fut choisi siège du procès
En dix huit cent quatre-vingt un,
 
la Vilaine fit un tour vilain,
 
Inondant plus de quatre cents
 
Tristes logis de pauvres gens.<ref>[[la grande crue de janvier 1881]]</ref>
 
 
38
 
D'Henri Quatre à Poincaré,<ref>[[Henri IV à Rennes]]</ref> <ref>[[le président Poincaré à Rennes]]</ref>
 
Tu reçus François Premier,<ref>[[le dernier couronnement d'un duc à Rennes]]</ref>
 
Félix Faure, de Mac-Mahon,<ref>[[le président Félix Faure à Rennes]]</ref> <ref>[[le maréchal-président de Mac-Mahon à Rennes]]</ref>
 
Le troisième Napoléon.<ref>[[Napoléon III à Rennes]]</ref>
 
 
39
 
Et de tes garçons le lycée
 
Fut choisi siège du procès <ref> [[Alfred Dreyfus|Affaire Dreyfus]]</ref>


D’honneur terni du capitaine
D’honneur terni du capitaine
Ligne 143 : Ligne 439 :
Sali par le complot de haine.
Sali par le complot de haine.


40
Quarante et unième R. I. <ref>[[avenue du 41ème Régiment d'Infanterie]]</ref>
Parti défendre la patrie,
Pantalons rouges allèrent au feu,
Puis ce furent les capotes bleues.
41
Au Panthéon de la mairie,
Tués à la grande boucherie,
Tombés nombreux aux champs d'horreur,
Tes fils sont aux tableaux d'honneur.<ref> [[Hôtel de Ville]]</ref>
42
Devant la France, assise là,
Elle fut détruite à grand éclat
La Bretagne s'agenouillant
Heurtant des Bretons trop bouillants.<ref>[[Place de la Mairie]]</ref>
43
Fête-Dieu ou mi-carême,
Ou le quarante et unième,
Fête des fleurs, dans cette ville
C'était tu regardes ou défiles.
44
Publiques, privées, évidemment
Chaque année séparément
Tes écoles aimaient parader
Et les parents de regarder.<ref> [[fêtes populaires à Rennes entre 1919 et 1939]]</ref>
45


Des serres de verre à la roseraie
Des serres de verre à la roseraie


Au [[Parc du Thabor|Thabor]] les enfants se jouaient
Au Thabor les enfants se jouaient <ref> [[Parc du Thabor]] </ref>


Du garde manchot claudiquant
Du garde manchot claudiquant <ref>[[ Souvenirs du parc du Thabor]]</ref>


Portant sifflet entre ses dents.
Portant sifflet entre ses dents.




Bleus et jaunes les [[Tramway|tramways]]
46
 
Bleus ou jaunes les tramways <ref> [[Tramway]] </ref>


Ferraillaient, brinquebalaient
Ferraillaient, brinquebalaient
Ligne 161 : Ligne 516 :
De la mairie jusqu’aux octrois.
De la mairie jusqu’aux octrois.


47
Fumant, soufflant le long des quais,
Portant fier son sobriquet,
Cloche sonnant, ton tortillard
Tanguait, ahanait vers Fouillard.<ref>[[T.I.V.]]</ref>
48
Un dix-sept juin, à dix heures,
Passèrent des oiseaux de malheur,
Lâchant sur tes voies de triage
Les fientes d'un grand carnage.<ref>[[Bombardement du 17 juin 1940]]</ref>
49


Nos trois couleurs plus de mise,
Nos trois couleurs plus de mise,
Ligne 166 : Ligne 546 :
Hommes résédas et souris grises
Hommes résédas et souris grises


Un jour envahirent tes rues,
Le lendemain furent dans tes rues.
 
La Marseillaise s’était tue.<ref> [[18 juin 1940 : les troupes allemandes à Rennes, ville traumatisée]]</ref>
 


La Marseillaise s’était tue.
50


Pour un de leurs câbles scié


[[Avenue Janvier]], [[rue Saint-Hélier]],
Fut fusillé Marcel Brossier


Les bombardiers avaient laissé
Et l'avis d'exécution


Des tas de ruines, des  trous béants
Lu avec consternation.<ref>[[ Marcel Brossier]]</ref>
 
 
51
 
Tombèrent au commandement :feu !
 
En mille neuf cent quarante deux,
 
A la butte de la Maltière,
 
Les vingt-cinq résistants fiers.<ref>[[Butte des Fusillés de la Maltière]]</ref>
 
 
52
 
En mars et mai quarante trois <ref>[[bombardement du 8 mars 1943]]</ref><ref>[[bombardement du 29 mai 1943]]</ref>
 
Aux bombes mortelles tu eus droit,
 
Et encore l'année suivante <ref>[[bombardements des 9 et 12 juin 1944]]</ref>
 
Où cessa cette tourmente.
 
 
53
 
Avenue Janvier, Saint-Hélier,<ref> [[avenue Janvier]] </ref>
 
Les cadeaux des bombardiers :
 
Des tas de ruines, des  trous béants<ref> [[bombardement du 8 mars 1943]]</ref> <ref> [[bombardements des 9 et 12 juin 1944]]</ref>


Pour tout logis aux habitants.
Pour tout logis aux habitants.




Peu à peu tu as rebâti
54
 
Dans deux  trains, ôtés de prison
 
Vers de germaniques horizons,
 
Les vrais résistants qu'ils étaient
 
Manquèrent de peu la liberté.<ref> [[le dernier train de résistants déportés quitte Rennes juste avant la libération]]</ref>
 
 
55
 
Et au beau matin du quatre août,
 
Les Allemands mis en déroute,
 
Tu fêtas les Américains,<ref>[[Libération de Rennes]]</ref>
 
Prête à de joyeux lendemains.
 
 
56
 
Peu à peu tu as rebâti


Puis en périphérie construit
Puis en périphérie construit
Ligne 189 : Ligne 628 :




Au fil de tes rues tu alignes
57
 
Tes communes périphériques
 
De ta vigueur si bénéfique
 
Profitèrent en facilitant
 
L'accueil de nouveaux habitants.<ref>[[aire urbaine]]</ref>
 
 
58
 
Pompons rouges de Pont-Réan,<ref>[[quais et marins dans Rennes]]</ref>
 
Elèves de Coêtquidan,
 
De ton régiment les recrues
 
Battaient le pavé de tes rues.
 
 
59
 
Mac-Mahon et Colombier <ref> [[avenue du 41ème Régiment d'Infanterie]]</ref>
 
Furent transformés en quartiers,
 
Remplaçant les casernements
 
Pour accueillir des habitants.
 
 
60
 
Au fil des rues tu alignes


Immeubles de toutes origines.
Immeubles de toutes origines.
Ligne 195 : Ligne 669 :
Cà et là crèvent ton plafond
Cà et là crèvent ton plafond


Un Eperon, des [[Les Horizons|Horizons]].
Un Eperon, des Horizons.<ref>[[ Les Horizons]]</ref>




Ton collège aux tuiles toscanes
61


Garda l’enfant, l’adolescent,
L’enfant, puis l’adolescent,


Pour lui faire obtenir en  huit ans
Fut assidu pendant huit ans


Du baccalauréat la peau d’âne.
Au collège à tuiles toscanes


Pour du bac avoir la peau d’âne.


À l’ombre de [[Église Saint-Melaine|Melaine]] culminant
 
62
 
Sous Saint-Melaine culminant <ref> [[Rue Saint-Melaine]]</ref>


Entraient en fac les étudiants,
Entraient en fac les étudiants,
Ligne 213 : Ligne 691 :
Avocats, juges de demain
Avocats, juges de demain
   
   
Dans cette ville de robins.
Dans cette ville pleine de robins.




[[Rue d’Estrée]], et [[rue Le Bastard]],
63
 
Rennes... deux minutes d'arrêt,
 
Ici commence ma vie d'après
 
la Kabylie et ses djebels,
 
Vilaine, je te trouve belle. <ref>[[Retour d'Algérie à Rennes, une nuit de février 1961]]</ref>
 
 
64
 
Rue d’Estrées et rue Le Bastard,<ref> [[rue Le Bastard]]</ref>


Le soir venu jusque fort tard
Le soir venu jusque fort tard


Brûlaient leurs lueurs aguicheuses
Brûlaient, lueurs aguicheuses,


Cent enseignes lumineuses.
Cent enseignes lumineuses.


65


Au Royal ou bien au Français,
Au Royal ou bien au Français,
Ligne 229 : Ligne 722 :
À huit cents ou mille assemblés
À huit cents ou mille assemblés


Les Rennais en leurs [[Anciennes salles de cinéma|salles obscures]]
Les Rennais en leurs salles obscures <ref> [[Anciennes salles de cinéma]]</ref>
 
Savouraient Blanche-Neige, Ben Hur.
 
 
66
 
Tes cafés-cidre ne sont plus
 
Et les pizzerias affluent.
 
Crêperies et galettes-saucisses
 
Font toujours encore nos délices.<ref> [[Galette saucisse]]</ref>
 


Savouraient Blanche-Neige ou Ben Hur.
67


Les parcourant de haut en bas<ref>[[Place des Lices]]</ref>


Tes cafés-cidre sont partis
Afin de remplir leurs cabas


Laissant la place aux pizzerias.
Les Rennais se retrouvent aux Lices


[[Galette saucisse|Galettes saucisses]] et crêperies
Le samedi, jour des délices. <ref>[[Marché des Lices]]</ref>


Heureusement sont toujours là.


68


Toujours affluent tes habitants
Toujours affluent tes habitants


Au vieux stade, route de Lorient
Au beau stade, route de Lorient


Pour soutenir [[Stade rennais football club|onze rouge et noir]]
Pour soutenir onze rouge et noir, <ref> [[Résultats des matches de football, rue du Pré- Botté, un dimanche après-midi des années 50]]</ref>


En espérant bien la victoire.
Espérant bien la victoire.


69


Sitôt venu le mois de mai
Sitôt venu le mois de mai


Au [[Champ de Mars]] tu rassemblais
Au Champ de Mars tu rassemblais


Outre Rennais, ruraux en noir
Outre Rennais, ruraux en noir


Venus visiter ta foire.
Nombreux pour visiter ta foire.




Où dans des champs de haies bordés
70
 
Où dans des champs bordés de haies
   
   
Poussaient tranquilles blés et pommiers
Poussaient tranquilles des pommiers


De tes lignes de productions
De tes lignes de production
   
   
Sortent [[Usine PSA - La janais|les voitures aux chevrons]].
Sortent les voitures aux chevrons. <ref> [[Usine PSA - La Janais]] </ref>
 
 
71
 
Tu fus toujours bien aise
 
Qu'on te dise cité gallèse
 
Mais, capitale, tu résonnes


Au nom breton de Roazhon.
72


Tes ardoises s’offrent à nos yeux
Tes ardoises s’offrent à nos yeux
Ligne 276 : Ligne 801 :
Du ciel changeant de nos saisons,
Du ciel changeant de nos saisons,


Tantôt crachin, tantôt rayons.
Tantôt crachin, tantôt rayons.<ref>[[Climat]]</ref>


73


L'an soixante-six, gorgée de pluies,
L'an soixante-six, gorgée de pluies,


Saoûle, la [[Inondations de 1966|Vilaine sortit du lit]],
Saoule, la Vilaine sortit du lit, <ref>[[Inondation de Rennes en octobre 1966]] </ref>
 
Et dégorgea au fil des rues
 
Tout le trop plein qu'elle avait bu.
 
 
74
 
Au lieu des bombardiers,
 
Ce sont les vols réguliers <ref>[[avril 1966 : 1er vol commercial Paris-Rennes]]</ref>
 
ainsi que vols à la demande
 
Sur Saint-Jacques-de-la-Lande.
 
 
75
 
De tes grandes heures le hérault,
 
On ôta le Gros de là-haut, <ref> [[Hôtel de Ville]]</ref>
 
Fatigué d'avoir égrené
 
Tant de décennies des Rennais.<ref> [[Les alliés à Rennes]], 39ème minute de la vidéo</ref>
 
 
76
 
En mille neuf cent quatre-vingt-neuf,
 
Ce fut enfin le train tout neuf,
 
A grande vitesse te mettant
plus près de Paris par le temps.<ref>[[1989]]</ref>
 
 
77
 
De retour la petite reine
 
Circule dans les rues de Rennes


Et dégorgea au fil de tes rues
Et les Rennais de pédaler


Le trop plein de ce qu'elle avait bu.
Sur des vélos au nom franglais.


78


On te disait cité austère
On te disait cité austère
Ligne 294 : Ligne 868 :
Ville sévère, de grise mine,
Ville sévère, de grise mine,


Aux gros pavés, à l’ardoise fine.
Aux gros pavés, à l’ardoise fine.<ref>[[Rennes présentée au voyageur du 19e siècle]]</ref>




Mais aux sons des musiques tu vis.
79


Quand tombe la nuit tu te réjouis.
Tu as ôté de tes logis


Avec tes étudiants tu danses
Le maussade vieux torchis,


Et chaque année [[Trans Musicales|tu entres en transes]].
Révélant tous ces pans de bois,


De bien beaux ornements pour toi.
80
Ton Champ de Mars fut grignoté,
Des bâtisses ont empiété,
Le transformant, autorisées,
En esplanade minimisée.<ref>[[Champ de Mars]]</ref>
81
Maison de culture, Grand Huit,
Voire TNB par la suite, <ref> [[Théâtre National de Bretagne]] </ref>
Salle Omnisports en Liberté <ref> [[le Liberté]]</ref>
Tes constructions ont muté.
82
Dits du Commerce ou Saint-Georges
De tes palais tu te rengorges.
A ton couvent des Jacobins
Tu prévois un nouveau destin.
83
Dans l'ancienne chapelle Saint-Yves,<ref>[[rue Saint-Yves]]</ref>
Elles sont nombreuses, admiratives,
Les personnes venues s'enquérir
De tes beautés, de tes loisirs.
84
Sur la place du Champ Jacquet<ref> [[Place du Champ Jacquet]]</ref>
Où il n'a rien d'un laquais,
En bronze au brave Leperdit
Sa stature épique tu rendis.
85
Quatre beautés, aucune rose,<ref>[[Place de Bretagne]]</ref>
Sur tes places tu disposes
Des oeuvres d'art insolites
Tel de granit ce monolithe.
86
Comme abandonné, un touret
Cherche à se faire admirer.
Une tête sur un plateau d'eau <ref>[[place du Parlement de Bretagne]]</ref>
Etonne vieux et ados.
87
Place Rallier du Baty,
Tout près du côté rebâti,
Tu proposes à l'oeil d'accoler
La chrysalide esseulée.<ref>[[place Rallier du Baty]]</ref>
88
Soixante-douze de granit gris,
Voici les colonnes d'Aurélie
Figées dans leur alignement,
Menhirs en rangs assurément.<ref>[[alignement du XXIe siècle]]</ref>
89
Si beaucoup de tes Rennais râlent,
Trouvant tes places minérales,
De Bréquigny à Maurepas <ref>[[parc de Maurepas]]</ref>
Ils ont tant de parcs, n'est-ce-pas ?
90
C'est une habitude pérenne
De courir dans les rues de Rennes :
Octobre, les Rennais se foulent
Et à bonnes foulées déroulent.<ref> [[les Foulées rennaises]]</ref>
91
Aux sons des musiques tu vis.
La nuit, tu te réjouis,
Avec tes étudiants, danses
Et chaque année tu entres en transes.<ref> [[Trans Musicales]] </ref>
92
Mais des étudiants pas sages
Rue de la soif font grand tapage,<ref>[[rue Saint-Michel]]</ref>
T'accolant une renommée
Que Marbode eut bien aimée.<ref>[[allée Marbode]]</ref>
93
A peine tes murs ravalés
Qu'aussitôt ils sont maculés
De gribouillis laids et abscons,
Tracés furtifs de jeunes cons.<ref>[[Murs taggés à Rennes]]</ref>
94
Chaque année, début juillet,
De tes Rennais on voit briller,
Les yeux que le sommeil fuit
Lors des tombées de la nuit. <ref>[[les Tombées de la nuit]]</ref>
95
Et depuis des décennies
Tes rotatives chaque nuit
S'activent et, au petit matin,
Sort le plus grand quotidien. <ref>[[Ouest-France]]</ref>
96


Telle Atalante, déesse mythique,
Telle Atalante, déesse mythique,


Tu courres, mais laisses les pommes d’or.
Des télécoms aux fibres optiques
 
Tu cours, mais laisses les pommes d’or.
 
Trois mille chercheurs ont fait ton fort. <ref> [[Rennes Atalante]] </ref>
 
 
97
 
Aux Champs Libres tu proposes
 
Les livres dont tu disposes,
 
Du passé l'exposition,
 
Sciences en compréhension.<ref>[[Champs Libres]]</ref>


Des télécoms aux fibres optiques


Deux mille chercheurs ont fait ton fort.


98


Tu achevas en l’an deux mille
Tu achevas en l’an deux mille
Ligne 323 : Ligne 1 091 :
Où tu laisses filer les voitures.
Où tu laisses filer les voitures.


99
Se suivirent Château, Patay<ref>[[François Château]]</ref>
<ref>[[René Patay]]</ref>
Milon,<ref> [[Yves Milon]]</ref> Fréville suivi d'Hervé<ref>[[Henri Fréville]]</ref> <ref>[[Edmond Hervé]]</ref>
Auquel succède Delaveau,
Au fil des ans tes maires nouveaux.
100


Les ducs te firent cité ducale
Les ducs te firent cité ducale
Ligne 330 : Ligne 1 112 :
Puis métropole un beau matin,
Puis métropole un beau matin,


Tu t’offres un [[Métro de Rennes|métropolitain]].
Tu t’offres un métropolitain.<ref> [[Métro de Rennes]]</ref>




Sur deux lignes et à trois lettres,
101
 
Val, Cityval, sans conducteur,
 
feront glisser leurs voyageurs
   
   
Prenant l’air ou souterrain
Sur voies à l'air ou souterraines,
   
   
Le [[Métro de Rennes|VAL]] filera en navettes
De Saint-Jacques à Cesson par Rennes.
 
 
102
 
Cent quatrains, je vais arrêter
 
De raconter cette cité
 
Mais cinq cents suffiraient à peine


Pour les citoyens de demain.
Pour décrire et vous narrer Rennes.




Etienne MAIGNEN
Étienne MAIGNEN
| valign="bottom"|<references/>
|}
{{CC-BY-NC-ND}}
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