« Inauguration du passage Antoinette Caillot » : différence entre les versions

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==Discours de André Hélard==  
==Discours de André Hélard==  


{{citation |texte=}La photographie parue dans Cinq semaines à Rennes, album de 200 photographies, prises par Gerschel pendant le procès de Rennes, a comme légende « La presse rennaise » et parle suffisamment d’elle-même puisque nous y voyons une femme seule avec 6 hommes, ce que d’ailleurs elle paraît fort bien assumer si l’on en juge par l’assurance de son regard et ce que j’ai envie d’appeler la crânerie de son port de tête, et la fermeté de ce poing solidement et joliment posé sur la hanche. Cette femme c’est Antoinette-Joséphine Caillot, née Juillard, à Rennes le 22 janvier 1856, morte à Rennes le 2 septembre1940. En 1896 à la mort de son mari Louis Caillot, imprimeur et directeur de L’Avenir de Rennes, elle devient la propriétaire et directrice du journal.
{{citation |texte=La photographie parue dans Cinq semaines à Rennes, album de 200 photographies, prises par Gerschel pendant le procès de Rennes, a comme légende « La presse rennaise » et parle suffisamment d’elle-même puisque nous y voyons une femme seule avec 6 hommes, ce que d’ailleurs elle paraît fort bien assumer si l’on en juge par l’assurance de son regard et ce que j’ai envie d’appeler la crânerie de son port de tête, et la fermeté de ce poing solidement et joliment posé sur la hanche. Cette femme c’est Antoinette-Joséphine Caillot, née Juillard, à Rennes le 22 janvier 1856, morte à Rennes le 2 septembre1940. En 1896 à la mort de son mari Louis Caillot, imprimeur et directeur de L’Avenir de Rennes, elle devient la propriétaire et directrice du journal.
Voilà à peu près tout ce que l’on sait d’elle. Et il n’y aurait sans doute rien à en dire de plus s’il n’y avait eu l’affaire Dreyfus. Car elle est non seulement la seule femme parmi 6 hommes sur cette photographie, mais elle dirige, au moment du procès de Rennes, le seul des 4 quotidiens rennais qui soit dreyfusard. Ce qui fait incontestablement d’elle une de ces femmes qui, selon les mots de Michelle Perrot, surent en leur temps « surmonter ce qu’était à leur époque la destinée normale d’une femme ».  
Voilà à peu près tout ce que l’on sait d’elle. Et il n’y aurait sans doute rien à en dire de plus s’il n’y avait eu l’affaire Dreyfus. Car elle est non seulement la seule femme parmi 6 hommes sur cette photographie, mais elle dirige, au moment du procès de Rennes, le seul des 4 quotidiens rennais qui soit dreyfusard. Ce qui fait incontestablement d’elle une de ces femmes qui, selon les mots de Michelle Perrot, surent en leur temps « surmonter ce qu’était à leur époque la destinée normale d’une femme ».  


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Revenons pour finir avec Jeanne Brémontier qui conclut son article en ces termes, et c’est avec elle que je conclurai moi-même : « Mme Caillot ne tire aucune vanité de sa conduite qui pourtant mérite de vifs éloges. Il a fallu en effet à cette vaillante femme beaucoup de courage pour soutenir la campagne révisionniste entreprise dans son journal. Elle s’est longtemps trouvée en butte aux attaques des autres feuilles locales (N.B : les autres journaux rennais l’appellent désormais tantôt « L’Avenir de Francfort », tantôt « le journal des circoncis ») et elle a vu beaucoup de ses amis se séparer d’elle. En cette ville aux habitudes généralement un peu arriérées, elle donne un courageux exemple de féminisme bien entendu. »
Revenons pour finir avec Jeanne Brémontier qui conclut son article en ces termes, et c’est avec elle que je conclurai moi-même : « Mme Caillot ne tire aucune vanité de sa conduite qui pourtant mérite de vifs éloges. Il a fallu en effet à cette vaillante femme beaucoup de courage pour soutenir la campagne révisionniste entreprise dans son journal. Elle s’est longtemps trouvée en butte aux attaques des autres feuilles locales (N.B : les autres journaux rennais l’appellent désormais tantôt « L’Avenir de Francfort », tantôt « le journal des circoncis ») et elle a vu beaucoup de ses amis se séparer d’elle. En cette ville aux habitudes généralement un peu arriérées, elle donne un courageux exemple de féminisme bien entendu. »
  |auteur=André Hélard |qualite= |origine= |collecteur= |date= 21 septembre}
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