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L'enfant né dans le petit hôtel particulier de l'actuelle [[rue Gambetta]], n° 13, devint procureur général du Parlement de Bretagne, et une des principales personnalités du mouvement de la fronde parlementaire qui se déroula à la fin du règne de Louis XV.
L'enfant né dans le petit hôtel particulier de l'actuelle [[rue Gambetta]], n° 13, devint procureur général du Parlement de Bretagne, et une des principales personnalités du mouvement de la fronde parlementaire qui se déroula à la fin du règne de Louis XV.


Sa famille appartenait à la noblesse de robe originaire de Bretagne (le [[château de Caradeuc]] à [[Bécherel]] appartient toujours aux descendants de cette famille).
Sa famille appartenait à la noblesse de robe originaire de Bretagne (le château de Caradeuc à [[Bécherel]] appartient toujours aux descendants de cette famille).


La Chalotais fut nommé avocat général au [[Parlement de Bretagne]] en [[1730]] et procureur général en [[1752]].
La Chalotais fut nommé avocat général au [[Parlement de Bretagne]] en 1730 et procureur général en 1752.


Opposant farouche des Jésuites, il présenta au Parlement en [[1761]] un mémoire sur les constitutions de l'Ordre qui contribua à sa suppression en France. En [[1763]], il publia un Essai d'éducation nationale, dans lequel il proposait un programme d'enseignements scientifiques destiné à se substituer à ceux des Jésuites.
Opposant farouche des Jésuites, il présenta au Parlement en 1761 un mémoire sur les constitutions de l'Ordre qui contribua à sa suppression en France. En 1763, il publia un Essai d'éducation nationale, dans lequel il proposait un programme d'enseignements scientifiques destiné à se substituer à ceux des Jésuites.


Cette même année, commençait le conflit entre les États de Bretagne et le gouverneur de la province, le [[duc d'Aiguillon]], auquel La Chalotais était très hostile. Les États ayant refusé de voter les impôts extraordinaires demandés par le gouverneur au nom du roi, il prit la tête d'une opposition où le Parlement se rangea aux côtés des États, interdisant la levée d'impôts auxquels les États n'auraient pas consenti. L'annulation de cet arrêt par le roi entraîna la démission de tous les membres du Parlement sauf douze.
Cette même année, commençait le conflit entre les États de Bretagne et le gouverneur de la province, le duc d'Aiguillon, auquel La Chalotais était très hostile. Les États ayant refusé de voter les impôts extraordinaires demandés par le gouverneur au nom du roi, il prit la tête d'une opposition où le Parlement se rangea aux côtés des États, interdisant la levée d'impôts auxquels les États n'auraient pas consenti. L'annulation de cet arrêt par le roi entraîna la démission de tous les membres du Parlement sauf douze.


Le Secrétaire d'État à la Maison du Roi, chargé des affaires de la province, Louis Phélypeaux, comte de Saint-Florentin, ayant reçu deux lettres anonymes, et des lettres ayant été "trouvées" chez M. de La Chalotais dévoilant "''les égarements de l'esprit de cabale et d'indépendance''", et dans l'une on lisait : "''Les casuistes qui ont décidé qu'on ne pouvait, en conscience, donner sa démission, et qu'il fallait en tout obéir au roi, sont de grands J.F. et ceux qui les croient.'' (NB : "J.F. : Jean-Foutre) "<ref>''Rennes Moderne'' par A Marteville, t.3</ref> celui-ci fut suspecté d'en être l'auteur, ce que confirmèrent trois experts. Son arrestation et celle de son fils, en l'hôtel de Marbeuf qu'il avait acquis l'année précédente (actuellement [[rue Général Maurice Guillaudot]]), ainsi que celle de quatre autres conseillers, le 10 novembre 1765, fit scandale et crier au despotisme. La Chalotais fut enfermé au château du Taureau, près de Morlaix, puis au couvent des Cordeliers de Rennes mais, par crainte que sa popularité ne rendît difficile cette détention, on le transféra au château de Saint-Malo. Il écrivit quatre mémoires pour se disculper et Voltaire y alla de sa plume, décrivant La Chalotais réduit, faute d'encre, à écrire sa défense avec un cure-dent trempé dans du vinaigre.
Le Secrétaire d'État à la Maison du Roi, chargé des affaires de la province, Louis Phélypeaux, comte de Saint-Florentin, ayant reçu deux lettres anonymes, et des lettres ayant été "trouvées" chez M. de La Chalotais dévoilant "''les égarements de l'esprit de cabale et d'indépendance''", et dans l'une on lisait : "''Les casuistes qui ont décidé qu'on ne pouvait, en conscience, donner sa démission, et qu'il fallait en tout obéir au roi, sont de grands J.F. et ceux qui les croient.'' (NB : "J.F. : Jean-Foutre) "<ref>''Rennes Moderne'' par A Marteville, t.3</ref> celui-ci fut suspecté d'en être l'auteur, ce que confirmèrent trois experts. Son arrestation et celle de son fils, en l'hôtel de Marbeuf qu'il avait acquis l'année précédente (actuellement [[rue Général Maurice Guillaudot]]), ainsi que celle de quatre autres conseillers, le 10 novembre 1765, fit scandale et crier au despotisme. La Chalotais fut enfermé au château du Taureau, près de Morlaix, puis au couvent des Cordeliers de Rennes mais, par crainte que sa popularité ne rendît difficile cette détention, on le transféra au château de Saint-Malo. Il écrivit quatre mémoires pour se disculper et Voltaire y alla de sa plume, décrivant La Chalotais réduit, faute d'encre, à écrire sa défense avec un cure-dent trempé dans du vinaigre.