« La question de la fermeture des magasins le dimanche en 1901 » : différence entre les versions

photo
(Page créée avec « Catégorie:Histoire et mémoire Fichier:Grand_Bazar_parisien.png|300px|right|thumb|Le Grand Bazar Parisien (''Archives de Rennes 100FI700'') s'affichait sur les voit... »)
 
(photo)
Ligne 13 : Ligne 13 :


Ce dimanche, vers  midi, des citoyens vont et viennent devant le Bazar puis un groupe venant de  la Bourse du Travail se forme , avec pancartes en tête, affichant « N’achetez pas le dimanche après-midi ou portant une circulaire déjà affichée sur les murs invitant la population à s’abstenir. Les manifestants crient « Conspuez le Bazar ! Fermeture ! » et « N’achetez pas ! » à des «  groupes de campagnards ahuris de trouver une pareille foule ».  Sont présents trois commissaires de police, - l’un  portant capuche, ressemble à un capucin par son accoutrement, les deux autres portant le chapeau haute-forme -  des agents en tenue et des agents « en bourgeois". Quelques acheteurs reçoivent à la sortie une "conduite de Grenoble": ils sont hués. Le délégué du syndicat, M. Rémiot,  et quelques camarades veulent entrer pour demander des renseignements au directeur, arguant de l’indication « Entrée libre », mais ils sont arrêtés  par des agents et le commissaire central les conduit au poste. On prend le nom du secrétaire – bien connu – et ils sont  relâchés. Un employé de commerce, par ailleurs conseiller municipal est « digne d’éloges » car il  porte une pancarte.
Ce dimanche, vers  midi, des citoyens vont et viennent devant le Bazar puis un groupe venant de  la Bourse du Travail se forme , avec pancartes en tête, affichant « N’achetez pas le dimanche après-midi ou portant une circulaire déjà affichée sur les murs invitant la population à s’abstenir. Les manifestants crient « Conspuez le Bazar ! Fermeture ! » et « N’achetez pas ! » à des «  groupes de campagnards ahuris de trouver une pareille foule ».  Sont présents trois commissaires de police, - l’un  portant capuche, ressemble à un capucin par son accoutrement, les deux autres portant le chapeau haute-forme -  des agents en tenue et des agents « en bourgeois". Quelques acheteurs reçoivent à la sortie une "conduite de Grenoble": ils sont hués. Le délégué du syndicat, M. Rémiot,  et quelques camarades veulent entrer pour demander des renseignements au directeur, arguant de l’indication « Entrée libre », mais ils sont arrêtés  par des agents et le commissaire central les conduit au poste. On prend le nom du secrétaire – bien connu – et ils sont  relâchés. Un employé de commerce, par ailleurs conseiller municipal est « digne d’éloges » car il  porte une pancarte.
 
[[Fichier:Affiche_grand_bazar.png|200px|right|thumb|Affiche du Grand Bazar parisien vers 1900 ( ''Archives de Rennes. 2004.00252'')]]
Le journal rapporte que quelques orateurs improvisés donnaient raison au Bazar au nom de la liberté du commerce mais étaient fort peu écoutés et l’un d’eux dût battre en retraite pour éviter « quelques horions ». Un autre orateur observe que si le Bazar reste ouvert le dimanche après-midi, il obligerait les autres commerçants à faire de même.
Le journal rapporte que quelques orateurs improvisés donnaient raison au Bazar au nom de la liberté du commerce mais étaient fort peu écoutés et l’un d’eux dût battre en retraite pour éviter « quelques horions ». Un autre orateur observe que si le Bazar reste ouvert le dimanche après-midi, il obligerait les autres commerçants à faire de même.
Aux fenêtres des étages supérieurs, l’apparition de quelques têtes est saluée par des « Hou ! Hou ! » Les promeneurs affluent et les agents les invitent à circuler alors qu’à la nuit tombante, des garçons allument les lanternes de l’intérieur et l’on crie « À la lanterne ! » sous les rires. À six heures moins deux un coup de cloche retentit et les  lourdes devantures de fer s’abattent.
Aux fenêtres des étages supérieurs, l’apparition de quelques têtes est saluée par des « Hou ! Hou ! » Les promeneurs affluent et les agents les invitent à circuler alors qu’à la nuit tombante, des garçons allument les lanternes de l’intérieur et l’on crie « À la lanterne ! » sous les rires. À six heures moins deux un coup de cloche retentit et les  lourdes devantures de fer s’abattent.
24 045

modifications