« Le mystère du crime de la rue de la Monnaie en 1903 » : différence entre les versions

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Le mardi, une foule considérable est massée devant le 13 rue de la Monnaie. En t^te d'un étrange cortège, le neveu Louis Delarbre d'Aron. Tiennent les cordons du poêle le commandant Coutance, conseiller municipal, le premier clerc de Me Bourges, M. Jamet, pharmacien et le corbillard part, précédé du neveu et suivi par le clergé. Suivent le procureur général, le procureur de la République, le juge d'instruction et son greffier. Après la messe le cortège se rend à la gare où le cercueil est placé dans un fourgon à bagage. Une dizaine de personnes aspergent le corps et M. Delarbre d'Aron sert des mains. le fondé de pouvoirs à la Trésorerie générale affirme au juge d'instruction avoir vu la victime à 5 heures du soir, [[place de la Mairie]].
Le mardi, une foule considérable est massée devant le 13 rue de la Monnaie. En t^te d'un étrange cortège, le neveu Louis Delarbre d'Aron. Tiennent les cordons du poêle le commandant Coutance, conseiller municipal, le premier clerc de Me Bourges, M. Jamet, pharmacien et le corbillard part, précédé du neveu et suivi par le clergé. Suivent le procureur général, le procureur de la République, le juge d'instruction et son greffier. Après la messe le cortège se rend à la gare où le cercueil est placé dans un fourgon à bagage. Une dizaine de personnes aspergent le corps et M. Delarbre d'Aron sert des mains. le fondé de pouvoirs à la Trésorerie générale affirme au juge d'instruction avoir vu la victime à 5 heures du soir, [[place de la Mairie]].
=== Des pistes ? et du silence ===
=== Des pistes ? silence et queue de poisson ===
Deux personnes auraient vu quelqu'un à une fenêtre de l'appartement le mardi ou le mercredi. L'assassin ne pourrait-il pas être ce monsieur bien mis, entré chez une dame âgée qui lui aurait abandonné une somme importante  sur l'injonction :"Donne-moi de l'argent ou je te tue". Un ami de la famille, le commandant Coulance, révèle que la vieille dame jouait beaucoup à la Bourse et le conseillait. Le journal fait état des racontars : un camelot suspect, des religieuses prises pour des assassins travestis. "La terreur continue à Rennes" affirme le journal; un Rennais cherche à acheter à un officier de réserve son revolver d'ordonnance.
Deux personnes auraient vu quelqu'un à une fenêtre de l'appartement le mardi ou le mercredi. L'assassin ne pourrait-il pas être ce monsieur bien mis, entré chez une dame âgée qui lui aurait abandonné une somme importante  sur l'injonction :"Donne-moi de l'argent ou je te tue". Un ami de la famille, le commandant Coulance, révèle que la vieille dame jouait beaucoup à la Bourse et le conseillait. Le journal fait état des racontars : un camelot suspect, des religieuses prises pour des assassins travestis. "La terreur continue à Rennes" affirme le journal; un Rennais cherche à acheter à un officier de réserve son revolver d'ordonnance.


Il n'y a  plus guère matière à alimenter la curiosité publique. Le 2 avril, le journal constate que "le mystère angoissant n'est pas près de s'éclaircir" et rapporte des hypothèses imaginées : un homme connaissant la situation de fortune de Mme Coulange et ayant besoin d'argent... et le 3  un petit titre annonce :"Toujours rien de nouveau" et, le 4, "Toujours rien de neuf". le 5 et le 6, le journal fait état d'un mendiant anarchiste, vu chez plusieurs commerçants, qui ordonnait "Vous allez me faire la charité" et qui, sur le refus, aurait proféré :" Il y en a avec qui ça n'a pas traîné. Et" Pourquoi ne suit-on pas la piste du mouchoir laissé par l'assassin ? suggère le journaliste de ''l'Ouest-Eclair'' le 7 qui est muet et le 8, pour la première fois depuis 8 jours et le reste jusqu'au 15 lorsqu'il annonce l'arrestation d'un homme dénoncé par son amie emprisonnée à Mayenne comme l'auteur du crime de la rue de la Monnaie et le lendemain le journaliste se défend d'avoir inventé, et de même le 18. Le 27 on annonce que Michel Castigliona,  a été amené à la prison de Rennes et doit être confronté  avec son amie qui l'a dénoncé.
Il n'y a  plus guère matière à alimenter la curiosité publique. Le 2 avril, le journal constate que "le mystère angoissant n'est pas près de s'éclaircir" et rapporte des hypothèses imaginées : un homme connaissant la situation de fortune de Mme Coulange et ayant besoin d'argent... et le 3  un petit titre annonce :"Toujours rien de nouveau" et, le 4, "Toujours rien de neuf". le 5 et le 6, le journal fait état d'un mendiant anarchiste, vu chez plusieurs commerçants, qui ordonnait "Vous allez me faire la charité" et qui, sur le refus, aurait proféré :" Il y en a avec qui ça n'a pas traîné. Et" Pourquoi ne suit-on pas la piste du mouchoir laissé par l'assassin ? suggère le journaliste de ''l'Ouest-Eclair'' le 7 qui est muet et le 8, pour la première fois depuis 8 jours et le reste jusqu'au 15 lorsqu'il annonce l'arrestation d'un homme dénoncé par son amie emprisonnée à Mayenne comme l'auteur du crime de la rue de la Monnaie et le lendemain le journaliste se défend d'avoir inventé, et de même le 18. Le 27 on annonce que Michel Castigliona,  a été amené à la prison de Rennes et doit être confronté  avec son amie qui l'avait dénoncé.


L'affaire de la rue de la Monnaie a débuté depuis plus d'un mois et maintenant plus rien dans un journal où ont pris place les incidents dus à l'expulsion de religieux (3000 personnes ont protesté à Rennes le 6 mai).Le 20 mai ''l'Ouest-Eclair'' annone que le Parquet reprend la piste d'une personne qui aurait fait des dépenses sans rapport avec son état de fortune et il observe que le Parquet, qui espérait avoir rapidement la solution du mystère tire toute la couverture à lui, ne laissant aux agents de la sûreté aucune initiative. l'un deux a même déclaré qu'il connaissait l'assassin et qu'il était prêt à l'arréter mais qu'on le lui défendait. Et le journal se plaint du mutisme du Parquet.
L'affaire de la rue de la Monnaie a débuté depuis plus d'un mois et maintenant plus rien dans un journal où ont pris place les incidents dus à l'affaire de l'expulsion des congrégations non autorisées (3000 personnes ont protesté à Rennes le 6 mai).Le 20 mai ''l'Ouest-Eclair'' annonce que le Parquet reprend la piste d'une personne qui aurait fait des dépenses sans rapport avec son état de fortune et il observe que le Parquet, qui espérait avoir rapidement la solution du mystère tire toute la couverture à lui, ne laissant aux agents de la sûreté aucune initiative. L'un deux a même déclaré qu'il connaissait l'assassin et qu'il était prêt à l'arrêter mais qu'on le lui défendait. Et le journal se plaint du mutisme du Parquet, expliquant par ailleurs le silence du journaliste par le respect des consignes du Parquet.
   
   
Le crime de la rue de la Monnaie est dès lors hors sujet. Occupent les colonnes la question des congrégations, les manifestations cléricales et anticléricales. Résurgence factice : en avril 1907 deux femmes ont disparu, et l'une d'elles, dans ses divagations, s'accusait d'avoir assassiné Mme Coulange. de temps à autre une brève allusion humoristique, telle celle du 13 janvier 1910 : ''Un gardien du Thabor a trouvé dissimulé dans un bosquet... - Quoi ? un cadavre? La carte de visite de l'assassin de Mme Coulange ? - Non ! un paquet d'effets...''
Le crime de la rue de la Monnaie est dès lors hors sujet. Occupent les colonnes la question des congrégations, les manifestations cléricales et anticléricales. Résurgence factice : en avril 1907 deux femmes ont disparu, et l'une d'elles, dans ses divagations, s'accusait d'avoir assassiné Mme Coulange. de temps à autre une brève allusion humoristique, telle celle du 13 janvier 1910 : ''Un gardien du Thabor a trouvé dissimulé dans un bosquet... - Quoi ? un cadavre? La carte de visite de l'assassin de Mme Coulange ? - Non ! un paquet d'effets...''