« Le mystère du crime de la rue de la Monnaie en 1903 » : différence entre les versions

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Devenus prudents, les Rennais ferment les portes le soir à 21 heures. Et les bobards de courir : outre l'homme en noir,  le criminel ne serait-il pas membre d'une  de ces bandes de voleurs cosmopolites qui s'abattent sur les grandes villes, et il y a eu de nombreux cambriolages à Rennes récemment ?
Devenus prudents, les Rennais ferment les portes le soir à 21 heures. Et les bobards de courir : outre l'homme en noir,  le criminel ne serait-il pas membre d'une  de ces bandes de voleurs cosmopolites qui s'abattent sur les grandes villes, et il y a eu de nombreux cambriolages à Rennes récemment ?


Voici que le juge d'instruction découvre un petit coffret en acier à secret contenant des valeurs en titres pour 104 000 F. et 3700 F et deux testaments sont aussi dans le coffret, avec legs de la moitié de sa fortune au Sacré-Coeur de Montmartre, l'autre à sa commune natale, Fismes (Marne). Deux montres en or et une boucle d'oreille "à cent sous",tel est le butin de l'assassin voleur, estimé à 250 F. On découvre aussi 300 000 F en banque ( environ 1 300 000 €). La piste de l'homme en noir est abandonnée, celui-ci ayant été identifié comme honnête homme. une ancienne femme de ménage qui avait travaillé quatre ans chez Mme Coulange la décrit d'une avarice extrême, mais charmante et instruite.
Voici que le juge d'instruction découvre un petit coffret en acier à secret contenant des valeurs en titres pour 104 000 F. et 3700 F et deux testaments sont aussi dans le coffret, avec legs de la moitié de sa fortune au Sacré-Cœur de Montmartre, l'autre à sa commune natale, Fismes (Marne). Deux montres en or et une boucle d'oreille "à cent sous",tel est le butin de l'assassin voleur, estimé à 250 F. On découvre aussi 300 000 F en banque ( environ 1 300 000 €). La piste de l'homme en noir est abandonnée, celui-ci ayant été identifié comme honnête homme. une ancienne femme de ménage qui avait travaillé quatre ans chez Mme Coulange la décrit d'une avarice extrême, mais charmante et instruite.


Le mardi, une foule considérable est massée devant le 13 rue de la Monnaie et le corbillard part, précédé du neveu et suivi par le clergé. Après la messe le cortège se rend à la gare où le cercueil est placé dans un fourgon à bagage. Une dizaine de personnes aspergent le corps et M. Delarbre d'Aron sert des mains. le fondé de pouvoirs à la Trésorerie générale affirme au juge d'instruction avoir vu la victime à 5 heures du soir, [[place de la Mairie]].
Le mardi, une foule considérable est massée devant le 13 rue de la Monnaie. En t^te d'un étrange cortège, le neveu Louis Delarbre d'Aron. Tiennent les cordons du poêle le commandant Coutance, conseiller municipal, le premier clerc de Me Bourges, M. Jamet, pharmacien et le corbillard part, précédé du neveu et suivi par le clergé. Suivent le procureur général, le procureur de la République, le juge d'instruction et son greffier. Après la messe le cortège se rend à la gare où le cercueil est placé dans un fourgon à bagage. Une dizaine de personnes aspergent le corps et M. Delarbre d'Aron sert des mains. le fondé de pouvoirs à la Trésorerie générale affirme au juge d'instruction avoir vu la victime à 5 heures du soir, [[place de la Mairie]].
=== Des pistes ? et du silence ===
=== Des pistes ? et du silence ===
Deux personnes auraient vu quelqu'un à une fenêtre de l'appartement le mardi ou le mercredi. L'assassin ne pourrait-il pas être ce monsieur bien mis, entré chez une dame âgée qui lui aurait abandonné une somme importante  sur l'injonction :"Donne-moi de l'argent ou je te tue". Un ami de la famille, le commandant Coulance, révèle que la vieille dame jouait beaucoup à la Bourse et le conseillait. Le journal fait état des racontars : un camelot suspect, des religieuses prises pour des assassins travestis. "La terreur continue à Rennes" affirme le journal; un Rennais cherche à acheter à un officier de réserve son revolver d'ordonnance.
Deux personnes auraient vu quelqu'un à une fenêtre de l'appartement le mardi ou le mercredi. L'assassin ne pourrait-il pas être ce monsieur bien mis, entré chez une dame âgée qui lui aurait abandonné une somme importante  sur l'injonction :"Donne-moi de l'argent ou je te tue". Un ami de la famille, le commandant Coulance, révèle que la vieille dame jouait beaucoup à la Bourse et le conseillait. Le journal fait état des racontars : un camelot suspect, des religieuses prises pour des assassins travestis. "La terreur continue à Rennes" affirme le journal; un Rennais cherche à acheter à un officier de réserve son revolver d'ordonnance.


Il n'y a  plus guère matière à alimenter la curiosité publique. Le 2 avril, le journal constate que "le mystère angoissant n'est pas près de s'éclaircir" et rapporte des hypothèses imaginées : un homme connaissant la situation de fortune de Mme Coulange et ayant besoin d'argent... et le 3  un petit titre annonce :"Toujours rien de nouveau" et, le 4, "Toujours rien de neuf". le 5 et le 6, le journal fait état d'un mendiant anarchiste, vu chez plusieurs commerçants, qui ordonnait "Vous allez me faire la charité" et qui, sur le refus, aurait proféré :" Il y en a avec qui ça n'a pas traîné." Pourquoi ne suit-on pas la piste du mouchoir laissé par l'assassin ? suggère le journaliste de ''l'Ouest-Eclair'' le 7 qui est muet le 8, pour la première fois depuis 8 jours et le reste jusqu'au 15 lorsqu'il annonce l'arrestation d'un homme dénoncé par son amie emprisonnée à Mayenne comme l'auteur du crime de la rue de la Monnaie et le lendemain le journaliste se défend d'avoir inventé, et de même le 18. Le 27 on annonce que Michel Castigliona,  a été amené à la prison de Rennes et doit être confronté  avec son amie qui l'a dénoncé.
Il n'y a  plus guère matière à alimenter la curiosité publique. Le 2 avril, le journal constate que "le mystère angoissant n'est pas près de s'éclaircir" et rapporte des hypothèses imaginées : un homme connaissant la situation de fortune de Mme Coulange et ayant besoin d'argent... et le 3  un petit titre annonce :"Toujours rien de nouveau" et, le 4, "Toujours rien de neuf". le 5 et le 6, le journal fait état d'un mendiant anarchiste, vu chez plusieurs commerçants, qui ordonnait "Vous allez me faire la charité" et qui, sur le refus, aurait proféré :" Il y en a avec qui ça n'a pas traîné. Et" Pourquoi ne suit-on pas la piste du mouchoir laissé par l'assassin ? suggère le journaliste de ''l'Ouest-Eclair'' le 7 qui est muet et le 8, pour la première fois depuis 8 jours et le reste jusqu'au 15 lorsqu'il annonce l'arrestation d'un homme dénoncé par son amie emprisonnée à Mayenne comme l'auteur du crime de la rue de la Monnaie et le lendemain le journaliste se défend d'avoir inventé, et de même le 18. Le 27 on annonce que Michel Castigliona,  a été amené à la prison de Rennes et doit être confronté  avec son amie qui l'a dénoncé.


L'affaire de la rue de la Monnaie a débuté depuis plus d'un mois et maintenant plus rien dans un journal où ont pris place les incidents dus à l'expulsion de religieux (3000 personnes ont protesté à Rennes le 6 mai).Le 20 mai ''l'Ouest-Eclair'' annone que le Parquet reprend la piste d'une personne qui aurait fait des dépenses sans rapport avec son état de fortune et il observe que le Parquet, qui espérait avoir rapidement la solution du mystère tire toute la couverture à lui, ne laissant aux agents de la sûreté aucune initiative. l'un deux a même déclaré qu'il connaissait l'assassin et qu'il était prêt à l'arréter mais qu'on le lui défendait. Et le journal se plaint du mutisme du Parquet.
L'affaire de la rue de la Monnaie a débuté depuis plus d'un mois et maintenant plus rien dans un journal où ont pris place les incidents dus à l'expulsion de religieux (3000 personnes ont protesté à Rennes le 6 mai).Le 20 mai ''l'Ouest-Eclair'' annone que le Parquet reprend la piste d'une personne qui aurait fait des dépenses sans rapport avec son état de fortune et il observe que le Parquet, qui espérait avoir rapidement la solution du mystère tire toute la couverture à lui, ne laissant aux agents de la sûreté aucune initiative. l'un deux a même déclaré qu'il connaissait l'assassin et qu'il était prêt à l'arréter mais qu'on le lui défendait. Et le journal se plaint du mutisme du Parquet.
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