« Les Juifs de Rennes sous l'occupation » : différence entre les versions

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=== Des comportements divers ===
=== Des comportements divers ===
Cependant la Gendarmerie rechigne à s'occuper des Juifs : les autorités allemandes lui rappellent les charges qui lui incombent en matière de surveillance des Juifs. Le 5 mars 1943, le Kommandeur du Sipo/SD de Rennes, le colonel SS Pulmer, invite le préfet de région à opérer les redressements qu’exige la situation, il lui a été signalé que la Gendarmerie française s’est refusée à assurer la surveillance des Juifs en déclarant qu’elle n’était pas désignée nommément en vue des missions de surveillance dans les ordonnances 8 et 9 du Militarbefehlshaber relatives aux mesures contre les Juifs, aussi se réfère-t-il à la loi fondamentale concernant la police française, donc la Gendarmerie française, se chargeant de toutes les missions policières en rase campagne, doit effectuer également la surveillance concernant les Juifs.<ref> ''La Gendarmerie sous l'occupation''. Colonel Claude Cazals. Éditions La Musse - 1994 </ref>  <ref> Archives du CDJC, documents XX-46 et 40 </ref>
Cependant la Gendarmerie rechigne à s'occuper des Juifs : les autorités allemandes lui rappellent les charges qui lui incombent en matière de surveillance des Juifs. Le 5 mars 1943, le Kommandeur du Sipo/SD de Rennes, le colonel SS Pulmer, invite le préfet régional à opérer les redressements qu’exige la situation, il lui a été signalé que la Gendarmerie française s’est refusée à assurer la surveillance des Juifs en déclarant qu’elle n’était pas désignée nommément en vue des missions de surveillance dans les ordonnances 8 et 9 du Militarbefehlshaber relatives aux mesures contre les Juifs, aussi se réfère-t-il à la loi fondamentale concernant la police française, donc la gendarmerie française, se chargeant de toutes les missions policières en rase campagne, doit effectuer également la surveillance concernant les Juifs.<ref> ''La Gendarmerie sous l'occupation''. Colonel Claude Cazals. Éditions La Musse - 1994 </ref>  <ref> Archives du CDJC, documents XX-46 et 40 </ref>




[[Fichier:Ordonnance_contre_les_juifs.jpeg|200px|right|thumb|Une 9e ordonnance de mesures contre les Juifs<ref>''Ouest-Eclair''du 18 juillet 1942</ref>]]
[[Fichier:Ordonnance_contre_les_juifs.jpeg|200px|right|thumb|Une 9e ordonnance de mesures contre les Juifs<ref>''Ouest-Eclair''du 18 juillet 1942</ref>]] Le 3 janvier 1944, Élise Mizrahi et son fils, furent arrêtés à Rennes et  déportés avec sept autres juifs d'Ille-et-Vilaine le 3 février 1944.
Sur un total de 119 juifs arrêtés (dont 40 femmes et 26 enfants de moins de 15 ans) en Ille-et-Vilaine et déportés, une cinquantaine habitaient Rennes, auxquels il faut ajouter une quinzaine d'autres qui, ayant fui la ville, furent arrêtés ailleurs et subirent le même sort. Ils étaient artisans, commerçants, employé aux Tanneries de France, dentiste, habitaient [[rue Jean-Marie Duhamel]], [[quai Lamennais]], [[avenue Janvier]] et ont disparus un jour et ne sont pas revenus. Les étudiants non juifs de Rennes ne se mobilisèrent pour dénoncer les mesures prises à l’encontre de leur quinzaine de camarades juifs. En effet, dans les rapports mensuels du rectorat des mois d’octobre, novembre et décembre 1941, mois succédant à la mise en application de la loi discriminatoire, aucune prise de position collective de solidarité des étudiants ne fut constatée dans les facultés.
Sur un total de 119 juifs arrêtés (dont 40 femmes et 26 enfants de moins de 15 ans) en Ille-et-Vilaine et déportés, une cinquantaine habitaient Rennes, auxquels il faut ajouter une quinzaine d'autres qui, ayant fui la ville, furent arrêtés ailleurs et subirent le même sort. Ils étaient artisans, commerçants, employé aux Tanneries de France, dentiste, habitaient [[rue Jean-Marie Duhamel]], [[quai Lamennais]], [[avenue Janvier]] et ont disparus un jour et ne sont pas revenus. Les étudiants non juifs de Rennes ne se mobilisèrent pour dénoncer les mesures prises à l’encontre de leur quinzaine de camarades juifs. En effet, dans les rapports mensuels du rectorat des mois d’octobre, novembre et décembre 1941, mois succédant à la mise en application de la loi discriminatoire, aucune prise de position collective de solidarité des étudiants ne fut constatée dans les facultés.


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Et des Juifs étaient entrés dans la Résistance, tel Marcel Cordon, 26 ans, né à Saint-Brieuc, sergent aviateur en 1939, au réseau ''Maho-Praxitèle', agent de liaison entre la Bretagne et Paris, arrêté à Rennes au cours d'une rafle dans un restaurant le 30 avril, emprisonné à la caserne "le Colombier" pendant deux mois, puis de Compiègne déporté le 28 juillet à Neuengamme. À l'approche des Alliés, le camp est évacué et le 15 avril 1945, les prisonniers sont dirigés à pied vers Lübeck où ils furent embarqués sur le Cappacorna et deux autres bateaux que l'aviation britannique coula le 3 mai<ref>''Arrestations 1939-1945 : Rennes'' AJPN. org.</ref>. Une rue porte son nom à Saint-Cast-le-Guildo.
Et des Juifs étaient entrés dans la Résistance, tel Marcel Cordon, 26 ans, né à Saint-Brieuc, sergent aviateur en 1939, au réseau ''Maho-Praxitèle', agent de liaison entre la Bretagne et Paris, arrêté à Rennes au cours d'une rafle dans un restaurant le 30 avril, emprisonné à la caserne "le Colombier" pendant deux mois, puis de Compiègne déporté le 28 juillet à Neuengamme. À l'approche des Alliés, le camp est évacué et le 15 avril 1945, les prisonniers sont dirigés à pied vers Lübeck où ils furent embarqués sur le Cappacorna et deux autres bateaux que l'aviation britannique coula le 3 mai<ref>''Arrestations 1939-1945 : Rennes'' AJPN. org.</ref>. Une rue porte son nom à Saint-Cast-le-Guildo.


===Références===
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