« Les Rennais collaborationnistes » : différence entre les versions

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Le dimanche 14 décembre, {{w|Marcel Déat}} , chef du collaborationniste  {{w|Rassemblement National Populaire}}, est au cinéma ''Le Royal'' et lance "d'une voix âpre et mordante [...] que le moment va venir où nous ne pourrons plus dire "oui et non" mais où il nous faudra dire clairement "oui" ou "non". "Rien ne sera fait pour la France", souligne t-il au milieu de vifs applaudissements, " si elle ne donne pas la preuve au monde qu'elle a mesuré son devoir et compris que l'absence est impossible "<ref> ''Ouest Eclair'' du 15 décembre 1941</ref>
Le dimanche 14 décembre, {{w|Marcel Déat}} , chef du collaborationniste  {{w|Rassemblement National Populaire}}, est au cinéma ''Le Royal'' et lance "d'une voix âpre et mordante [...] que le moment va venir où nous ne pourrons plus dire "oui et non" mais où il nous faudra dire clairement "oui" ou "non". "Rien ne sera fait pour la France", souligne t-il au milieu de vifs applaudissements, " si elle ne donne pas la preuve au monde qu'elle a mesuré son devoir et compris que l'absence est impossible "<ref> ''Ouest Eclair'' du 15 décembre 1941</ref>


L'[[attentat contre Doriot le 19 avril 1942]] a lieu aussi dans le théâtre archi comble avec des Rennais qui écoutent sur la [[place de la Mairie]] par haut-parleurs le discours du chef du {{w| parti populaire français}} (PPF).
L'[[attentat contre Doriot le 19 avril 1942]] a lieu aussi dans le théâtre archi comble avec des Rennais qui écoutent sur la [[place de la Mairie]] par haut-parleurs le discours du chef du {{w| parti populaire français}} (PPF). Le décompte des fiches de police amène Kristian Hamon à estimer à environ 1 200 les personnes qui avaient fait le choix d’adhérer à un parti collaborationniste en Ille-et-Vilaine.<ref> ''La collaboration à Rennes'' Blog de Kristian Hamon,  - 16/10 2015 </ref>


Au fil du temps certains des collaborationnistes vireront de bord, souvent de façon occulte mais néanmoins efficace. Quelques-uns eurent des actes ne correspondant pas à leur attitude publique:  employée aux Nouvelles Galeries, cette jeune femme mariée, née Rubinstein, non déclarée au recensement à la préfecture (division 1) passera avec complicité à travers les mailles, sans la mention rouge sur sa carte d’identité que les Juifs se voyaient apposer mais sur laquelle figurait ce patronyme stigmatisant<ref>[[Les Juifs de Rennes sous l'occupation ]]</ref>.
Au fil du temps certains des collaborationnistes vireront de bord, souvent de façon occulte mais néanmoins efficace. Quelques-uns eurent des actes ne correspondant pas à leur attitude publique:  employée aux Nouvelles Galeries, cette jeune femme mariée, née Rubinstein, non déclarée au recensement à la préfecture (division 1) passera avec complicité à travers les mailles, sans la mention rouge sur sa carte d’identité que les Juifs se voyaient apposer mais sur laquelle figurait ce patronyme stigmatisant<ref>[[Les Juifs de Rennes sous l'occupation ]]</ref>.
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Beaucoup d'autres collaborationnistes persisteront ouvertement jusqu'au bout. L'occupant parti, ce sera l'[[Epuration]]: le tribunal militaire provisoire juge, dès le 23 août, Claude Geslin, accusé d'intelligence avec l'ennemi et d'actes de torture et de barbarie sur des patriotes, au vu d'archives de la Gestapo trouvées dans les caves du Sipo-SD, [[avenue Jules Ferry]] où des noms rennais figuraient avec la mention "S R" suivie d'un chiffre commençant par "7". Il est fusillé. Le 5 novembre, leur recours en grâce rejeté, trois collaborateurs, Baudrou, Ben Arab et Prochaska, sont fusillés à l'aube dans l'"Enfer" du [[parc du Thabor]]. La justice varie et sera moins sévère à mesure du temps qui passe, ainsi le Tribunal militaire permanent condamna à mort, le 19 octobre 1944, Mlle Haudouin pour quatre dénonciations à la police allemande et à la milice, mais le 11 février 1945 la Cour de Justice de Rennes ne condamnera Léonardos Koster qu'à vingt ans d'emprisonnement, lui qui a pillé, tué, et dénoncé dix personnes qui seront déportées<ref>''Le Barreau rennais dans la tourmente'', par François-Xavier Gosselin. Revue juridique de l'ouest, vol. 1, n° 4 - 1988</ref>.
Beaucoup d'autres collaborationnistes persisteront ouvertement jusqu'au bout. L'occupant parti, ce sera l'[[Epuration]]: le tribunal militaire provisoire juge, dès le 23 août, Claude Geslin, accusé d'intelligence avec l'ennemi et d'actes de torture et de barbarie sur des patriotes, au vu d'archives de la Gestapo trouvées dans les caves du Sipo-SD, [[avenue Jules Ferry]] où des noms rennais figuraient avec la mention "S R" suivie d'un chiffre commençant par "7". Il est fusillé. Le 5 novembre, leur recours en grâce rejeté, trois collaborateurs, Baudrou, Ben Arab et Prochaska, sont fusillés à l'aube dans l'"Enfer" du [[parc du Thabor]]. La justice varie et sera moins sévère à mesure du temps qui passe, ainsi le Tribunal militaire permanent condamna à mort, le 19 octobre 1944, Mlle Haudouin pour quatre dénonciations à la police allemande et à la milice, mais le 11 février 1945 la Cour de Justice de Rennes ne condamnera Léonardos Koster qu'à vingt ans d'emprisonnement, lui qui a pillé, tué, et dénoncé dix personnes qui seront déportées<ref>''Le Barreau rennais dans la tourmente'', par François-Xavier Gosselin. Revue juridique de l'ouest, vol. 1, n° 4 - 1988</ref>.


Collaborationnistes et séides armés carrément au service de l'occupant seront, en 1944, ceux de la Milice et du Bezen Perrot : [[la Milice quitte Rennes]] et [[le Bezen Perrot quitte Rennes]] les 1er et 2 août 1944, à l'approche des troupes américaines, pour échapper à cette épuration.
Le 8 juin 1944, le « Groupe d’Action pour la Justice Sociale », émanation du PPF, arrive à Rennes."Recrutés dans les bas-fonds de la collaboration malouine par le docteur Daussat, cette quinzaine de voyous de la pire espèce prend possession d’une maison au 25, rue d’Échange (3). Ces hommes en civil sont armés et disposent de cartes de police allemande. Leur spécialité est la chasse aux réfractaires au STO et l’infiltration de la Résistance. Ce qui n’exclue pas un marché noir à grande échelle. Qualifiés de véritables « gangsters », ils sont responsables des pires atrocités commises dans le département ".<ref> ''La collaboration à Rennes'' Blog de Kristian Hamon,  - 16/10 2015 </ref> Le 29 juillet, l'''Ouest-Eclair'' publie l'avis d'obsèques d'un membre de ce groupe d'action "mort au service de l'Europe nouvelle", avec office le jour même à 14h30 en l'église Saint-Etienne et inhumation au cimetière Saint-Laurent. Mi-août 1944, les membres du PPF se regroupent à Nancy pour échapper aux représailles.
 
Collaborationnistes et séides armés carrément au service de l'occupant auront été surtout, en 1944, ceux de la Milice et du Bezen Perrot : mais [[la Milice quitte Rennes]] et [[le Bezen Perrot quitte Rennes]] les 1er et 2 août 1944, à l'approche des troupes américaines, pour échapper à cette épuration.




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