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Le Grand Siècle constitue l’apogée de ce mode de construction. Le modèle classique, avec ses façades plates, ses matériaux mixtes et ses nouvelles formes de toiture peine à s’imposer complètement. L’innovation majeure réside dans l’inventivité des menuisiers qui développent de nouveaux modèles d’escaliers, à jour central, rampe droite et balustres à simples ou doubles poires, dont de très beaux exemples sont encore conservés dans les immeubles de la [[place des Lices]], ou de la rue du Chapitre à l'hôtel de l’Escu de Runfao.
Le Grand Siècle constitue l’apogée de ce mode de construction. Le modèle classique, avec ses façades plates, ses matériaux mixtes et ses nouvelles formes de toiture peine à s’imposer complètement. L’innovation majeure réside dans l’inventivité des menuisiers qui développent de nouveaux modèles d’escaliers, à jour central, rampe droite et balustres à simples ou doubles poires, dont de très beaux exemples sont encore conservés dans les immeubles de la [[place des Lices]], ou de la rue du Chapitre à l'hôtel de l’Escu de Runfao.


Après l’incendie de 1720 le pan-de-bois, malgré les règlements d’urbanisme dictés par l’ingénieur Robelin<ref>[[rue Robelin]]</ref> et l’architecte Gabriel<ref>[[rue Jacques Gabriel]]</ref> limitant son utilisation aux refends, continue d’être employé comme matériau principal, dans les galeries et escaliers sur cour de la place du Palais ou dans les baraques construites pour loger les sinistrés. L’architecture aux pans de bois sera dépréciée au siècle suivant, au profit de la pierre. Le Rennais [[Paul Féval]], né dans la rue du Chapitre, dénigra cette architecture à pans-de-bois au 19e siècle. Les guides de voyage du 19e siècle feront chorus <ref>''Rennes dans les guides de voyage du XIXe siècle'', Étienne Maignen.[[ Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine (SAHIV)]] Bulletin et Mémoires T. CXII - 2008 </ref>. Le manque d’entretien et la paupérisation des propriétaires expliquent en partie cette vision misérabiliste et justifieront un siècle plus tard les destructions faites au nom de la modernité. On  cache donc les pans de bois sous une couche de crépi uniforme.
Après l’incendie de 1720 le pan-de-bois, malgré les règlements d’urbanisme dictés par l’ingénieur Robelin<ref>[[rue Robelin]]</ref> et l’architecte Gabriel<ref>[[rue Jacques Gabriel]]</ref> limitant son utilisation aux refends, continue d’être employé comme matériau principal, dans les galeries et escaliers sur cour de la [[place du Parlement]] ou dans les baraques construites pour loger les sinistrés. L’architecture aux pans de bois sera dépréciée au siècle suivant, au profit de la pierre. Le Rennais [[Paul Féval]], né dans la rue du Chapitre, dénigra cette architecture à pans-de-bois au 19e siècle. Les guides de voyage du 19e siècle feront chorus <ref>''Rennes dans les guides de voyage du XIXe siècle'', Étienne Maignen.[[ Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine (SAHIV)]] Bulletin et Mémoires T. CXII - 2008 </ref>. Le manque d’entretien et la paupérisation des propriétaires expliquent en partie cette vision misérabiliste et justifieront un siècle plus tard les destructions faites au nom de la modernité. On  cache donc les pans de bois sous une couche de crépi uniforme.


L’habitat à pan-de-bois connût au 20e siècle un lent regain de considération ; en 1923 le premier immeuble classé est la Maison Ty Koz, [[rue Saint-Guillaume]]. La mise en place du secteur sauvegardé en 1985, qui suit en partie les contours des anciennes enceintes, rend le centre-ville intouchable. Les destructions se concentrèrent donc dans les faubourgs, au point que, sous la municipalité de [[Henri Fréville]], plus de la moitié des immeubles antérieurs au 18e siècle disparurent pour faire place aux opérations de rénovation. Si l’avenir du patrimoine en pan-de-bois<ref>On trouve un recensement non-exhaustif ici : http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/recherche/globale?texte=%22pan+de+bois%22&render=liste&type=&ou=Rennes&start=1</ref> semble assuré pour le secteur sauvegardé, [[Les Amis du Patrimoine rennais]] constatent bien des destructions ailleurs.
L’habitat à pan-de-bois connût au 20e siècle un lent regain de considération ; en 1923 le premier immeuble classé est la Maison Ty Koz, [[rue Saint-Guillaume]]. La mise en place du secteur sauvegardé en 1985, qui suit en partie les contours des anciennes enceintes, rend le centre-ville intouchable. Les destructions se concentrèrent donc dans les faubourgs, au point que, sous la municipalité de [[Henri Fréville]], plus de la moitié des immeubles antérieurs au 18e siècle disparurent pour faire place aux opérations de rénovation. Si l’avenir du patrimoine en pan-de-bois<ref>On trouve un recensement non-exhaustif ici : http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/recherche/globale?texte=%22pan+de+bois%22&render=liste&type=&ou=Rennes&start=1</ref> semble assuré pour le secteur sauvegardé, [[Les Amis du Patrimoine rennais]] constatent bien des destructions ailleurs.
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