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En septembre 1945 le camp comptait 15194 prisonniers et le 23 mars 1946  10250 prisonniers.
Sur la photo aérienne réalisée par les Alliés en 1943, on aperçoit l'emplacement des camps de la Marne et de Verdun séparés par la voie ferrée Rennes-Redon.


Sur cette photo aérienne réalisée par les Alliés en 1943, on aperçoit l'emplacement des camps de la Marne et de Verdun séparés par la voie ferrée Rennes-Redon.
Ils étaient situés à gauche sur la route de Redon (après la rocade quand on vient de Rennes), face au restaurant H la Ville-en-Pierre. II partait de la « Ville-en-Pierre » et rejoignait le camp de la Prévalaye le long d'une ligne de chemin de fer qui desservait le camp Todt de Pi-park, route de Lorient. Le dépôt annexe de ''La Motte au Chancelier'' comptait 330 Waffen SS prisonniers le 24 mars 1946.  En 1945, d'après l'enquêteur CICR, ils étaient mieux nourris que les autres (sans doute parce qu'on espérait des engagements dans la Légion étrangère). En mars 1946, d'après J. Courvoisier, ils n'étaient plus que 330, gardés comme témoins dans des actions judiciaires. Ils étaient astreints à un régime de famine, 1200 calories en partie évaluées d'après la farine de soja moisie qui leur était attribuée, à raison de 200 g par jour plus 50 % dans le pain.
 
" Sur 330 présents on comptait 130 cas d'œdème de famine et 6 cas de cachexie ". <ref> ''Les camps de Prisonniers de guerre allemands en Bretagne.'' Jean Paul Louvet </ref>
Ils étaient situés à gauche sur la route de Redon (après la rocade quand on vient de Rennes), face au restaurant H la ville en pierre. II partait de la « Ville-en-Pierre » et rejoignait le camp de la Prévalaye le long d'une ligne de chemin de fer qui desservait la camp Todt de Piparc, route de Lorient. Cette ligne n'existe plus.
(1944 à 1946)
Plus au sud, le camp de "la Basse Chevrolais" où sont, sous des toiles de tente, séparément, des prisonniers allemands et russes, le long de la route de Redon. Il comporte aussi un camp sur deux hectares et un hôpital allemand à la Prévalaye, composé d'une trentaine de tentes de douze lits et dont le service de santé est assumé  par des prisonniers allemands.
Plus au sud, le camp de "la Basse Chevrolais" où sont, sous des toiles de tente, séparément, des prisonniers allemands et russes, le long de la route de Redon. Il comporte aussi un camp sur deux hectares et un hôpital allemand à la Prévalaye, composé d'une trentaine de tentes de douze lits et dont le service de santé est assumé  par des prisonniers allemands.


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[[Fichier:Prisonniers_de_guerre_allemands.jpeg|350px|right|thumb|dessin d'un prisonnier allemand sur les types de prisonniers, de gauche à droite : "officier" cuisinier - troupier rationné en patates- sous-officier mort-vivant - intellectuel, pasteur ou prof de langue - membre d'un commando communal - caporal d'un commando agricole - mort le veinard <ref> ''Les Camps de prisonniers de guerre de l'Axe à Rennes 1944/1948''" par Université du temps Libre du Pays de Rennes - 2000</ref> ]]
[[Fichier:Prisonniers_de_guerre_allemands.jpeg|350px|right|thumb|dessin d'un prisonnier allemand sur les types de prisonniers, de gauche à droite : "officier" cuisinier - troupier rationné en patates- sous-officier mort-vivant - intellectuel, pasteur ou prof de langue - membre d'un commando communal - caporal d'un commando agricole - mort le veinard <ref> ''Les Camps de prisonniers de guerre de l'Axe à Rennes 1944/1948''" par Université du temps Libre du Pays de Rennes - 2000</ref> ]]
En juin [[1945]], une centaine de prisonniers travaillent pour la Marine et sur l'aérodrome de Rennes - Saint-Jacques pour déblayer les grands hangars "tonneaux" bombardés et remblayer les cratères de bombes. En mars 1946, l'effectif est encore de 10250, dont 6714 travaillent en commandos de déminage, de déblaiement et reconstruction de voirie et bâtiments, (ainsi 550 P.G. travaillèrent en commandos pour le Génie, construisant des bâtiments au [[Colombier]]) et dans les activités agricoles. Au collège Saint-Vincent, un abbé, ceinturon sur sa soutane, ancien prisonnier et professeur d'allemand, menait une demi-douzaine de P.G. allemands à divers travaux de remise en état ou de jardinage et ceux-ci, qui ne payaient pas de mine, étaient correctement nourris et abreuvés au cidre.  D'autres prisonniers étaient assignés à un petit camp situé à Rennes, dans une grande prairie au bout du [[canal Saint-Martin]], près des tanneries. Des P.G. russes blancs du camp 1102 semblent avoir bénéficié de conditions très favorables leur permettant de sortir et de trafiquer.
En juin [[1945]], une centaine de prisonniers travaillent pour la Marine et sur l'aérodrome de Rennes - Saint-Jacques pour déblayer les grands hangars "tonneaux" bombardés et remblayer les cratères de bombes. En mars 1946, l'effectif est encore de 10250, dont 6714 travaillent en commandos de déminage, de déblaiement et reconstruction de voirie et bâtiments, (ainsi 550 P.G. travaillèrent en commandos pour le Génie, construisant des bâtiments au [[Colombier]]) et dans les activités agricoles. Au collège Saint-Vincent, un abbé, ceinturon sur sa soutane, ancien prisonnier et professeur d'allemand, menait une demi-douzaine de P.G. allemands à divers travaux de remise en état ou de jardinage et ceux-ci, qui ne payaient pas de mine, étaient correctement nourris et abreuvés au cidre.  D'autres prisonniers étaient assignés à un petit camp situé à Rennes, dans une grande prairie au bout du [[canal Saint-Martin]], près des tanneries. Des P.G. russes blancs du camp 1102 semblent avoir bénéficié de conditions très favorables leur permettant de sortir et de trafiquer.
En 1946, le CCIR confia les visites des camps de la 11e région à deux enquêteurs, M. Courvoisier et le Dr de Morsier. Ils mirent en évidence dans les premiers mois une situation désastreuse qui avait régné sans nul doute au cours de l'année 1945 et avait échappé à leur prédécesseur. À Rennes, ils passèrent en mars, mai et juin. La situation s'améliora nettement à partir du mois de mai.


Au camp 1102 est rattaché l'unité de Coëtquidan avec 2200 P.G. en juillet [[1946]], logés dans des baraquements en bois ou en pierre, gardés par des Algériens qui parfois les obligent à des relations homosexuelles.
Au camp 1102 était rattaché l'unité de Coëtquidan avec 2200 P.G. en juillet [[1946]], logés dans des baraquements en bois ou en pierre, gardés par des Algériens qui parfois les obligent à des relations homosexuelles.


Le camp 1102 est dissous le 31 décembre [[1948]].
Le camp 1102 est dissous le 31 décembre [[1948]].
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== Maladies et décès ==
== Maladies et décès ==


L'hôpital régional allemand de la Prévalaye compte 250 malades le 4 mai 1946. Le camp 1102 ne fait pas bonne impression aux délégués de la Croix Rouge. Des prisonniers arrivent épuisés de Coëtquidan où ils ont souffert de vermine et de malnutrition alors qu'ils travaillaient dans le génie (travaux forestiers). Au 29 juin 1945, on avait enregistré 29 décès par typhoïde et 13 par suite de faiblesse générale. Au 14 juillet on compte 465 hospitalisés. Pendant l'été 1945, le nombre mensuel de décès serait passé de 150 à plusieurs centaines dans ce camp-hôpital qui recevait des prisonniers malades en provenance de tous les camps de la région militaire et pas seulement des camps rennais. Il semble que le régime alimentaire fut amélioré après la prise en charge du camp par les Français. Les cas nécessitant une grave opération étaient traités à l'E.P.S, hôpital militaire installé dans l'école de la [[rue Jean Macé]].<ref> [[L'hôpital pour prisonniers Jean Macé au temps de la libération]]</ref>
L'hôpital régional allemand de la Prévalaye compta jusqu'à 640 malades en 1945 et 250 malades le 4 mai 1946. Le camp 1102 ne fait pas bonne impression aux délégués de la Croix Rouge. Des prisonniers arrivent épuisés de Coëtquidan où ils ont souffert de vermine et de malnutrition alors qu'ils travaillaient dans le génie (travaux forestiers). Au 29 juin 1945, on avait enregistré 29 décès par typhoïde et 13 par suite de faiblesse générale. Au 14 juillet on compte 465 hospitalisés. Pendant l'été 1945, le nombre mensuel de décès serait passé de 150 à plusieurs centaines dans ce camp-hôpital qui recevait des prisonniers malades en provenance de tous les camps de la région militaire et pas seulement des camps rennais. Il semble que le régime alimentaire fut amélioré après la prise en charge du camp par les Français. Les cas nécessitant une grave opération étaient traités à l'E.P.S, hôpital militaire installé dans l'école de la [[rue Jean Macé]].<ref> [[L'hôpital pour prisonniers Jean Macé au temps de la libération]]</ref>


Des morts sont enterrés à partir de juin 1944 dans une propriété privée à l'angle de la [[rue de Vern]] et du [[boulevard Léon Grimaud]], réquisitionnée par les occupants, en un lieu qu'on appellera "Bois des Allemands",<ref> http://bastas.pagesperso-orange.fr/pga/photos-documents/bois-allemands.htm </ref> prévu pour 380 tombes. On n'y compta que 300 ensevelissements. A la Libération des énergumènes cassèrent les croix. <ref> [[ le bois des Hautes-Ourmes : contes et légendes]]</ref> . À Rennes, d'août 1944 à 1947, 1155  corps de prisonniers sont inhumés au [[cimetière de l'Est]] et transférés en 1961 à l'ossuaire allemand du Mont de Huisne, dans la Manche.
Des morts sont enterrés à partir de juin 1944 dans une propriété privée à l'angle de la [[rue de Vern]] et du [[boulevard Léon Grimaud]], réquisitionnée par les occupants, en un lieu qu'on appellera "Bois des Allemands",<ref> http://bastas.pagesperso-orange.fr/pga/photos-documents/bois-allemands.htm </ref> prévu pour 380 tombes. On n'y compta que 300 ensevelissements. A la Libération des énergumènes cassèrent les croix. <ref> [[ le bois des Hautes-Ourmes : contes et légendes]]</ref> . À Rennes, d'août 1944 à 1947, 1155  corps de prisonniers sont inhumés au [[cimetière de l'Est]] et transférés en 1961 à l'ossuaire allemand du Mont de Huisne, dans la Manche.
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