« Marcel Brossier » : différence entre les versions

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(3 mars 1909, Sainte-Gauburge, Orne - 17 septembre 1940, [[Saint-Jacques-de-la-Lande]])
(3 mars 1909, Sainte-Gauburge, Orne - 17 septembre 1940, [[Saint-Jacques-de-la-Lande]])


Marcel, Louis, Gaston, fils de Gustave Brossier et d’Henriette Mézerais, avait dû avoir une enfance difficile car il avait un tuteur, M. Louis Forget. En juillet 1929, il habite à [[Vern-sur-Seiche]], près de [[Rennes]], où il exerce la profession de mécanicien. Convoqué pour passer le conseil de révision, il ne fera pas de service militaire car il est amputé de la moitié inférieure de la jambe gauche. Sans doute est-il appareillé.  
Marcel, Louis, Gaston, fils de Gustave Brossier et d’Henriette Mézerais, avait dû avoir une enfance difficile car il avait un tuteur, M. Louis Forget. En juillet 1929, il habite à [[Vern-sur-Seiche]], près de [[Rennes]], où il exerce la profession de mécanicien. Convoqué pour passer le conseil de révision, il ne fera pas de service militaire car il est amputé de la moitié inférieure de la jambe gauche. Sans doute est-il appareillé.  
En septembre 1939, pour la même raison, il n’est pas mobilisé. Il va se distinguer autrement que pour un vol de bicyclette dans la nuit du 13 au 14 juillet 1939 alors qu'il était en état d'ivresse, ce qui lui coûtera deux mois de prison<ref>Ouest-Éclair des 12 août et 12 octobre 1939</ref>.
En septembre 1939, pour la même raison, il n’est pas mobilisé. Il va se distinguer autrement que pour un vol de bicyclette dans la nuit du 13 au 14 juillet 1939 alors qu'il était en état d'ivresse, ce qui lui coûtera deux mois de prison<ref>Ouest-Éclair des 12 août et 12 octobre 1939</ref>.


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Fut-il pris en flagrant délit, s'était-il "vanté" de son acte ou fut-il dénoncé ? Il est condamné à mort par le conseil de guerre de la Feldkommandantur,(FK 748) le 12 septembre [[1940]], pour avoir sectionné un câble téléphonique de transmission de l'armée allemande<ref>''Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945'', par Étienne Maignen. Éditions Ouest-France - 2013</ref>.   
Fut-il pris en flagrant délit, s'était-il "vanté" de son acte ou fut-il dénoncé ? Il est condamné à mort par le conseil de guerre de la Feldkommandantur,(FK 748) le 12 septembre [[1940]], pour avoir sectionné un câble téléphonique de transmission de l'armée allemande<ref>''Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945'', par Étienne Maignen. Éditions Ouest-France - 2013</ref>.   


Il est fusillé à La Maltière<ref>[[Butte des Fusillés de la Maltière]]</ref> le 17 septembre à 10 heures du matin, comme l'annonce la proclamation (Bekanntmachung) bilingue affichée en ville ce même jour et une autre affiche en noir et blanc superpose les deux versions de la proclamation. Le quotidien ''l'[[Ouest-Eclair]]'' du 19 septembre<ref>Ouest-Éclair du 19 septembre 1940, page 3http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k662103n/f3.image.langFR</ref> affichera la proclamation bilingue en haut de sa page de Rennes mais aussi dans toutes les éditions du journal pour valoir exemple. Marcel Brossier est le sixième fusillé sur toute la France et le deuxième fusillé en Bretagne pour acte de sabotage après l'armistice, car un ouvrier agricole d"Assérac (Loire-Inférieure), Joseph Trigodet, avait été condamné pour avoir sectionné une ligne téléphonique allemande à l'entrée de son champ et exécuté dès le 6 septembre sur la dune à Assérac, sans "publicité" autre que dans un petit journal local, ''Le Phare''. Ont été fusillés avant eux : Étienne Achavanne, 48 ans fusillé le 6 juillet pour sectionnement d'un câble près de l'aérodrome De Boos (Rouen) le 20 juin, Karp Israël, le 27 août à Bordeaux pour s'être livré à des voies de fait contre le tambour-major d'une musique militaire allemande - Louis Frizot, 45 ans, dijonnais, le 31 août à Saint-Apollinaire - Louis Lallier, 25 ans, domestique agricole, le 3 septembre à Épinal, pour avoir coupé un câble - Pierre Roche, 19 ans, le 7 septembre pour un sabotage à Royan''.</ref>. Brossier fut enterré au [[cimetière de l'Est]] à Rennes, mais comme il n’a pas de famille connue, sa tombe sombre dans l’oubli. Bien qu’elle porte la mention « Mort pour la France », sa tombe sera supprimée et ses restes mis dans la fosse commune. Son nom est gravé au [[Panthéon rennais]].
Il est fusillé à La Maltière<ref>[[Butte des Fusillés de la Maltière]]</ref> le 17 septembre à 10 heures du matin, comme l'annonce la proclamation (Bekanntmachung) bilingue affichée en ville ce même jour et une autre affiche en noir et blanc superpose les deux versions de la proclamation. Le quotidien ''l'[[Ouest-Eclair]]'' du 19 septembre<ref>Ouest-Éclair du 19 septembre 1940, page 3http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k662103n/f3.image.langFR</ref> affichera la proclamation bilingue en haut de sa page de Rennes mais aussi dans toutes les éditions du journal pour valoir exemple. Marcel Brossier est le sixième fusillé sur toute la France et le deuxième fusillé en Bretagne pour acte de sabotage après l'armistice, car un ouvrier agricole d"Assérac (Loire-Inférieure), Joseph Trigodet, avait été condamné pour avoir sectionné une ligne téléphonique allemande à l'entrée de son champ et exécuté dès le 6 septembre sur la dune à Assérac, sans "publicité" autre que dans un petit journal local, ''Le Phare''. Ont été fusillés avant eux : Étienne Achavanne, 48 ans fusillé le 6 juillet pour sectionnement d'un câble près de l'aérodrome De Boos (Rouen) le 20 juin, Karp Israël, le 27 août à Bordeaux pour s'être livré à des voies de fait contre le tambour-major d'une musique militaire allemande - Louis Frizot, 45 ans, dijonnais, le 31 août à Saint-Apollinaire - Louis Lallier, 25 ans, domestique agricole, le 3 septembre à Épinal, pour avoir coupé un câble - Pierre Roche, 19 ans, le 7 septembre pour un sabotage à Royan''.</ref>. Brossier fut enterré au [[cimetière de l'Est]] à Rennes, mais comme il n’a pas de famille connue, sa tombe sombre dans l’oubli. Bien qu’elle porte la mention « Mort pour la France », sa tombe sera supprimée et ses restes mis dans la fosse commune. Son nom est gravé au [[Panthéon rennais]].
[[Fichier:Avertissement_voies_ferr%C3%A9es.png|250px|right|thumb| l'occupant menace]]
[[Fichier:Avertissement_voies_ferr%C3%A9es.png|250px|right|thumb|L'occupant menace]]
Des coupures de câbles de l'armée allemande seront encore constatées le 23 décembre 1940 ainsi que les 22 février et 10 mars 1941, ces deux dernières rendant acquise à l’État allemand la somme d'un million de francs, consignée à titre d'amende. De nombreux sabotages de matériels auront lieu, notamment dans les chemins de fer. Les sabotages continueront et, après le débarquement, l'occupant craindra avec raison les retards causés à l'acheminement de ses troupes vers le front de Normandie.
Des coupures de câbles de l'armée allemande seront encore constatées le 23 décembre 1940 ainsi que les 22 février et 10 mars 1941, ces deux dernières rendant acquise à l’État allemand la somme d'un million de francs, consignée à titre d'amende. De nombreux sabotages de matériels auront lieu, notamment dans les chemins de fer. Les sabotages continueront et, après le débarquement, l'occupant craindra avec raison les retards causés à l'acheminement de ses troupes vers le front de Normandie.


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