« Nuit du 30 juin 1944, des miliciens pour assassiner des Rennais » : différence entre les versions

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Oscar Leroux a un long passé de politicien et de militant, il a été premier adjoint au maire de Rennes. Habitant une maison avec jardin dans le quartier Sévigné, venait juste de se coucher lorsque plusieurs coups de sonnettes retentissent. Il ouvre alors les volets de la chambre, située au premier étage et demande ce qu'on lui veut. Par intuition, il refuse de descendre et aperçoit des hommes qui pénètrent dans sa propriété. Sa fille commet l'imprudence d'ouvrir la porte d'entrée au moment où son père descend l'escalier. Les miliciens vont sans doute tirer quand un groupe de policiers arrive. Les assaillants protestent de leurs bonnes intentions et s'en vont mais de la rue un coup de feu est tiré sur Oscar Leroux qui est seulement blessé à l'épaule. Les plaques du [[boulevard Oscar Leroux]] portent l'inscription : ''Oscar Leroux, (1878 - 1948) "victime de l'occupation allemande"'', ignorant l'action des miliciens.
Oscar Leroux a un long passé de politicien et de militant, il a été premier adjoint au maire de Rennes. Habitant une maison avec jardin dans le quartier Sévigné, venait juste de se coucher lorsque plusieurs coups de sonnettes retentissent. Il ouvre alors les volets de la chambre, située au premier étage et demande ce qu'on lui veut. Par intuition, il refuse de descendre et aperçoit des hommes qui pénètrent dans sa propriété. Sa fille commet l'imprudence d'ouvrir la porte d'entrée au moment où son père descend l'escalier. Les miliciens vont sans doute tirer quand un groupe de policiers arrive. Les assaillants protestent de leurs bonnes intentions et s'en vont mais de la rue un coup de feu est tiré sur Oscar Leroux qui est seulement blessé à l'épaule. Les plaques du [[boulevard Oscar Leroux]] portent l'inscription : ''Oscar Leroux, (1878 - 1948) "victime de l'occupation allemande"'', ignorant l'action des miliciens.


Deux Rennais vont mourir :
Trois Rennais vont mourir :


'''Louis Volclair fils''', libraire. C'est par erreur, à la place de son père, conseiller municipal radical-socialiste de Rennes, connu pour ses sentiments anti-allemands, que des miliciens s'étant  présentés au domicile de Louis Volclair fils, vers 22 h 30 le 30 juin, son épouse répond que Louis Volclair est hospitalisé à la [[clinique de la Sagesse]]. Les miliciens s’y rendent et après avoir déclaré qu’ils sont « de la police » bousculent la religieuse qui les a reçus et après s'être enquis du numéro de la chambre de leur victime, y pénètrent et le massacrent dans son lit, sans explication.
'''Louis Volclair fils''', libraire. C'est par erreur, à la place de son père, conseiller municipal radical-socialiste de Rennes, connu pour ses sentiments anti-allemands, que des miliciens s'étant  présentés au domicile de Louis Volclair fils, vers 22 h 30 le 30 juin, son épouse répond que Louis Volclair est hospitalisé à la [[clinique de la Sagesse]]. Les miliciens s’y rendent et après avoir déclaré qu’ils sont « de la police » bousculent la religieuse qui les a reçus et après s'être enquis du numéro de la chambre de leur victime, y pénètrent et le milicien Le Guennec massacre dans son lit, sans explication. Reconnu coupable, ce milicien sera condamné et fusillé le 7 novembre 1945 au stand de Coëtlogon. <ref> ''Ouest-France'', 8.11.1945</ref>


Les miliciens se rendent à la mairie où habite avec sa famille Gaëtan Hervé, secrétaire général de la mairie. Celui-ci s'enfuit en pyjama et fut abattu dans la [[rue de Coëtquen]] par une patrouille allemande rencontrée malencontreusement.  
Les miliciens se rendent à la mairie où habite avec sa famille Gaëtan Hervé, secrétaire général de la mairie. Celui-ci s'enfuit en pyjama et fut abattu dans la [[rue de Coëtquen]] par une patrouille allemande rencontrée malencontreusement.  


'''Pierre Lemoine''', greffier près la Cour d'Appel, agit clandestinement pour la résistance et habite au palais de justice<ref>[[Palais du parlement de Bretagne]]</ref>. Il ouvre et est blessé à l'entrée de son appartement et achevé à la mitraillette dans les combles dont des poutres de la charpente gardaient des traces de balles en arc de cercle<ref>Visite sur place de Gilbert Guillou et de son père en compagnie du gardien, après la Libération</ref>.
'''Pierre Lemoine''', greffier près la Cour d'Appel, agit clandestinement pour la résistance et habite au palais de justice<ref>[[Palais du parlement de Bretagne]]</ref>. Il ouvre et est blessé à l'entrée de son appartement, il fut achevé à la mitraillette par Eugène Bizeul dans les combles dont des poutres de la charpente gardaient des traces de balles en arc de cercle<ref>Visite sur place de Gilbert Guillou et de son père en compagnie du gardien, après la Libération</ref>. Bizeul, condamné à mort, vit sa peine commuée en celle des travaux forcés à perpétuité. <ref> ''Ouest-France'' 8.11.1945</ref>


Des obsèques nationales eurent lieu pour Philippe Henriot le samedi 2 juillet à Notre-Dame de Paris, présidées par le cardinal Suhard, archevêque de Paris, en présence du chef du gouvernement, Pierre Laval et d'Otto Abetz, ambassadeur d'Allemagne. Le journal l'''Ouest-Eclair'' du 3 juillet en rendit compte, mais au verso de la feuille unique, il est fait allusion aux assassinats rennais mais sous la forme d'étranges avis d'obsèques de deux Rennais décédés "accidentellement", adverbe de camouflage d'assassinats qui, certes, n'étaient pas glorieux.
Des obsèques nationales eurent lieu pour Philippe Henriot le samedi 2 juillet à Notre-Dame de Paris, présidées par le cardinal Suhard, archevêque de Paris, en présence du chef du gouvernement, Pierre Laval et d'Otto Abetz, ambassadeur d'Allemagne. Le journal l'''Ouest-Eclair'' du 3 juillet en rendit compte, mais au verso de la feuille unique, il est fait allusion aux assassinats rennais mais sous la forme d'étranges avis d'obsèques de deux Rennais décédés "accidentellement", adverbe de camouflage d'assassinats qui, certes, n'étaient pas glorieux.
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