« Place Sainte-Anne » : différence entre les versions

183 octets ajoutés ,  6 septembre 2023
m
ajout précisions
Aucun résumé des modifications
m (ajout précisions)
 
(Une version intermédiaire par un autre utilisateur non affichée)
Ligne 2 : Ligne 2 :
La '''place Sainte-Anne''' est une place du centre-nord de Rennes.
La '''place Sainte-Anne''' est une place du centre-nord de Rennes.


Bordée par l'[[église Saint-Aubin]], desservie par le [[métro]] ([[station Sainte-Anne]]) et proche de la [[rue Saint-Michel]], elle est souvent animée le soir. Cette voie fut dénommée aux environs du 14e siècle.
Bordée par l'[[église Saint-Aubin]], desservie par le [[métro]] ([[station Sainte-Anne]]) et proche de la [[rue Saint-Michel]], elle est souvent animée le soir. Cette voie fut dénommée aux environs du 14e siècle. Il existait autrefois une [[rue Sainte-Anne]].


== Histoire ==
== Histoire ==
Cette place était hors des murs de la ville. Il s'agissait cependant d'un lieu habité, comme l'a révélé la campagne de fouille de la place Sainte-Anne, menée d’octobre à décembre 2013 par l'INRAP. Elle s’est déroulée dans le cadre du chantier de la seconde ligne de [[métro]]. Au fil des semaines, celle-ci a mis à jour de riches découvertes : carrefour de rues et atelier de verrier de l’Antiquité, habitats et cimetière de l’époque moderne, autant de vestiges qui viennent enrichir notre connaissance de l’histoire de la ville. Quelques résultats des fouilles sont d'ailleurs exposés au premier niveau de la station. Le métro a également été l'occasion d'en faire un espace piéton, en supprimant le parking de surface et la voie de circulation existante.[[Fichier:La vieille eglise saint aubin et derriere la nouvelle.jpeg|350px|thumb|L'ancienne [[Église Saint-Aubin]], en cours de destruction pour agrandir la place au sud-ouest. Photo E. Maignen de 1904.]]Le dernier remaniement de la place avait amené à des démolitions, visant à construire l'église et son contour au début du XXe siècle. La halle à la viande, située place Sainte-Anne, fut la première construction métallique de Rennes. Elle fut conçue par l'architecte Vincent Boullé et construite sous le mandat de [[Frédéric de Moncuit de Boiscuillé]] entre l'été 1854 et l'automne 1856. Elle a été détruite le 2 mars 1936.[[File:Eglise Saint-Aubin Rennes .JPG|thumb|300px|[[Église Saint-Aubin]], au nord de la place.|gauche]]La place est bordée par quatre [[:Catégorie:monuments historiques|monuments historiques]], des maisons bordant la place. Le [[couvent de Bonne-Nouvelle]], dit des Jacobins, complète l'ensemble.
Cette place était hors des murs de la ville. Il s'agissait cependant d'un lieu habité, comme l'a révélé la campagne de fouille de la place Sainte-Anne, menée d'octobre à décembre 2013 par l'INRAP. Elle s'est déroulée dans le cadre du chantier de la seconde ligne de [[métro]]. Au fil des semaines, celle-ci a mis à jour de riches découvertes : carrefour de rues et atelier de verrier de l'Antiquité, habitats et cimetière de l'époque moderne, autant de vestiges qui viennent enrichir notre connaissance de l'histoire de la ville. Quelques résultats des fouilles sont d'ailleurs exposés au premier niveau de la station. Le métro a également été l'occasion d'en faire un espace piéton, en supprimant le parking de surface et la voie de circulation existante.[[Fichier:La vieille eglise saint aubin et derriere la nouvelle.jpeg|350px|thumb|L'ancienne [[Église Saint-Aubin]], en cours de destruction pour agrandir la place au sud-ouest. Photo E. Maignen de 1904.]] Le dernier remaniement de la place avait amené à des démolitions, visant à construire l'église et son contour au début du XXe siècle. La halle à la viande, située place Sainte-Anne, fut la première construction métallique de Rennes. Elle fut conçue par l'architecte Vincent Boullé et construite sous le mandat de [[Frédéric de Moncuit de Boiscuillé]] entre l'été 1854 et l'automne 1856. Elle a été détruite le 2 mars 1936.[[File:Eglise Saint-Aubin Rennes .JPG|thumb|300px|[[Église Saint-Aubin]], au nord de la place.|gauche]]La place est bordée par quatre [[:Catégorie:monuments historiques|monuments historiques]], des maisons bordant la place. Le [[couvent de Bonne-Nouvelle]], dit des Jacobins, complète l'ensemble.


== Faits divers ==
== Faits divers ==
Ligne 25 : Ligne 25 :
=== Lancement de fusées===
=== Lancement de fusées===


En juillet [[1723]], Pierre Ledoux, maître tanneur, et Madeleine Bourge, sa femme, se plaignent devant le présidial ''disant que hier au soir, environ neuf heures, s'en revenant de la campagne en compagnie de leurs parents, ils furent surpris de se voir accablés par une multitude de personnes, dont la plus grande partie sont inconnus aux supliants... d'une infinité de fusées d'artifices qui furent jettées par ces particuliers à l'entrée de la place Ste Anne, lesquelles ayant brulé la coëffure de la supliante, ce fut ce qui engagea le supliant à les repousser et leur donner quelques coups de cannes, sans cependant faire aucun mal, affin d'ecarter les desordres que peuvent causer de pareils artifices.''. En conclusion de leur requête en vue de poursuites contre l'un des turbulents, ils demandent 12 livres pour la coiffure, et 15 livres pour l'habit qui a été déchiré<ref>Source : Archives d'Ille et Vilaine, 2B 1043. La date des faits n'est pas explicitée.</ref>.[[Fichier:20181116 Place Sainte Anne juillet2017.JPG|302x302px|left|Même vue sur l'entrée de la place depuis la rue Saint-Louis, aujourd'hui (@GoogleStreetView, juillet 2017)]]
En juillet [[1723]], Pierre Ledoux, maître tanneur, et Madeleine Bourge, sa femme, se plaignent devant le présidial ''disant que hier au soir, environ neuf heures, s'en revenant de la campagne en compagnie de leurs parents, ils furent surpris de se voir accablés par une multitude de personnes, dont la plus grande partie sont inconnus aux supliants... d'une infinité de fusées d'artifices qui furent jettées par ces particuliers à l'entrée de la place Ste Anne, lesquelles ayant brulé la coëffure de la supliante, ce fut ce qui engagea le supliant à les repousser et leur donner quelques coups de cannes, sans cependant faire aucun mal, affin d'ecarter les desordres que peuvent causer de pareils artifices.''. En conclusion de leur requête en vue de poursuites contre l'un des turbulents, ils demandent 12 livres pour la coiffure, et 15 livres pour l'habit qui a été déchiré<ref>Source : Archives d'Ille et Vilaine, 2B 1043. La date des faits n'est pas explicitée.</ref>.[[Fichier:20181116 Place Sainte Anne juillet2017.JPG|302x302px|left|thumb|Même vue sur l'entrée de la place depuis la rue Saint-Louis, en 2017 (@GoogleStreetView, juillet 2017)]]
=== Salle de jeu ===
=== Salle de jeu ===
[[File:Rennes-039-1.jpg|thumb|L'accès à la [[station Sainte-Anne]].|300x300px]]
[[File:Rennes-039-1.jpg|thumb|L'accès à la [[station Sainte-Anne]].|300x300px]]
Ligne 31 : Ligne 31 :
Au milieu du 18e siècle, la place est fréquentée pour son ''académie'' de billard. En [[1754]], des inculpés pour le viol d'une femme sur les murs au sud-est de la ville, parlent de leur passage par la place entre deux cabarets : ''... qu'après avoir eté pendant quelque tems dans la rue Hautte, luy et Le Villain en sortirent et furent tous les deux à la place Saint Anne à l'accademie ou jeu public... Interrogé s'ils ne firent pas luy et Le Villain du tapage au jeu public de manniere que le maitre fut obligé de les mettre dehors ?''<ref>Source : Archives d'Ille et Vilaine, 2 B 1046. Dans les différentes occurrences, le mot billard n'est pas employé dans la source, seulement le mot ''jeu'' ou ''salle de jeu''. La victime est Jacquette Fenouil, 37 ans, piqueuse de bonnets, est enlevée, en dépit des cris de son fiancé (invalide), [[rue de la Parcheminerie]].</ref>.
Au milieu du 18e siècle, la place est fréquentée pour son ''académie'' de billard. En [[1754]], des inculpés pour le viol d'une femme sur les murs au sud-est de la ville, parlent de leur passage par la place entre deux cabarets : ''... qu'après avoir eté pendant quelque tems dans la rue Hautte, luy et Le Villain en sortirent et furent tous les deux à la place Saint Anne à l'accademie ou jeu public... Interrogé s'ils ne firent pas luy et Le Villain du tapage au jeu public de manniere que le maitre fut obligé de les mettre dehors ?''<ref>Source : Archives d'Ille et Vilaine, 2 B 1046. Dans les différentes occurrences, le mot billard n'est pas employé dans la source, seulement le mot ''jeu'' ou ''salle de jeu''. La victime est Jacquette Fenouil, 37 ans, piqueuse de bonnets, est enlevée, en dépit des cris de son fiancé (invalide), [[rue de la Parcheminerie]].</ref>.


Ce lieu est manifestement un des points d'attraction de la ville, ceci pour la plupart des catégories socio-professionnelles, des classes éloignées s'y retrouvant, la plus populaire en tant que ''spectateurs'' des pratiquants de plus haute extraction. Ainsi, en [[1764]], un malentendu s'installe, "dans la chambre où se tient le jeu", entre un garçon tailleur et un homme de 33 ans, vivant de ses rentes, le premier regardant jouer le second. Nous n'aurions jamais rien su du degré de froissement des sensibilités si le Sieur Georget de la Davière, le lendemain, n'était amené à tuer de son épée le tailleur, une fois fatigué de repousser ses assauts et ceux de deux collègues recrutés pour ce règlement de compte, une fois retrouvé dans une rue de la ville. Les lettres de grâce obtenues un an après les faits, entérinées par le présidial, ont reconnu cette dimension de légitime défense<ref>Source : Archives d'Ille et Vilaine, 2 B 1421.</ref>.
Ce lieu est manifestement un des points d'attraction de la ville, ceci pour la plupart des catégories socio-professionnelles, des classes éloignées s'y retrouvant, la plus populaire en tant que ''spectateurs'' des pratiquants de plus haute extraction. Ainsi, en 1764, un malentendu s'installe, "dans la chambre où se tient le jeu", entre un garçon tailleur et un homme de 33 ans, vivant de ses rentes, le premier regardant jouer le second. Nous n'aurions jamais rien su du degré de froissement des sensibilités si le Sieur Georget de la Davière, le lendemain, n'était amené à tuer de son épée le tailleur, une fois fatigué de repousser ses assauts et ceux de deux collègues recrutés pour ce règlement de compte, une fois retrouvé dans une rue de la ville. Les lettres de grâce obtenues un an après les faits, entérinées par le présidial, ont reconnu cette dimension de légitime défense<ref>Source : Archives d'Ille et Vilaine, 2 B 1421.</ref>.
[[Fichier:Place-sainte-anne 200ko.jpg|thumb|640x640px]]
[[Fichier:Place-sainte-anne 200ko.jpg|thumb|640x640px|Vue sur le mur Dubonnet depuis la place Sainte-Anne (©didou)]]


== Sur la carte ==
== Sur la carte ==
Ligne 54 : Ligne 54 :
== Galerie cartes postales ==
== Galerie cartes postales ==


[[Fichier:W1651.jpg|left|thumb|640x640px|Rive est de la Place Sainte-Anne. Au fond à gauche, l'ancienne église rue de la Visitation, aujourd'hui détruite pour laisser place à un centre commercial. ''Extrait de la carte postale Le Trionnaire 91. Coll.YRG et AmR 44Z1351'']]
[[Fichier:W1651.jpg|left|thumb|640x640px|Rive est de la Place Sainte-Anne. Au fond à gauche, l'ancienne église rue de la Visitation, aujourd'hui détruite pour laisser place à un centre commercial. Au centre est visible la halle aux viandes de la place Sainte-Anne, détruite en 1936. ''Extrait de la carte postale Le Trionnaire 91. Coll.YRG et AmR 44Z1351'']]


[[Fichier:W518.jpg|thumb|Union Vélocipédique du Grand bazar. Départ pour la promenade du 24 mai 1906. Autres sorties de l'UVGB avec Rue Rallier du Baty. Coll. YRG et AmR 44Z0123]]
[[Fichier:W518.jpg|thumb|Union Vélocipédique du Grand bazar. Départ pour la promenade du 24 mai 1906. Autres sorties de l'UVGB avec Rue Rallier du Baty. Coll. YRG et AmR 44Z0123]]
8 754

modifications