« Printemps 1940, ça douille à l'arsenal de Rennes » : différence entre les versions

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Née à Plélan-le-Grand, précisément à quelques mètres de la route de Lorient, ma grand-mère, arrivant à Rennes après son mariage, devait investir préférentiellement le sud-ouest de la ville. Elle restera fidèle à ce secteur lors de son second mariage, avec Alfred Cosson, en achetant une maison en vis-à-vis de l'église Saint-Yves, là encore ''aux premières loges'' en bordure de la [[rue de Nantes]], [[rue Brossolette]], donc en [[Saint-Jacques-de-la-Lande]] ; maison détruite dans les années 2000 pour l'extension du centre commercial.
Née à Plélan-le-Grand, précisément à quelques mètres de la route de Lorient, ma grand-mère, arrivant à Rennes après son mariage, devait investir préférentiellement le sud-ouest de la ville. Elle restera fidèle à ce secteur lors de son second mariage, avec Alfred Cosson, en achetant une maison en vis-à-vis de l'église Saint-Yves, là encore ''aux premières loges'' en bordure de la [[rue de Nantes]], [[rue Brossolette]], donc en [[Saint-Jacques-de-la-Lande]] ; maison détruite dans les années 2000 pour l'extension du centre commercial.


Les notes qui suivent proviennent pour l'essentiel d'une dizaine de lettres de sa main : les seules conservées de la centaine qu'elle a envoyée à son "Petit mari" ou "Petit chat" mobilisé depuis septembre [[1939]] jusqu'à son décès entre le 11 et le 17 juin 1940, ''mort pour la France'' à Jouy-sous-les-Côtes, dans la Meuse. Elles ont été complétées par 90 des lettres de mon grand-père, dont celles écrites au verso des précédentes ; économie qui leur a valu de revenir à leur destinataire et d'être conservées. Ces lettres mettaient ordinairement deux jours pour parvenir à leur destinataire.
Les notes qui suivent proviennent pour l'essentiel d'une dizaine de lettres de sa main : les seules conservées de la centaine qu'elle a envoyée à son "Petit mari"<ref>René Tigier mesurait 1,56 m à 18 ans.</ref> ou "Petit chat" mobilisé depuis septembre [[1939]] jusqu'à son décès entre le 11 et le 17 juin 1940, ''mort pour la France'' à Jouy-sous-les-Côtes, dans la Meuse. Elles ont été complétées par 90 des lettres de mon grand-père, dont celles écrites au verso des précédentes ; économie qui leur a valu de revenir à leur destinataire et d'être conservées. Ces lettres mettaient ordinairement deux jours pour parvenir à leur destinataire.


==Des forges à l'arsenal==
==Des forges à l'arsenal==
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== L'arsenal au printemps 1940 ==
== L'arsenal au printemps 1940 ==
 
La première évocation de l'arsenal, dès la première lettre, celle du ''mardi soir'' 6 février 1940, conservée par la réponse du 9, est déjà un peu absconse : ''moi hier, j'ai tiré un peu dure à travailler ; j'avais dormi de 3 h à 4 h 1/2 aussi j'ai trouvé mon lit bon à 7 heures hier soir - et toi tu devais être aussi bien fatigué - moi j'ai repris mon petit boulot, chacun fait le sien. Maintenant, il y a eu des histoires : Leroux m'a dit que je ne serais payé que trois jours ; c'est malheureux à une journée près.'' Le mot fatigue est une des allusions au voyage de retour au front après une permission, une autre étant que mon grand-père a oublié sa cravatte caquis... Mais, la fatigue peut avoir d'autres motifs, la séparation s'avérant bien pénible : ''mon pauvre petit, je n'en suis pas encore revenu ; que c'est tout de meme dure de ce séparer ; il faut y passer pour savoir. Fait attention à ta toux et met toi des ricolo - moi je tousse aussi un peu, j'ai mis un cataplasme.''


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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