« Rennes et le breton » : différence entre les versions

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Passons les approximations sémantiques, le bon sens à lui seul nous permet de dire qu’il est fort probable qu’une phrase contenant le mot « jamais » soit fausse.
Passons les approximations sémantiques, le bon sens à lui seul nous permet de dire qu’il est fort probable qu’une phrase contenant le mot « jamais » soit fausse.


La question n’est donc pas tant de savoir si on parle breton à Rennes, mais de connaître l’importance et le nombre locuteurs brittophone à Rennes à travers l’histoire.
La question n’est donc pas tant de savoir si on parle breton à Rennes, mais de connaître l’importance et le nombre de locuteurs brittophones à Rennes à travers l’histoire.


=== Histoire générale du breton ===
=== Histoire générale du breton ===
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Strictement parlant, le vieux breton n’est pas du breton. Les deux langues sont d’ailleurs que très difficilement inter-compréhensibles. Il est donc anachronique de mentionner le breton avant le XVII<sup>e</sup> siècle.
Strictement parlant, le vieux breton n’est pas du breton. Les deux langues ne sont d’ailleurs que très difficilement inter-compréhensibles. Il est donc anachronique de mentionner le breton avant le XVII<sup>e</sup> siècle.


Quand bien même on assimile le breton moderne à son parent le vieux breton, celui-ci n’a jamais été majoritairement parlé à l’est d’une ligne passant à une vingtaine de kilomètres à l’''ouest'' de Rennes.
Quand bien même on assimile le breton moderne à son parent le vieux breton, celui-ci n’a jamais été majoritairement parlé à l’est d’une ligne passant à une vingtaine de kilomètres à l’''ouest'' de Rennes.
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De façon exceptionnelle, on retrouve quelques toponymes d’origine bretonne à Rennes comme [[Gros-Malhon]] ou [[Quineleu]].
De façon exceptionnelle, on retrouve quelques toponymes d’origine bretonne à Rennes comme [[Gros-Malhon]] ou [[Quineleu]].


[[File:Porte Ty Nevez Creguen Rennes.JPG|thumb|Porte Ty Nevez Creguen.]]
[[File:Porte Ty Nevez Creguen Rennes.JPG|thumb|Porte Ty Nevez Croguen.]]


Des attestations montrent qu’il y a toujours eu une présence régulière et continu du breton à Rennes. Pendant longtemps, celle-ci s’est traduit principalement à travers deux domaines : le commerce et la justice. En effet, nombreux sont les commerçants et prisonniers qui venait de l’Ouest de la Bretagne. On trouve de nombreuses ''gwerzioù'' (complaintes en breton) ayant pour thèmes des jugements et des exécutions à Rennes<ref>Livret et CD de l'exposition temporaire ''Rennes en chansons'' (éditions Dastum, novembre 2010)</ref>
Des attestations montrent qu’il y a cependant toujours eu une présence régulière et continue du breton à Rennes. Pendant longtemps, celle-ci s’est traduite principalement à travers deux domaines : le commerce et la justice. En effet, nombreux sont les commerçants et prisonniers qui venaient de l’Ouest de la Bretagne. On trouve de nombreuses ''gwerzioù'' (complaintes en breton) ayant pour thèmes des jugements et des exécutions à Rennes<ref>Livret et CD de l'exposition temporaire ''Rennes en chansons'' (éditions Dastum, novembre 2010)</ref>.


On trouve aussi quelques membres du bas-clergé, cependant en janvier 1821, [[Charles Mannay]], l’évêque de Rennes doit demander à l’évêque de Quimper de lui envoyer un aumônier brittophone pour la prison de Rennes.
On trouve aussi quelques membres du bas-clergé ; cependant en janvier 1821, [[Charles Mannay]], l’évêque de Rennes doit demander à l’évêque de Quimper de lui envoyer un aumônier brittophone pour la prison de Rennes.


La langue bretonne a donc longtemps été parlée par les classes populaires, l’élite parlant le latin puis le français. Cela commencera à s’inverser au XIX<sup>e</sup> siècle. Sous l’effet du romantisme et du panceltisme, les élites intellectuelles rennaises s’intéresse aux langues celtiques. On trouve par exemple, le professeur Joseph Loth qui commence à enseigner le celtique à l’Université de Rennes dès 1883 ou bien l’hôtel particulier ''Ty Nevez Croguen'' (du nom de l’inscription en breton au-dessus de la porte d’entrée, littéralement la ''maison neuve de la coquille'') situé au 5 [[rue du général Maurice Guillaudot]] et construit par et pour [[Frédéric Jobbé-Duval]] en 1880 <ref>Fiche de [http://patrimoine.region-bretagne.fr/sdx/sribzh/main.xsp?execute=show_document&id=MERIMEEIA35022533 ''Ty Nevez Croguen''] sur Glad, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.</ref>
La langue bretonne a donc longtemps été parlée par les classes populaires, l’élite parlant le latin puis le français. Cela commencera à s’inverser au XIX<sup>e</sup> siècle. Sous l’effet du romantisme et du panceltisme, les élites intellectuelles rennaises s’intéressent aux langues celtiques. On trouve par exemple, le professeur Joseph Loth qui commence à enseigner le celtique à l’Université de Rennes dès 1883 ou bien l’hôtel particulier ''Ty Nevez Croguen'' (du nom de l’inscription en breton au-dessus de la porte d’entrée, littéralement la ''maison neuve de la coquille'') situé au 5 [[rue du général Maurice Guillaudot]] et construit par et pour [[Frédéric Jobbé-Duval]] en 1880 <ref>Fiche de [http://patrimoine.region-bretagne.fr/sdx/sribzh/main.xsp?execute=show_document&id=MERIMEEIA35022533 ''Ty Nevez Croguen''] sur Glad, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.</ref>.


=== De nos jours ===
=== De nos jours ===
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Paradoxalement de nos jours, Rennes est devenue la ville où l’on trouve le plus de personnes étudiant et enseignant le breton.
Paradoxalement de nos jours, Rennes est devenue la ville où l’on trouve le plus de personnes étudiant et enseignant le breton.


Il existe une offre parfois insuffisante mais assez complète qui va de la maternelle aux cours du soir pour adultes en passant par l’Université, tant dans le public que dans le privé<ref>[http://www.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/lang/fr/pid/3070 Enseignement du breton] sur le site de l’Académie de Rennes.</ref>. On trouve ainsi une école privée Diwan (Diwan Bro Roazhon<ref>[http://www.diwan-bro-roazhon.org Site de l’école Diwan de Rennes]</ref>), deux écoles catholiques Dihun (Saint-Michel et Saint-Jean-Bosco<ref>[http://dihun.bro.roazhon.free.fr/ Site de l’association Dihun bro Roazhon]</ref>) et trois classes Div Yezh dans les écoles publiques (Faux-Pont, Liberté et Gantelles-Guy Ropartz<ref>[http://www.divyezh-roazhon.com/ Site de Div Yezh Bro Roazhon.com]</ref>). L’offre est plus réduite en enseignement secondaire mais on trouve des classes dans la filière publique au [[collège Anne de Bretagne]] et au [[lycée Jean Macé]] ainsi que dans l’enseignement catholique au [[collège Saint-Hélier]].
Il existe une offre parfois insuffisante mais assez complète qui va de la maternelle aux cours du soir pour adultes en passant par l’Université, tant dans le public que dans le privé<ref>[http://www.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/lang/fr/pid/3070 Enseignement du breton] sur le site de l’Académie de Rennes.</ref>. On trouve ainsi une école privée Diwan (Diwan Bro Roazhon<ref>[http://www.diwan-bro-roazhon.org Site de l’école Diwan de Rennes]</ref>), deux écoles catholiques Dihun (Saint-Michel et Saint-Jean-Bosco<ref>[http://dihun.bro.roazhon.free.fr/ Site de l’association Dihun bro Roazhon]</ref>) et trois écoles publiques comportant des classes Div Yezh (Faux-Pont, Liberté et Gantelles-Guy Ropartz<ref>[http://www.divyezh-roazhon.com/ Site de Div Yezh Bro Roazhon.com]</ref>). L’offre est plus réduite en enseignement secondaire mais on trouve des classes dans la filière publique au [[collège Anne de Bretagne]] et au [[lycée Jean Macé]] ainsi que dans l’enseignement catholique au [[collège Saint-Hélier]].


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