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===la mobilisation générale et l'inquiétude===
===la mobilisation générale et l'inquiétude===


Le 29 septembre, c'est la mobilisation générale avec la création d'une garde nationale mobilisée touchant les hommes de 20 à 40 ans et, le 6 novembre, le 1er bataillon rennais part pour le {{w|camp de Conlie}}, dans la Sarthe, où se forme, sous les ordres du général Emile de Kératry, l'armée de Bretagne avec un armement hétéroclite, beaucoup de gardes n'ayant pas le moderne chassepot, et les autres partent le 22 novembre.  Des lettres, presque toutes anonymes, dénoncèrent 397 individus non mobilisés mais, après enquêtes, dix seulement furent considérés en situation irrégulière. Quant à la nouvelle garde sédentaire des hommes de 40 à 50 ans, elle est rassemblée les dimanches [[boulevard de la Tour d'Auvergne]] et, après l'appel, part s'entraîner au polygone. La classe 1870 est appelée et le tirage au sort est devenu symbolique, les conscrits pris pour 7 ans ne pouvant plus se faire remplacer que par des militaires libérés et âgés de plus de 45 ans; même les hommes de taille inférieure à  la limite légale de 1,55 m sont mobilisés s'ils ont une forte constitution (le conscrit d'Ille-et-Vilaine est alors, en moyenne, le plus petit de France). Les blessés arrivent nombreux et quatre ambulances sédentaires sont créées ici et là avec 330 lits. Les journaux détaillent aussi l'arrivée de prisonniers allemands, surtout en octobre, conduits à la [[prison militaire]] Saint-Hélier. Des hommes enrôlés dans des milices privées, les francs tireurs, sont basés au grand séminaire, [[place Hoche]]; ils appartiennent à la Légion des Volontaires de l'ouest, souvent anciens zouaves pontificaux, reconnus et armés par l'armée. La Ville lance deux emprunts, l'un de 300 000 F., l'autre de  200 000 F. pour les dépenses de la garde nationale mobilisée.<ref> ''Histoire de Rennes'' sous la direction de Jean Meyer. Privat,éd. -1972</ref>
Le 29 septembre, c'est la mobilisation générale avec la création d'une garde nationale mobilisée touchant les hommes de 20 à 40 ans et, le 6 novembre, le 1er bataillon rennais part pour le {{w|camp de Conlie}}, dans la Sarthe, où se forme, sous les ordres du général Emile de Kératry, l'armée de Bretagne avec un armement hétéroclite, beaucoup de gardes n'ayant pas le moderne chassepot, et les autres partent le 22 novembre.  Des lettres, presque toutes anonymes, dénoncèrent 397 individus non mobilisés mais, après enquêtes, dix seulement furent considérés en situation irrégulière. Quant à la nouvelle garde sédentaire des hommes de 40 à 50 ans, elle est rassemblée les dimanches [[boulevard de la Tour d'Auvergne]] et, après l'appel, part s'entraîner au polygone. La classe 1870 est appelée et le tirage au sort est devenu symbolique, les conscrits pris pour 7 ans ne pouvant plus se faire remplacer que par des militaires libérés et âgés de plus de 45 ans; même les hommes de taille inférieure à  la limite légale de 1,55 m sont mobilisés s'ils ont une forte constitution (le conscrit d'Ille-et-Vilaine est alors, en moyenne, le plus petit de France). Quelques conscrits, des républicains extrémistes, arborent le 5 septembre un drapeau rouge et des cocardes de même couleur, répartis en deux groupes place de la Mairie, mais la population les entoure "avec une énergique indignation", déchirant leur drapeau et ils sont mis sous la protection d'agents qui les arrêtent. Ces incidents "fâcheux" sont blâmés tant par le ''Journal de Rennes'' que par le ''Journal d'Ille-et-Vilaine''.<ref> ''La fin du second Empire vue de Rennes'' , par Charles-Antoine Cardot. Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne t. L - 1970</ref>Les blessés arrivent nombreux et quatre ambulances sédentaires sont créées ici et là avec 330 lits. Les journaux détaillent aussi l'arrivée de prisonniers allemands, surtout en octobre, conduits à la [[prison militaire]] Saint-Hélier. Des hommes enrôlés dans des milices privées, les francs tireurs, sont basés au grand séminaire, [[place Hoche]]; ils appartiennent à la Légion des Volontaires de l'ouest, souvent anciens zouaves pontificaux, reconnus et armés par l'armée. La Ville lance deux emprunts, l'un de 300 000 F., l'autre de  200 000 F. pour les dépenses de la garde nationale mobilisée.<ref> ''Histoire de Rennes'' sous la direction de Jean Meyer. Privat,éd. -1972</ref>
[[Fichier:Drapeau_breton_1870.jpeg|300px|right|thumb|drapeau de l'armée de Bretagne offert en 1870 au général de Kératry par la population rennaise.<ref> photo dans la revue ''La Bretagne'' n°154 - novembre 1937</ref>]]
[[Fichier:Drapeau_breton_1870.jpeg|300px|right|thumb|drapeau de l'armée de Bretagne offert en 1870 au général de Kératry par la population rennaise.<ref> photo dans la revue ''La Bretagne'' n°154 - novembre 1937</ref>]]
La presse atténue les revers mais l'avancée prussienne inquiète. Les journaux rennais publient des conseils d'anciens militaires aux troupes inexpérimentées. L'un d'eux suggère de construire "''une immense tranchée faite tout autour de la ville à 5 kilomètres'' [qui] ''pourrait d'abord arrêter la marche des envahisseurs. Les gardes nationaux, sous bois, fossés, haies, pourraient à couvert tirere sur l'ennemi, s'il essayait de combler des tranchées ou d'y poser des ponts''". Le 2 décembre, le 4e bataillon de la garde mobile rennaise a perdu 150 hommes du côté de Champigny.
La presse atténue les revers mais l'avancée prussienne inquiète. Les journaux rennais publient des conseils d'anciens militaires aux troupes inexpérimentées. L'un d'eux suggère de construire "''une immense tranchée faite tout autour de la ville à 5 kilomètres'' [qui] ''pourrait d'abord arrêter la marche des envahisseurs. Les gardes nationaux, sous bois, fossés, haies, pourraient à couvert tirere sur l'ennemi, s'il essayait de combler des tranchées ou d'y poser des ponts''". Le 2 décembre, le 4e bataillon de la garde mobile rennaise a perdu 150 hommes du côté de Champigny.
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