« Rennes sous l'occupation allemande » : différence entre les versions

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Il est des messages codés accessibles seulement aux grandes personnes et je n’ai, à dire vrai, jamais songé à approfondir la question pendant les deux années suivantes, ma famille ayant quitté la ville après les premiers grands bombardements de mars 1943.
Il est des messages codés accessibles seulement aux grandes personnes et je n’ai, à dire vrai, jamais songé à approfondir la question pendant les deux années suivantes, ma famille ayant quitté la ville après les premiers grands bombardements de mars 1943.


Le V, à l’évidence, était une réplique aux V pour victory, victoire, que commençait à faire Winston Churchill avec deux doigts, et qui venait d’apparaître tracé à la craie sur les murs et ailleurs, dans les toilettes. En fait, la B.B.C. venait de lancer, le 20 juillet 1941, une campagne pour populariser ce V symbolique. La réplique allemande sous forme de récupération de la lettre V dans sa propagande n’avait donc pas tardé, preuve qu’Ici Londres était très écouté. Mais le reste du texte ne me semble pas une réussite de marketing politique à la hauteur de la vitesse de répartie, contrairement à des affiches de l’époque, visuellement percutantes. La propagande de Vichy visait à rameuter les anglophobes et les anticommunistes, et on peut penser que, deux ans plus tard, en 1943, avec les grands bombardements alliés anglo-américains sur Rennes, les termes « bons amis » prirent une connotation ironique pour certains, mais en 1941 et 1942, cette conjoncture n’était pas…
Le V, à l’évidence, était une réplique aux V pour victory, victoire, que commençait à faire Winston Churchill avec deux doigts, et qui venait d’apparaître tracé à la craie sur les murs et ailleurs, dans les toilettes. En fait, la B.B.C. venait de lancer, le 20 juillet 1941, une campagne pour populariser ce V symbolique. La réplique allemande sous forme de récupération de la lettre V dans sa propagande n’avait donc pas tardé, preuve qu’Ici Londres était très écouté. Mais le reste du texte ne me semble pas une réussite de marketing politique à la hauteur de la vitesse de répartie, contrairement à des affiches de l’époque, visuellement percutantes. La propagande de Vichy visait à rameuter les anglophobes et les anticommunistes, et on peut penser que, deux ans plus tard, en 1943, avec les grands bombardements alliés anglo-américains sur Rennes, les termes « bons amis » prirent une connotation ironique pour certains, mais en 1941 et 1942, cette conjoncture n’était pas…


Le plus étrange est que lorsque nous revînmes à Rennes après la libération en août 1944, les mystérieuses lettres restèrent sur le mur rue de Corbin, ainsi qu’ailleurs, notamment près de l’église Saint-Sauveur, alors que partout on s’était empressé d’effacer les traces symboles de la présence nazie.
Le plus étrange est que lorsque nous revînmes à Rennes après la libération en août 1944, les mystérieuses lettres restèrent sur le mur rue de Corbin, ainsi qu’ailleurs, notamment près de l’église Saint-Sauveur, alors que partout on s’était empressé d’effacer les traces symboles de la présence nazie.
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Journée de crainte hier. A partir de 15h bombardements sans alertes, incendies, canon, explosions de munitions par les Allemands. Pilonnage au mortier – ville et croisements de routes par les Américains sans arrêt jusqu’à 10h1/2 du soir – Puis nuit tranquille.
Journée de crainte hier. A partir de 15h bombardements sans alertes, incendies, canon, explosions de munitions par les Allemands. Pilonnage au mortier – ville et croisements de routes par les Américains sans arrêt jusqu’à 10h1/2 du soir – Puis nuit tranquille.


D’après Rad. Ils seraient vers Pontaubault. Nous ne les verrons donc pas arriver de suite. Quant aux occupants, hier soir ils filaient encore. Il semble que ce matin il n’en reste guère.Ta mère partie hier pour le boulevard est restée 3 heures durant dans les caves de la Poste (500 personnes).
D’après Rad. Ils seraient vers Pontaubault. Nous ne les verrons donc pas arriver de suite. Quant aux occupants, hier soir ils filaient encore. Il semble que ce matin il n’en reste guère. Ta mère partie hier pour le boulevard est restée 3 heures durant dans les caves de la Poste (500 personnes).
Nous n’avons pas pu voir hier soir la famille Perrier à la Motte.
Nous n’avons pas pu voir hier soir la famille Perrier à la Motte.
Je t’enverrai suivant les événements une nouvelle lettre ce soir ou demain jeudi.
Je t’enverrai suivant les événements une nouvelle lettre ce soir ou demain jeudi.
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