« Rennes vu en 1859 par un Britannique » : différence entre les versions

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[[Fichier:Vue_panoramique_Rennes.jpg|400px|left|thumb|Panorama de Rennes vers 1860 :"Vue prise du fond du Champ de Mars en face de la gare" ( Dessin de Félix Benoît lithographié  ''La Bretagne Contemporaine'' )]]
"Je suis descendu à l'hôtel de la Corne de Cerf. Regardant par ma fenêtre le lendemain matin de mon arrivée, j'ai vu une compagnie d'artilleurs se rendant à l'exercice. ils avaient une belle allure de soldats avec leurs pantalons laches et leurs vestes serrées qui semblaient bien adaptés à leur travail, mais je fus surpris de voir, qu'alors que dans notre artillerie les canons sont toujours tirés par des chevaux et les hommes assis sur des tombereaux à munitions, les artilleurs français réellement attachés à leurs canons ou courant à côté. Même les officiers ne sont pas à cheval. Vu les rares intérêts offerts par Rennes, j'avais peur d'en rater un, aussi ai-je loué un ''commissionnaire''. (NDLR en français dans le texte) Il m'a d'abord emmené à la cathédrale, laide structure pseudo grecque; puis à une place dont l'un des côtés est occupé par le Palais de Justice, grand bâtiment symétrique du XVIIe siècle qui échappe à la laideur grâce à sa noble toiture élevée. Sur les marches se dressent les statues de nobles jurisconsultes bretons. Par un vaste escalier vous accédez au hall, beau local où les États de Bretagne s'assemblaient jadis, remplacés maintenant par les hommes de loi. L'empereur y fut récemment reçu à dîner par les autorités municipales, lors de sa récente visite en Bretagne. <ref> [[Napoléon III à Rennes ]]</ref>
En [[1859]], le Britannique John Mountenay Jephson fait un tour de Bretagne à pied  et décrit Rennes <ref> ''Narrative of a Walking Tour in Brittany''p. 268-269. John Mountenay Jephson - London -1859</ref>:
[[Fichier:Hotel_de_la_corne_de_cerf.jpeg|250px|right|thumb|A gauche, l'hôtel de la Corne de Cerf, d'aristocratique devenu hospitalier, avait belle allure vers 1840, ainsi que son pendant, l'hôtel Fouesnel]]
"Je suis descendu à l'hôtel de la Corne de Cerf. <ref>[[Un ancien hôtel rennais, la Corne de Cerf]]</ref> Regardant par ma fenêtre le lendemain matin de mon arrivée, j'ai vu une compagnie d'artilleurs se rendant à l'exercice. ils avaient une belle allure de soldats avec leurs pantalons laches et leurs vestes serrées qui semblaient bien adaptés à leur travail, mais je fus surpris de voir, qu'alors que dans notre artillerie les canons sont toujours tirés par des chevaux et les hommes assis sur des tombereaux à munitions, les artilleurs français réellement attachés à leurs canons ou courant à côté. Même les officiers ne sont pas à cheval. Vu les rares intérêts offerts par Rennes, j'avais peur d'en rater un, aussi ai-je loué un ''commissionnaire''. (NDLR en français dans le texte) Il m'a d'abord emmené à la cathédrale, laide structure pseudo grecque; puis à une place dont l'un des côtés est occupé par le Palais de Justice, grand bâtiment symétrique du XVIIe siècle qui échappe à la laideur grâce à sa noble toiture élevée. Sur les marches se dressent les statues de nobles jurisconsultes bretons. Par un vaste escalier vous accédez au hall, beau local où les États de Bretagne s'assemblaient jadis, remplacés maintenant par les hommes de loi. L'empereur y fut récemment reçu à dîner par les autorités municipales, lors de sa récente visite en Bretagne. <ref> [[Napoléon III à Rennes ]]</ref>


La chose la plus intéressante peut être à Rennes la Porte Mordelaise,<ref>[[Portes Mordelaises]]</ref> renvoyant à des rappels historiques. Il en reste les deux tours de flanquement. L'une d'elle est carrée, massive, épaisse et l'on voit entre elles les  encoches du pont-levis. Ici Geoffrey Plantagenet, fils d'Henry II, premier duc de Bretagne fit son entrée officielle dans sa capitale et jura sur les saints Évangiles de maintenir les coutumes de Bretagne et les droits de l'Église.
La chose la plus intéressante peut être à Rennes la Porte Mordelaise,<ref>[[Portes Mordelaises]]</ref> renvoyant à des rappels historiques. Il en reste les deux tours de flanquement. L'une d'elle est carrée, massive, épaisse et l'on voit entre elles les  encoches du pont-levis. Ici Geoffrey Plantagenet, fils d'Henry II, premier duc de Bretagne fit son entrée officielle dans sa capitale et jura sur les saints Évangiles de maintenir les coutumes de Bretagne et les droits de l'Église.
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En note, page 168,  il explique la raison du peu de photos prises de Rennes :
En note, page 168,  il explique la raison du peu de photos prises de Rennes :


"À Rennes nous retrouvions une région peu enthousiasmante de voies ferrées et d'industries, sans guère de pittoresque pour nous inciter à manier l'appareil de photographie. La façade de la cathédrale est une énorme masse de Renaissance barbare. Le Palais de Justice avec quatre admirables statues d'éminents jurisconsultes <ref>[[Place du Parlement de Bretagne]]</ref> est un bâtiment important dont nous avons pris une photo ainsi que des jardins publics du Mont Thabor mais seules les stéréographies N° 77 et N° 78 ont été jugées d'un intérêt suffisant pour être publiées. La première donne une vue par-dessus la Vilaine sur un espace ouvert où est érigé un magnifique crucifix et englobe les deux tours de la cathédrale. Rien d'excitant et les seuls êtres  en vue étaient un ou deux hommes assis sur le parapet au bout du pont et une femme, près du bateau au bord de l'eau où se reflète sa large coiffe. Nous sollicitâmes de la plantureuse propriétaire d'une cour à bois l'autorisation de planter notre tente au milieu de ses bois de charpente et, grâce à son amabilité, nous pûmes poursuivre nos investigations tranquillement et, ayant transporté notre appareil sur le pont, nous prîmes la seconde vue, n° 78. Au premier plan, des deux côtés, des troupes de femmes occupées à laver et, au loin devant un pont, des bains flottants.''(sic) ''Le grand bâtiment, à gauche, ancien couvent avec les lettres ''Tal St. Yves'' grossièrement tracées, sert maintenant de caserne; <ref>[[Chapelle Saint-Yves]]</ref>celui sur la droite, avec un peuplier en avant, est nouveau encore bardé d'échafaudages. Sur la rambarde qui court le long du quai, quantité de linges étendu à sécher".
"À Rennes nous retrouvions une région peu enthousiasmante de voies ferrées et d'industries, sans guère de pittoresque pour nous inciter à manier l'appareil de photographie. La façade de la cathédrale est une énorme masse de Renaissance barbare. Le Palais de Justice avec quatre admirables statues d'éminents jurisconsultes <ref>[[Place du Parlement de Bretagne]]</ref> est un bâtiment important dont nous avons pris une photo ainsi que des jardins publics du Mont Thabor mais seules les stéréographies N° 77 et N° 78 ont été jugées d'un intérêt suffisant pour être publiées. La première donne une vue par-dessus la Vilaine sur un espace ouvert où est érigé une magnifique croix et englobe les deux tours de la cathédrale. Rien d'excitant et les seuls êtres  en vue étaient un ou deux hommes assis sur le parapet au bout du pont et une femme, près du bateau au bord de l'eau où se reflète sa large coiffe. Nous sollicitâmes de la plantureuse propriétaire d'une cour à bois l'autorisation de planter notre tente au milieu de ses bois de charpente et, grâce à son amabilité, nous pûmes poursuivre nos investigations tranquillement et, ayant transporté notre appareil sur le pont, nous prîmes la seconde vue, n° 78. Au premier plan, des deux côtés, des troupes de femmes occupées à laver et, au loin devant un pont, des bains flottants.''(sic) ''Le grand bâtiment, à gauche, ancien couvent avec les lettres ''Tal St. Yves'' <ref>[[Hôpital Saint-Yves]]</ref> grossièrement tracées, sert maintenant de caserne; <ref>[[Chapelle Saint-Yves]]</ref>celui sur la droite, avec un peuplier en avant, est nouveau encore bardé d'échafaudages. Sur la rambarde qui court le long du quai, quantité de linges étendu à sécher".<ref> ''Traduction Étienne Maignen''</ref>




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