« Retour d'Algérie à Rennes, une nuit de février 1961 » : différence entre les versions

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- Salut, répondirent-ils dans leur demi sommeil. Ils avaient ôté leurs chaussettes et l'odeur était forte, constata Charlier, maintenant qu'il était dans l'embrasure de la porte. Il la repoussa.
- Salut, répondirent-ils dans leur demi sommeil. Ils avaient ôté leurs chaussettes et l'odeur était forte, constata Charlier, maintenant qu'il était dans l'embrasure de la porte. Il la repoussa.


Le train ralentit en abordant la gare de triage sur laquelle il s'enfila parmi les longues files de wagons dormants. Il aperçut, à gauche, les voûtes ondulées du dépôt des locomotives. Le train passa au-dessus du boulevard Villebois-Mareuil, puis sous le pont Saint-Hélier, repéra Charlier. Il entra en gare à toute petite allure et les secousses de l'arrêt... "''Rennes... Rennes... Trois minutes d'arrêt. Les voyageurs sont priés d'emprunter le passage souterrain... Correspondance pour...".''
Le train ralentit en abordant la gare de triage sur laquelle il s'enfila parmi les longues files de wagons dormants. Il aperçut, à gauche, les voûtes ondulées du dépôt des locomotives. Le train passa au-dessus du [[boulevard Villebois-Mareuil]], puis sous le pont Saint-Hélier, repéra Charlier. Il entra en gare à toute petite allure et les secousses de l'arrêt... "''Rennes... Rennes... Trois minutes d'arrêt. Les voyageurs sont priés d'emprunter le passage souterrain... Correspondance pour...".''


Descendre du wagon, avancer sur la quai, descendre les marches, parcourir le couloir souterrain aux murs blancs carrelés, tel un couloir de métro, monter les marches, Charlier le fit avec délice, dans sa longue capote bleue, avec son long sac kaki et sa petite valise blanche, parmi quelques voyageurs aux visages blafards.
Descendre du wagon, avancer sur la quai, descendre les marches, parcourir le couloir souterrain aux murs blancs carrelés, tel un couloir de métro, monter les marches, Charlier le fit avec délice, dans sa longue capote bleue, avec son long sac kaki et sa petite valise blanche, parmi quelques voyageurs aux visages blafards.
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- Oui. On t'y attends, tu penses. Tiens, mets ton barda dans le coffre.
- Oui. On t'y attends, tu penses. Tiens, mets ton barda dans le coffre.


Quelques enseignes lumineuses marquaient les hôtels bordant la place. Les portes claquèrent  et l'Aronde s'engagea dans l'[[avenue Janvier]]. Au début, à droite, flambaient les anneaux entrelacés de l'Olympic Bar. De chaque côté, les points jaunes des lampadaires balisaient, tout droit, l'avenue. A gauche, Charlier aperçut la pâle et plate façade de la cité administrative, puis l'abside de la chapelle et la longue bâtisse, de tufeau et de briques, du lycée Chateaubriand, puis à droite, la devanture du magasin de jouets Tomine.
Quelques enseignes lumineuses marquaient les hôtels bordant la place. Les portes claquèrent  et l'Aronde s'engagea dans l'[[avenue Janvier]]. Au début, à droite, flambaient les anneaux entrelacés de ''l'Olympic Bar''. De chaque côté, les points jaunes des lampadaires balisaient, tout droit, l'avenue. A gauche, Charlier aperçut la pâle et plate façade de la cité administrative, puis l'abside de la chapelle et la longue bâtisse, de tufeau et de briques, du [[lycée Chateaubriand]], puis à droite, la devanture du magasin de jouets Tomine.


Ils coupèrent la longue et large trouée des quais, piqués de réverbères, enserrant, dans leur profondes parois de granit, l'eau noire de la Vilaine.
Ils coupèrent la longue et large trouée des quais, piqués de réverbères, enserrant, dans leurs profondes parois de granit, l'eau noire de la [[Vilaine]].


- Tu sais, on parle de couvrir les quais, de la Poste à la Mission, dit son père.
- Tu sais, on parle de couvrir les quais, de la Poste à la Mission, dit son père.
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- Ah bon, fit Charlier.
- Ah bon, fit Charlier.


Ils arrivaient. Devant eux, tout en haut du jardin, les hautes arcades du palais Saint-Georges se répétaient à l'envi.
Ils arrivaient. Devant eux, tout en haut du jardin, les hautes arcades du [[palais Saint-Georges]] se répétaient à l'envi.


- À propos, quel jour sommes-nous ? demanda Charlier.
- À propos, quel jour sommes-nous ? demanda Charlier.
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==Source==
==Source==
* "''Les Piliers de Tiahmaïne''" par [[Etienne Maignen]] - éditions Yellow Concept - 2004
* "''Les Piliers de Tiahmaïne''" par Etienne Maignen - éditions Yellow Concept - 2004
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