« Rue de Dinan » : différence entre les versions

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[[Fichier:1200 gh.jpg|thumb|Rue de Dinan.    Carte postale début xxème siècle.    Coll. YRG et AmR 44Z1884|400x400px]]
[[Fichier:1200 gh.jpg|thumb|Rue de Dinan.    Carte postale début xxème siècle.    Coll. YRG et AmR 44Z1884|400x400px]]
En [[1892]], la [[rue de Dinan]] portait encore le nom de [[rue Basse]] par opposition à l'ancienne [[rue Haute]] (aujourd'hui [[rue Saint-Malo]]) et faisait partie de la route nationale 137 de Bordeaux à Saint-Malo. Elle était classée route de grande voirie et la poste aux chevaux l'empruntait pour gagner la [[place Sainte-Anne]] via la [[rue Saint-Louis]]. On y remarque la maison de retraite de Saint-Thomas de Villeneuve pour personnes âgées, le [[théâtre du Vieux Saint-Étienne]] (ancienne église), et le [[collège d’Échange]].  
En [[1892]], la [[rue de Dinan]] portait encore le nom de [[rue Basse]] par opposition à l'ancienne [[rue Haute]] (aujourd'hui [[rue Saint-Malo]]) et faisait partie de la route nationale 137 de Bordeaux à Saint-Malo. « {{Citation|texte=''Avant la Révolution, on la divisait en deux tronçons : le premier […] s’appelait au XVIIème siècle "rue de la Garoulais", du nom d’une maison […] et à la fin du XVIIIème siècle "rue Basse Saint-Etienne".|auteur=Paul Banéat|origine="Le vieux Rennes", Rennes, 1911, réimp. Lorisse/Le livre d’histoire, Paris, 1999, p.146 d’après Lucien Decombe, Les rues de Rennes, notices historiques et archéologiques, Rennes, impr. Le Roy, 1892, rue Basse.<ref>https://patrimoine2rennes.monsite-orange.fr/page-5404d1a0794ed.html</ref>|collecteur=Manu35|date=2023}}
 
 
Elle était classée route de grande voirie et la poste aux chevaux l'empruntait pour gagner la [[place Sainte-Anne]] via la [[rue Saint-Louis]]. On y remarque la maison de retraite de Saint-Thomas de Villeneuve pour personnes âgées, le [[théâtre du Vieux Saint-Étienne]] (ancienne église), et le collège d’Échange.  


Cette voie fût dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 27 avril 1892.
Cette voie fût dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 27 avril 1892.
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== Etymologie du nom Dinan<ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref> ==
== Etymologie du nom Dinan<ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref> ==
   
   
Vient de la contraction de deux mots celtiques : "Dunos" (colline, hauteur propre à la défense) et "Ahna" déesse protectrice des vivants et gardienne des morts très honorée dans toute l'Armorique, donc Dinan serait la colline d'Ahna. "Din" en breton veut dire forteresse.
Vient de la contraction de deux mots celtiques : "Dunos" (colline, hauteur propre à la défense) et "Ahna" déesse protectrice des vivants et gardienne des morts très honorée dans toute l'Armorique, donc {{w|Dinan}} serait la colline d'Ahna. "Din" en breton veut dire forteresse.


Au IXe siècle, vers l'an 850, six moines s'installent au pied d'une colline au bord de la Rance, sur la commune devenue Léhon, le long de l'ancienne voie romaine. Nominoë, le "Prince de Bretagne", qui serait originaire de Plumaugat, près de Dinan, accepte de donner des terres et des privilèges sous réserve que les moines se procurent les reliques d’un saint breton. Les religieux se rendent alors sur l'île de Serk pour voler la dépouille de Saint-Magloire, ancien évêque de Dol, ainsi est fondée l'Abbaye Saint-Magloire. A la même époque sur une colline un peu plus haute, des seigneurs dressent une forteresse en bois pour y protéger un petit bourg naissant des Saxons, puis des Normands.
Au IXe siècle, vers l'an 850, six moines s'installent au pied d'une colline au bord de la Rance, sur la commune devenue {{w|Léhon}}, le long de l'ancienne voie romaine. {{w|Nominoë}}, le "Prince de Bretagne", qui serait originaire de Plumaugat, près de Dinan, accepte de donner des terres et des privilèges sous réserve que les moines se procurent les reliques d’un saint breton. Les religieux se rendent alors sur l'île de {{w|Sercq|Serk}} pour voler la dépouille de {{w|Saint-Magloire}}, ancien évêque de Dol, ainsi est fondée l'Abbaye Saint-Magloire. A la même époque sur une colline un peu plus haute, des seigneurs dressent une forteresse en bois pour y protéger un petit bourg naissant des Saxons, puis des Normands.


Au XIe siècle, des bénédictins y installent un prieuré, ce qui favorise le développement d'une bourgade, c'est la naissance de Dinan où est créée la première paroisse avec l'édification de l'église Saint-Malo. En 1066, le château construit sur une motte et entouré d'une clôture en bois qui fut incendiée par les troupes de Guillaume Le Conquérant, figure sur la tapisserie de Bayeux. Cette tapisserie de près de 70 m de long, sur près de 50 cm de hauteur, retrace la conquête Normande.
Au XIe siècle, des bénédictins y installent un prieuré, ce qui favorise le développement d'une bourgade, c'est la naissance de Dinan où est créée la première paroisse avec l'édification de l'église Saint-Malo. En 1066, le château construit sur une motte et entouré d'une clôture en bois qui fut incendiée par les troupes de {{w|Guillaume Le Conquérant}}, figure sur la {{w|tapisserie de Bayeux}}. Cette tapisserie de près de 70 m de long, sur près de 50 cm de hauteur, retrace la conquête Normande.


Au XIIe siècle, un géographe arabe mentionne Dinan dans ses écrits et indique que la cité est un important centre de négoce qui à cette époque est alors entouré de murs en pierre.
Au XIIe siècle, un géographe arabe mentionne Dinan dans ses écrits et indique que la cité est un important centre de négoce qui à cette époque est alors entouré de murs en pierre.
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Les seigneurs de Dinan sont mobilisés par les croisades, l'un d'eux Rivallon le Roux, frère de Geoffroy de Dinan, au cœur d'une bataille en Palestine, fait le vœu de construire une église à son retour s'il revient sauf et en 1120, commence la construction de l'église Saint-Sauveur. En 1123, Dinan est partagé entre les deux fils de Geoffroy de Dinan, ce qui est à l'origine de la séparation des deux paroisses Saint-Malo et Saint-Sauveur.
Les seigneurs de Dinan sont mobilisés par les croisades, l'un d'eux Rivallon le Roux, frère de Geoffroy de Dinan, au cœur d'une bataille en Palestine, fait le vœu de construire une église à son retour s'il revient sauf et en 1120, commence la construction de l'église Saint-Sauveur. En 1123, Dinan est partagé entre les deux fils de Geoffroy de Dinan, ce qui est à l'origine de la séparation des deux paroisses Saint-Malo et Saint-Sauveur.


En 1283, la ville est achetée par le duc de Bretagne Jean Ier Le Roux et devient ville ducale. C'est à cette époque que les remparts actuels en pierre sont édifiés. Dinan connaît alors un développement économique, grâce au commerce des draps et des cuirs.
En 1283, la ville est achetée par le duc de Bretagne {{w|Jean Ier de Bretagne|Jean Ier Le Roux}} et devient ville ducale. C'est à cette époque que les remparts actuels en pierre sont édifiés. Dinan connaît alors un développement économique, grâce au commerce des draps et des cuirs.


Durant la guerre de succession du Duché de Bretagne, Dinan est assiégé, en 1357, par les Anglais. Bertrand Du Guesclin est alors en train de défendre Rennes dont le siège s'éternise. Lancastre, le frère du roi d'Angleterre décide d'investir Dinan, devant la supériorité des forces anglaises, une trêve de quarante jours est demandée au bout de laquelle la ville se rendra si elle n'est pas secourue. Le chevalier Anglais Canterbury viole la trêve en capturant Olivier Du Guesclin sorti sans ses armes dans la campagne, une rançon est alors exigée. Bertrand bondit à Dinan, va trouver le duc de Lancastre dans sa tente et lui réclame son frère. Canterbury, convoqué par le duc, refuse avec dédain. Un duel est décidé aussitôt. Au jour dit, les portes de Dinan s'ouvrent pour laisser entrer le duc de Lancastre, accompagné de vingt de ses chevaliers. Bertrand Du Guesclin sort vainqueur et reçoit une rançon du vaincu qui est banni de l'armée anglaise. Parmi la foule assistant au duel se trouve, Tiphaine Raguenel qui va devenir la femme de Bertrand Du Guesclin qui obtient, en 1370, le titre de connétable de France, dont le cœur est conservé dans l'église Saint-Sauveur. Le vainqueur de la guerre de succession, le duc Jean IV de Montfort fait construire, en 1380, un donjon massif.
Durant la guerre de succession du Duché de Bretagne, Dinan est assiégé, en 1357, par les Anglais. {{w|Bertrand Du Guesclin}} est alors en train de défendre Rennes dont le siège s'éternise. Lancastre, le frère du roi d'Angleterre décide d'investir Dinan, devant la supériorité des forces anglaises, une trêve de quarante jours est demandée au bout de laquelle la ville se rendra si elle n'est pas secourue. Le chevalier Anglais Canterbury viole la trêve en capturant Olivier Du Guesclin sorti sans ses armes dans la campagne, une rançon est alors exigée. Bertrand bondit à Dinan, va trouver le duc de Lancastre dans sa tente et lui réclame son frère. Canterbury, convoqué par le duc, refuse avec dédain. Un duel est décidé aussitôt. Au jour dit, les portes de Dinan s'ouvrent pour laisser entrer le duc de Lancastre, accompagné de vingt de ses chevaliers. Bertrand Du Guesclin sort vainqueur et reçoit une rançon du vaincu qui est banni de l'armée anglaise. Parmi la foule assistant au duel se trouve, Tiphaine Raguenel qui va devenir la femme de Bertrand Du Guesclin qui obtient, en 1370, le titre de connétable de France, dont le cœur est conservé dans l'église Saint-Sauveur. Le vainqueur de la guerre de succession, le duc Jean IV de Montfort fait construire, en 1380, un donjon massif.


En 1488, le Duc François II est battu à Saint-Aubin-du-Cormier, les troupes françaises occupent Dinan. La Bretagne, par les mariages successifs de la Duchesse Anne avec le roi de France Charles VIII en 1491 et le roi Louis XII en 1499, puis par le mariage de sa fille Claude avec François 1er, lient son destin à celui de la France ; à la mort de la Reine Claude, le duché rentre dans le domaine royal. La ville continue à s'agrandir avec une activité artisanale importante. Le port sur la Rance favorise le commerce. En 1598, la ville est touchée par la guerre de la Ligue et son Gouverneur, le Duc de Mercoeur, chef de la Ligue Catholique se rend à Henri IV. Dinan est définitivement rattachée au Royaume de France. A partir de cette époque les fortifications perdent leurs usages défensifs et ne sont plus entretenues.
En 1488, le Duc François II est battu à Saint-Aubin-du-Cormier, les troupes françaises occupent Dinan. La Bretagne, par les mariages successifs de la Duchesse Anne avec le roi de France Charles VIII en 1491 et le roi Louis XII en 1499, puis par le mariage de sa fille Claude avec François 1er, lient son destin à celui de la France ; à la mort de la Reine Claude, le duché rentre dans le domaine royal. La ville continue à s'agrandir avec une activité artisanale importante. Le port sur la Rance favorise le commerce. En 1598, la ville est touchée par la guerre de la Ligue et son Gouverneur, le Duc de Mercoeur, chef de la Ligue Catholique se rend à Henri IV. Dinan est définitivement rattachée au Royaume de France. A partir de cette époque les fortifications perdent leurs usages défensifs et ne sont plus entretenues.
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Les 10 907 habitants de Dinan sont appelés Dinanais et Dinanaises.
Les 10 907 habitants de Dinan sont appelés Dinanais et Dinanaises.
[[Fichier:Rue_de_dinan_en_1814.jpeg|360x360px|thumb|Dessin réalisé à hauteur de la [[rue Noël du Fail]], rue de Dinan : le vieux Saint-Etienne, à gauche l'ancien [[hôpital militaire]] de la [[rue d'Échange]],  cen arrière-plan lointaine, le sommet d'une tour de la [[cathédrale Saint-Pierre|cathédrale]] et au  centre l' église du Vieux Saint-Etienne]) ]]
[[Fichier:Rue_de_dinan_en_1814.jpeg|360x360px|thumb|Dessin réalisé à hauteur de la [[rue Noël du Fail]], rue de Dinan : le vieux Saint-Etienne, à gauche l'ancien [[hôpital militaire]] de la [[rue d'Échange]],  cen arrière-plan lointaine, le sommet d'une tour de la [[cathédrale Saint-Pierre|cathédrale]] et au  centre l' église du Vieux Saint-Etienne]) ]]
== Septembre 1820 : embarras de circulation et altercation rue Basse ==
== Septembre 1820 : embarras de circulation et altercation rue Basse ==


'''ou le sale caractère des Bretons de Rennes'''
'''ou le sale caractère des Bretons de Rennes'''


Régis Jean Vaysse de Villiers, inspecteur des postes-relais, met à profit les facilités que lui apporte sa fonction pour commencer, à partir de [[1813]], un ''Itinéraire descriptif ou description routière, géographique et pittoresque de la France et de l'Italie''. Dans ce cadre, il publie en [[1822]] ''Régions de l'Ouest, route de Paris à Rennes''. <ref>''Rennes dans les guides de voyage du XIXe siècle'', par Etienne Maignen. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine</ref>
Régis Jean Vaysse de Villiers, inspecteur des postes-relais, met à profit les facilités que lui apporte sa fonction pour commencer, à partir de 1813, un ''Itinéraire descriptif ou description routière, géographique et pittoresque de la France et de l'Italie''. Dans ce cadre, il publie en 1822 ''Régions de l'Ouest, route de Paris à Rennes''. <ref>''Rennes dans les guides de voyage du XIXe siècle'', par Etienne Maignen. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine</ref>


Vaysse de Villiers rapporte un fait :
Vaysse de Villiers rapporte un fait :
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Pour déambuler dans les rues de Rennes, son histoire et la ''Collection YRG'', cliquer '''[[ici 328]]'''
Pour déambuler dans les rues de Rennes, son histoire et la ''Collection YRG'', cliquer '''[[ici 236]]''' ou '''[[ici 328]]'''


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