Saint-Grégoire et le Rocher de la Mer rouge

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Saint-Grégoire, autrefois appelée "Ville-Rouge" accueille des conférences et travaux de recherche dans le champ des Borders Studies qui abordent des analogies géographiques liées aux combinaisons de couleurs.

Le Rocher de la Mer rouge au Yémen

Victor Hugo qualifiait les îles anglo-normandes de « morceaux de France ramassés par l’Angleterre ». Si sa grandeur tient à la situation qu’il occupa en des temps anciens sur la route des épices, le Yémen a longtemps intéressé français et britanniques. Le « rocher de la Mer rouge » était alors un passage obligé sur la route des Indes et la France y contestait la suprématie britannique. C’est à l’instigation de plusieurs commerçants implantés sur la côte occidentale du Yémen, qu’un vice-Consulat français fut institué à Hodeïda en juillet 1801. La place était importante, car de là partait tout le café dit de Moka importé par la France via Saint-Malo et son avenue de Moka.

Un morceau de France ramassé par l’Angleterre ?

L’ouverture des archives diplomatiques françaises apporte un témoignage inestimable sur l’histoire du Yémen, qui commençait à s’ouvrir aux influences étrangères : administration ottomane, état d’esprit de la population arabe, lutte d’influences entre les grandes puissances européennes, tous les problèmes politiques de l’heure font l’objet d’analyse et de comptes rendus pertinents. Mais c’est aussi une description géographique, climatique, économique et sanitaire du pays qui nous est faite par petites touches et qui pourrait éclairer demain le projet NEOM sur la Mer rouge, tiré de l’association du grec Neo (« nouveau ») et M de l’arabe Mostaqbal («futur»).

Mais revenons aux temps pionniers où les français n’étaient pas nombreux au Yémen. Toutefois ils étaient attirés par cette terra incognita pleine de promesses, comme le prouve un dossier entier de demandes de renseignements commerciaux. Et quelques entreprises de travaux publics, telle la construction du chemin de fer Hodeïda-Sanaa à partir de 1911, témoignent de la vitalité de certains de nos ressortissants dans une contrée qu’il n’était pas facile de conquérir.

Au-delà de tous ces aspects, il se dégage des archives de Hodeïda un curieux parfum de nostalgie. Peut-être parce qu’on éprouve, à les parcourir, le sentiment d’une occasion ratée, l’impression que la France aurait eu une carte à jouer au Yémen, sans qu’on sache vraiment si elle a préféré placer ses pions ailleurs, à Djibouti, ou si elle a manqué sa chance. Car le déclenchement de la Première guerre mondiale mit fin à l’existence du vice-consulat français du port de la Mer Rouge qui n’a jamais rouvert ses portes après 1915.