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==Le château et sa chapelle==
==Le château et sa chapelle==
===1792===
===1792===
Le 21 août 1792, est dressé un ''Etat sommaire du mobilier trouvé à la maison de la Prévalaye'', plus ou moins abandonnée par ses occupants<ref>Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : cote 1Q 1074</ref>.
Le 21 août [[1792]], est dressé un ''Etat sommaire du mobilier trouvé à la maison de la Prévalaye'', laissée à la garde du jardinier, sous l'oeil probablement du nommé Mallecot, dit receveur, le titre de ''procureur fiscal'' étant depuis peu très mal porté (Les droits seigneuriaux sont abolis depuis deux ans exactement.)<ref>Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : cote 1Q 1074.</ref>.


Ce document est plus intéressant pour la description des lieux que pour le mobilier, celui-ci étant d'une acquisition très récente. En complément, le long et précis mémoire du serrurier donne les noms de pièces, plus prosaïquement désignées dans l'inventaire :  
Ce document est plus intéressant pour la description des lieux que pour le mobilier, celui-ci étant d'une acquisition très récente. En complément, le long et précis mémoire du serrurier donne les noms de pièces, plus prosaïquement désignées dans l'inventaire :  
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Il y est aussi particulièrement question d'une ''croisée du garde mangé'' ; de la ''lingerie au dessus de la cuisine'' ; du ''cabinette de Monsieur'' ; et d'une ''porte quil donne sur la tesrasse aux haux de l'escalié neufe''.
Il y est aussi particulièrement question d'une ''croisée du garde mangé'' ; de la ''lingerie au dessus de la cuisine'' ; du ''cabinette de Monsieur'' ; et d'une ''porte quil donne sur la tesrasse aux haux de l'escalié neufe''.


Le mobilier paraît abondant et de qualité, par exemple des toilettes en acajou. La réserve de vin et les tables de jeu ne donnent pas davantage l'idée d'une vie austère. Il s'agit d'un inventaire assez sommaire, mais, en divers points, il est remarqué des cartes et autres matériels qui n'étonnent pas entre les mains d'un officier de marine. Il est possible que le nombre de lits en métal soit également en rapport avec cette carrière.
Le mobilier paraît abondant et de qualité, par exemple des toilettes en acajou. La réserve de vin et les tables de jeu ne donnent pas davantage l'idée d'une vie austère. Il s'agit d'un inventaire assez sommaire, mais, en divers points, il est remarqué des cartes et autres matériels qui n'étonnent pas entre les mains d'un officier de marine. Il est possible que les nombreux lits en métal soit également en rapport avec cette carrière.


Liste des pièces :
Liste des pièces :
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*Dans une autre chambre donnant sur le jardin tapissée en Perse, un lit en fer garni de rideaux pareils à la tapisserie...
*Dans une autre chambre donnant sur le jardin tapissée en Perse, un lit en fer garni de rideaux pareils à la tapisserie...
*Dans un cabinet à côté... Dans un petit cabinet... Dans une mansarde... Dans un grenier à coté... Dans un autre grenier très vaste, soixante quatre bois de fauteuils et de chaises... Dans une autre grenier, beaucoup de graine d'oignon.
*Dans un cabinet à côté... Dans un petit cabinet... Dans une mansarde... Dans un grenier à coté... Dans un autre grenier très vaste, soixante quatre bois de fauteuils et de chaises... Dans une autre grenier, beaucoup de graine d'oignon.
*Descendus dans une cave, trois caisses renfermant du vin de Bordeaux... [fin d'inventaire : "réservant de référer au directoire sur les mesures à prendre pour la garde d'une quantité considerable de vins et liqueurs"]... Dans une autre cave...
*Descendus dans une cave, trois caisses renfermant du vin de Bordeaux... [fin d'inventaire : ''réservant de référer au directoire sur les mesures à prendre pour la garde d'une quantité considerable de vins et liqueurs''] ... Dans une autre cave...
*Dans un grenier au dessus de l'office, environ trois milliers de foins et paille et quelques planches.
*Dans un grenier au dessus de l'office, environ trois milliers de foins et paille et quelques planches.
*Dans l'ecurie... Le long de l'ecurie, environ quatre cordes de bois. Dans la remise, deux voitures dont le gardien a declaré que l'une appartenait à l'aisné, l'autre au cadet, soixante pacquets de bled, trois gerbes de froment, une grande quantité de chanvre. ... une autre remise ouverte dans laquelle est un charriot couvert.
*Dans l'ecurie... Le long de l'ecurie, environ quatre cordes de bois. Dans la remise, deux voitures dont le gardien a declaré que l'une appartenait à l'aisné, l'autre au cadet, soixante pacquets de bled, trois gerbes de froment, une grande quantité de chanvre. ... une autre remise ouverte dans laquelle est un charriot couvert.
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==Métairies et revenus==
==Métairies et revenus==


Une bonne partie des revenus d'une seigneurie vient des fermages de ses métairies et des rentes que versent annuellement les exploitants de pièces de terres plus ou moins éloignées et isolées. Par exemple ''Le champ Monnoyer ou des Monnoyeurs, contenant un journal et demy dix cordes, joignant du bout d'orient au chemin du Bas Sauzay, du costé vers midy à terre de la demoiselle Amyot, du bout d'occident et costé du nord à terre de Philipe Guyot, estimé comme devant la somme de neuf livres ... [est] tenu prochement en roture ... de la '''juridiction de la Prevalais Matignon''' à Rennes à charge de vingt deniers monnois de rente feodalle et obeissance à l'usement du fief.'' selon le partage en cinq lots de la succession de Julienne Angelique Lemesle, femme de François Cherel, avocat au parlement, le 3 octobre [[1771]]. Cette rente de 9 livres fait partie de ce que reçoit le second lot pour un total de 61 livres (revenu annuel)<ref>Cette pièce de terre semble se situer au sud de Rennes. Source : Enquêtes civiles du [[Présidial de Rennes]], Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 2B 492.</ref> <ref>Ce revenu estimé de 9 livres (ou 180 sols) est donc à réduire très légèrement, précisément d'un sol et huit deniers dus au seigneur (un sol valant douze deniers.) </ref>.
Une bonne partie des revenus d'une seigneurie vient des fermages de ses métairies et des rentes que versent annuellement les exploitants de pièces de terres plus ou moins éloignées et isolées. Par exemple ''Le champ Monnoyer ou des Monnoyeurs, contenant un journal et demy dix cordes, joignant du bout d'orient au chemin du Bas Sauzay, du costé vers midy à terre de la demoiselle Amyot, du bout d'occident et costé du nord à terre de Philipe Guyot, estimé comme devant la somme de neuf livres ... [est] tenu prochement en roture ... de la '''juridiction de la Prevalais Matignon''' à Rennes à charge de vingt deniers monnois de rente feodalle et obeissance à l'usement du fief.'' selon le partage en cinq lots de la succession de Julienne Angelique Lemesle, femme de François Cherel, avocat au parlement, le 3 octobre [[1771]]. Cette rente de 9 livres fait partie de ce que reçoit le second lot pour un total de 61 livres (revenu annuel)<ref>Cette pièce de terre semble se situer au sud de Rennes. Source : Enquêtes civiles du [[Présidial de Rennes]], Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 2B 492.</ref> <ref>Ce revenu estimé de 9 livres (ou 180 sols) est donc à réduire très légèrement, précisément d'un sol et huit deniers dus au seigneur (un sol valant douze deniers.)</ref>.


Une partie des ressources avait été affectée à la fondation d'une [[chapellenie de la Prévalaye|chapellenie]], entre [[Cleunay]] et le château, à l'abandon en [[1733]].
Une partie des ressources avait été affectée à la fondation d'une [[chapellenie de la Prévalaye|chapellenie]], entre [[Cleunay]] et le château, à l'abandon en [[1733]].


Un recensement sommaire des métairies est fourni lors de la rédaction, le 21 août 1792, de l' ''Etat sommaire du mobilier trouvé à la maison de la Prévalaye''<ref>Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : cote 1Q 1074</ref> : ''... combien il y a de metairies affermées dependantes de la terre de la Prevalaye ; a repondu qu'il y en a huit, savoir la <u>Tellais</u> en [[Chartres]], dont il ignore le nom du fermier actuel ; les [[les Bougrières|Bougriais]] dont est fermier le nommé Marion ; la <u>Planche</u> dont est fermier le nommé Brossais ; la [[Vieuville]] en Toussaint dont est fermier la Veuve Galbrun ; la [[Taupinais]] en [[Saint-Jacques-de-la-Lande|St. Jacques]] dont est fermier François Galbrun ; [[métairie de Sainte-Foix|Sainte-Foix]] en Toussaint dont est fermier le nommé Outin ; le <u>Cherbet</u> dont est fermier Guillaume Panaget ... la [[Bouquenais]] en St. Jacques dont est fermier le nommé Chubaire, ajoutant que M. Thierry n'a aucune terre de retenue<ref>Terre de retenue : terre exploitée par lui-même au moyen de journaliers</ref>, ni grains ni bestiaux.''
Un recensement sommaire des métairies est fourni lors de la rédaction, le 21 août 1792, de l' ''Etat sommaire du mobilier trouvé à la maison de la Prévalaye''<ref>Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : cote 1Q 1074</ref> : ''... combien il y a de metairies affermées dependantes de la terre de la Prevalaye ; a repondu qu'il y en a huit, savoir la <u>Tellais</u> en [[Chartres]], dont il ignore le nom du fermier actuel ; les [[les Bougrières|Bougriais]] dont est fermier le nommé Marion ; la <u>Planche</u> dont est fermier le nommé Brossais ; la [[Vieuville]] en Toussaint dont est fermier la Veuve Galbrun ; la [[Taupinais]] en [[Saint-Jacques-de-la-Lande|St. Jacques]] dont est fermier François Galbrun ; [[métairie de Sainte-Foy|Sainte-Foix]] en Toussaint dont est fermier le nommé Outin ; le <u>Cherbet</u> dont est fermier Guillaume Panaget ... la [[Bouquenais]] en St. Jacques dont est fermier le nommé Chubaire, ajoutant que M. Thierry n'a aucune terre de retenue<ref>Terre de retenue : terre qui n'est pas louée et est exploitée par lui-même au moyen de journaliers.</ref>, ni grains ni bestiaux.''


==Durant la Révolution==
==Durant la Révolution==
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Absents du département, le seigneur de la Prévalaye et ses frère et soeurs voient certaines de leurs métairies mises sous séquestre, ce qui les oblige à en demander l'annulation, en particulier au motif qu'ils n'ont pas quitté le pays.
Absents du département, le seigneur de la Prévalaye et ses frère et soeurs voient certaines de leurs métairies mises sous séquestre, ce qui les oblige à en demander l'annulation, en particulier au motif qu'ils n'ont pas quitté le pays.


En [[1792]], Pierre Dimas Thierry demande main-levée du séquestre de la ''métairie de la Thêlaye près le bourg de Saint Jacques de la Lande et cependant en la paroisse de Chartres'', sous le district de Bain, justifiant demeurer à Valenciennes, pays de son épouse, où ils se sont rendus, les médecins ''pretendant que pour donner plus d'effets aux remedes, il convenait que la malade se fut rendue dans son pays natal'' (pièce signée Mallecot). Cette requête est soutenue par sa soeur, femme Coniac, et une réponse favorable est donnée le 12 novembre 1792, avec retrait de la liste des émigrés, après diverses vérifications et décisions intermédiaires. Il apparaît qu'il est à Avesnes (après Bouchain dans le Nord) d'avril 1792 au 16 juillet 1793 ; à Rennes depuis le 27 août 1793 jusqu'à l'[[an 8]] (floréal).
En [[1792]], Pierre Dimas Thierry demande aux autorités main-levée du séquestre de la ''métairie de la Thêlaye près le bourg de Saint Jacques de la Lande et cependant en la paroisse de Chartres'', sous le district de Bain, justifiant demeurer à Valenciennes, pays de son épouse, où ils se sont rendus, les médecins ''pretendant que pour donner plus d'effets aux remedes, il convenait que la malade se fut rendue dans son pays natal'' (pièce signée Mallecot). Cette requête est soutenue par sa soeur, femme Coniac, et une réponse favorable est donnée le 12 novembre 1792, avec retrait de la liste des émigrés, après diverses vérifications et décisions intermédiaires. Il apparaît qu'il est à Avesnes (après Bouchain dans le Nord) d'avril 1792 au 16 juillet 1793 ; à Rennes depuis le 27 août 1793 jusqu'à l'[[an 8]] (floréal).


En floréal [[an 4]], Reine Guillemette Lauglé [Reine Pelagie Piccault, veuve de Joseph Augustin Lauglée de la Guillardiere], femme de Charles Placide Corneille Tierri, [capitaine au régiment cy-devant royal Lorraine, qui réside à Renne entre octobre 1791 et le 13 janvier 1792], présumé émigré, obtient main-levée du séquestre des deux fermes des Fontaines, en Saint-M'Hervé (vers Vitré), dont elle a hérité de Gilone Seré de la Sibonière en [[1783]].
En floréal [[an 4]], Reine Guillemette Lauglé [Reine Pelagie Piccault, veuve de Joseph Augustin Lauglée de la Guillardiere], femme de Charles Placide Corneille Tierri, [capitaine au régiment cy-devant royal Lorraine, qui réside à Renne entre octobre 1791 et le 13 janvier 1792], présumé émigré, obtient main-levée du séquestre des deux fermes des Fontaines, en Saint-M'Hervé (vers Vitré), dont elle a hérité de Gilone Seré de la Sibonière en [[1783]].
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==Voir aussi==
==Voir aussi==
* [[La Prévalaye de mémoires d'hommes]].
* [[La Prévalaye de mémoires d'hommes]].
* [[Borade]] - [[Les Bougrières|Métairie des Bougrières]] - [[Lillion]] - [[Métairie de la Maltière]].
* [[Borade]] - [[Les Bougrières|Métairie des Bougrières]] - [[Lillion]] - [[Métairie de la Maltière]] - [[Métairie de Sainte-Foy]].
* [[Chapellenie de la Prévalaye]].
* [[Chapellenie de la Prévalaye]].


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