« Un tueur en série à Rennes en 1824 » : différence entre les versions

aucun résumé des modifications
(relecture)
Aucun résumé des modifications
Ligne 12 : Ligne 12 :
L’absence prolongée de ce monsieur et la disparition d'autres personnes qu’on avait vu entrer chez Poulain de Beauregard, attirèrent l’attention de la justice. Une perquisition fut faite à la propriété de Lorette, qu’on trouva abandonnée, le locataire ayant  pris la clef des champs.
L’absence prolongée de ce monsieur et la disparition d'autres personnes qu’on avait vu entrer chez Poulain de Beauregard, attirèrent l’attention de la justice. Une perquisition fut faite à la propriété de Lorette, qu’on trouva abandonnée, le locataire ayant  pris la clef des champs.


Adolphe Orain donna une version assez croustillante de la découverte de la victime :  des gendarmes auraient gardé la maison pendant quelques jours, afin de s’emparer de Poulain de Beauregard, dans le cas où il reviendrait. Installés dans la cuisine, et tout en fumant leurs pipes autour du foyer, ils auraient senti une odeur nauséabonde venant du parquet. L’un d’eux, avec son sabre, soulevant une brique du fond de l’âtre, aurait fait apparaître  des débris de chair humaine, le cadavre de Turmel, coupé par morceaux et "salé comme du lard dans un charnier".  <ref>''Au Pays de Rennes'', Adolphe Orain. éd. Hyacinthe Caillière - 1892.</ref>. En fait, les minutes du procès de Caen exposent que le fils de M. Turmel, inquiet de la disparition de son père, se rendit avec le commissaire de police à ''Lorette'' et que voyant le sol travaillé, ils déterrèrent une main de M. Turmel père, puis les restes du cadavre ; une armoire contenait beaucoup d'objets du pèret et l'on trouva une redingote lui appartenant. L'homme avait été tué d'un coup de pistolet. L’émotion fut vive à Rennes.
Adolphe Orain donna une version très glauque et inexacte de la découverte de la victime :  des gendarmes auraient gardé la maison pendant quelques jours, afin de s’emparer de Poulain de Beauregard, dans le cas où il reviendrait. Installés dans la cuisine, et tout en fumant leurs pipes autour du foyer, ils auraient senti une odeur nauséabonde venant du parquet. L’un d’eux, avec son sabre, soulevant une brique du fond de l’âtre, aurait fait apparaître  des débris de chair humaine, le cadavre de Turmel, coupé par morceaux et "salé comme du lard dans un charnier".  <ref>''Au Pays de Rennes'', Adolphe Orain. éd. Hyacinthe Caillière - 1892.</ref>. En fait, les minutes du procès de Caen exposent que le fils de M. Turmel, inquiet de la disparition de son père, se rendit avec le commissaire de police à ''Lorette'' et que voyant le sol travaillé, il souleva une dalle et exhuma une main de M. Turmel père, puis les restes du cadavre ; une armoire contenait beaucoup d'objets de son père et l'on trouva une redingote lui appartenant. L'homme avait été tué d'un coup de pistolet. L’émotion fut vive à Rennes.


Poulain de Beauregard était retourné en Normandie, où il fut arrêté à Saint-Lô, le 14 septembre 1824, "au moment où il se disposait à joindre le crime de bigamie à ceux qui pesaient déjà sur sa tête", car il était déjà marié et était père d'un garçon  - bonne couverture pour ses escroqueries  et ses assassinats de marchands - bonne couverture pour ses escroqueries. et ses crimes. L'été de 1824, un  psychose sévissait sur la ville de Caen à la suite de la découverte de nouveaux cadavres. Au mois d'avril 1815, celui  dont l'identité était en fait Pierre Lemaire de Clermont, 44 ans, né près de Bayeux, fut condamné à la peine de mort. Il écrivit ses mémoires en prison.  
Poulain de Beauregard était retourné en Normandie, où il fut arrêté à Saint-Lô, le 14 septembre 1824, "au moment où il se disposait à joindre le crime de bigamie à ceux qui pesaient déjà sur sa tête", car il était déjà marié et était père d'un garçon  - bonne couverture pour ses escroqueries  et ses assassinats de marchands. L'été de 1824, une psychose sévissait sur la ville de Caen à la suite de la découverte du corps d'une demoiselle Thouroude et de nouveaux cadavres. Au mois d'avril 1815, celui  dont l'identité était en fait Pierre Lemaire de Clermont, 44 ans, né près de Bayeux, fut condamné à la peine de mort. Il écrivit ses mémoires en prison.  


=== Au bord de la bigamie, à Rennes===
=== Au bord de la bigamie, à Rennes===
24 082

modifications