« 1808 : Les derniers partisans de « l’armée des princes » fusillés sur le Champ de mars » : différence entre les versions

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Du rivage, à sept heures du soir, ils gagnèrent de nuit la route de Saint-Servan où, à une maison de confiance de La Flourie, localité de Jean Leclerc, ils trouvèrent porte close. Dès lors ce furent sept mois d’errance de bêtes traqués, de logeur en logeur.  Bouchard se constitua prisonnier et renseignera la gendarmerie. Le 5 juin au matin, dans un champ de seigle où ils s’étaient cachés aux environs de [[Saint-Gilles]], au nord-ouest de Rennes. "Blondel" et deux de ses compagnons furent cueillis par les gendarmes après quelques coups de feu.
Du rivage, à sept heures du soir, ils gagnèrent de nuit la route de Saint-Servan où, à une maison de confiance de La Flourie, localité de Jean Leclerc, ils trouvèrent porte close. Dès lors ce furent sept mois d’errance de bêtes traqués, de logeur en logeur.  Bouchard se constitua prisonnier et renseignera la gendarmerie. Le 5 juin au matin, dans un champ de seigle où ils s’étaient cachés aux environs de [[Saint-Gilles]], au nord-ouest de Rennes. "Blondel" et deux de ses compagnons furent cueillis par les gendarmes après quelques coups de feu.


Le colonel Prigent, qui s"était rendu avec sa correspondance très révélatrice, sans se défendre  pour sauver sa peau, va dénoncer alors tout le monde et révéler les plans dans une audition qui dura six heures. Les autorités impériales découvrent ainsi un plan d'insurrection générale dressé par de Puisaye qui visait à commander l'ensemble du parti royaliste. Le prisonnier se dévoue désormais à l'Empereur et écrit à Fouché :"En remettant autant que je puisse en rappeler les noms des maisons ou personnes chez lesquelles j'ai été, j'ai désiré n'en pas omettre [...] personne n'a plus à cœur de faire connaître et de dire la vérité que moi. Je serai toujours fidèle à mes serments. Je le jure." Il jure après avoir trahi...  L’affaire est importante et le ministre de la police Fouché  envoie Bouchard à  Jersey  contacter M. Gouyon- Vaucouleurs incité traîtreusement à revenir débarquer des clandestins le 21 juin sur le rivage de Rothéneuf où il est arrêté. Il sera fusillé avec {{w|Armand de Chateaubriand}} le 30 mars 1809 à Paris.
Le colonel Prigent, qui s"était rendu avec sa correspondance très révélatrice, sans se défendre  pour sauver sa peau, va dénoncer alors tout le monde et révéler les plans dans une audition qui dura six heures. Les autorités impériales découvrent ainsi un plan d'insurrection générale dressé par de Puisaye qui visait à commander l'ensemble du parti royaliste. À Rennes, le préfet Bonnaire a une grosse affaire sur les bras et correspond beaucoup avec le ministre de la police, mais le prisonnier parle d'abondance et dit se dévouer désormais à l'Empereur: il écrit à Fouché :"En remettant autant que je puisse en rappeler les noms des maisons ou personnes chez lesquelles j'ai été, j'ai désiré n'en pas omettre [...] personne n'a plus à cœur de faire connaître et de dire la vérité que moi. Je serai toujours fidèle à mes serments. Je le jure." Il jure après avoir trahi...  L’affaire est importante et Fouché  envoie Bouchard à  Jersey  contacter M. Gouyon- Vaucouleurs et l'inciter à revenir débarquer des clandestins le 21 juin sur le rivage de Rothéneuf où il est arrêté. Il sera fusillé avec {{w|Armand de Chateaubriand}} le 30 mars 1809 à Paris.


Ils furent trente-six à comparaître à Rennes, le 30 septembre, devant la commission militaire qui, trois jours plus tard, prononça onze condamnations à mort. Le mardi 4 octobre, à quatre heures de l'après-midi, la troupe encercle le [[ Champ de Mars]] et la foule  attend, aux sons d’une musique militaire qui joue des airs allègres. Neuf condamnés, sont amenés et refusent de s’agenouiller et de tourner le dos au peloton d’exécution. Tirez ici, dit de Gouyon, main sur le cœur. Le Prigent – que ses révélations n’avaient pas sauvé – et Bouchard  malgré sa mission à Jersey pour le compte de la police impériale, et Michel Rastel maire de [[Clayes]] qui avait servi de logeur, sont aussi passés par les armes sur le Champ de Mars le 11 octobre, toutes exécutions devant décourager de potentiels complices des agents anglais.<ref> ''Saint-Malo sous la Révolution 1789-1800''. Eugène Herpin. La Découvrance – 2002</ref> <ref> ''L'arrestation de Prigent, agent clandestin du parti royaliste en Ille-et-Vilaine sous le Premier Empire (1808)''  Y. Guerrin.
Ils furent trente-six à comparaître à Rennes, le 30 septembre, devant la commission militaire qui, trois jours plus tard, prononça onze condamnations à mort. Le mardi 4 octobre, à quatre heures de l'après-midi, la troupe encercle le [[ Champ de Mars]] et la foule  attend, aux sons d’une musique militaire qui joue des airs allègres. Neuf condamnés, sont amenés et refusent de s’agenouiller et de tourner le dos au peloton d’exécution. Tirez ici, dit de Gouyon, main sur le cœur. Le Prigent – que ses révélations n’avaient pas sauvé – et Bouchard  malgré sa mission à Jersey pour le compte de la police impériale, et Michel Rastel maire de [[Clayes]] qui avait servi de logeur, sont aussi passés par les armes sur le Champ de Mars le 11 octobre, toutes exécutions devant décourager de potentiels complices des agents anglais.<ref> ''Saint-Malo sous la Révolution 1789-1800''. Eugène Herpin. La Découvrance – 2002</ref> <ref> ''L'arrestation de Prigent, agent clandestin du parti royaliste en Ille-et-Vilaine sous le Premier Empire (1808)''  Y. Guerrin.
Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest pp. 311-331 - 1993  </ref>  
Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest pp. 311-331 - 1993  </ref>  
===références===
===références===
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