« Printemps 1940, ça douille à l'arsenal de Rennes » : différence entre les versions

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Dans la troisième lettre, du jeudi 28 mars, ma grand-mère, bien morose, ne craint pas de faire état de son "cafard" : elle se termine un peu ''gravement'' par : ''Ta petite épouse qui t'aime et t'attend.''. La lettre en réponse sera d'ailleurs bien chaude, pas seulement en raison de la météo devenue souriante. Elle dit aussi sa maison pleine, et qu'elle n'a pu faire ce qu'elle avait prévu, en raison de cet afflux de visites, amicales ou familiales. On y trouve la seconde allusion à des costumes de laine en provenance du secteur de Guer/Plélan : ''Hier, j'ai eu la visite de ma tante et de Rosalie [Tigier, belle-soeur]. Elles m'ont apportés les costumes. J'en ai pris 2 pour moi à ce prix là. Les lainages sont d'un prix fou : un pour Me Monnerais et l'autre pour Me. Bouillez. Mme. Louessard en voudrait aussi ; je vais tacher de lui en faire avoir un.'' - ajoutant : ''Sur le journal, je viens de voir que l'on va avoir 10 [francs] pour l'allocation militaire. On n'aura pas de trop, car la vie est bien chère".
Dans la troisième lettre, du jeudi 28 mars, ma grand-mère, bien morose, ne craint pas de faire état de son "cafard" : elle se termine un peu ''gravement'' par : ''Ta petite épouse qui t'aime et t'attend.''. La lettre en réponse sera d'ailleurs bien chaude, pas seulement en raison de la météo devenue souriante. Elle dit aussi sa maison pleine, et qu'elle n'a pu faire ce qu'elle avait prévu, en raison de cet afflux de visites, amicales ou familiales. On y trouve la seconde allusion à des costumes de laine en provenance du secteur de Guer/Plélan : ''Hier, j'ai eu la visite de ma tante et de Rosalie [Tigier, belle-soeur]. Elles m'ont apportés les costumes. J'en ai pris 2 pour moi à ce prix là. Les lainages sont d'un prix fou : un pour Me Monnerais et l'autre pour Me. Bouillez. Mme. Louessard en voudrait aussi ; je vais tacher de lui en faire avoir un.'' - ajoutant : ''Sur le journal, je viens de voir que l'on va avoir 10 [francs] pour l'allocation militaire. On n'aura pas de trop, car la vie est bien chère".


La lettre du 3 avril n'est pas plus gaie, avec mention de cas de permissionnaires plus chanceux : "tout le monde vient, et pas mon petit soldat cheri", mettant à contribution son fils dans cette doléance par les mots qu'elle lui prête : ''comme dit Yves, il va peut être venir avec ses trois cheveaux, le pauvre papa. Il serait bien fatigué...". Son père n'est en fait pour l'heure qu'un modeste palfrenier occupant son temps comme il peut : ''... quand on voit les chefs, on fait mine de frotter...''<ref>D'abord mobilisé dans le 265e régiment d'artillerie lourde divisionnaire, il était passé en octobre 1939 dans le 206e RALD<\ref>.
La lettre du 3 avril n'est pas plus gaie, avec mention de permissionnaires plus chanceux : ''Tout le monde vient, et pas mon petit soldat cheri'', mettant à contribution son fils dans cette doléance par les mots qu'elle lui prête : ''comme dit Yves, il va peut être venir avec ses trois cheveaux, le pauvre papa. Il serait bien fatigué...''. Son père n'est en fait pour l'heure qu'un modeste palfrenier occupant son temps comme il peut : ''... quand on voit les chefs, on fait mine de frotter...''<ref>D'abord mobilisé dans le 265e régiment d'artillerie lourde divisionnaire, il était passé en octobre 1939 dans le 206e RALD</ref>.


Il y est rapidement question de l'arsenal : ''Je suis aus pieces de ce matin ; soit disant que l'on va avoir davantage ; les autres vont y etre ces jours ici. On verra bien ce que ça donnera.''
Il y est rapidement question de l'arsenal : ''Je suis aus pieces de ce matin ; soit disant que l'on va avoir davantage ; les autres vont y etre ces jours ici. On verra bien ce que ça donnera.''
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