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===Hyacinthe-Charles Méaulle===
===Hyacinthe-Charles Méaulle===


représentant du peuple en 1848
représentant du peuple en [[1848]]




( Paris le 7 juillet 1795 - château des Rouxières (Ille-et-Vilaine) 28 mars 1890)
( Paris le 7 juillet [[1795]] - château des Rouxières (Ille-et-Vilaine) 28 mars [[1890]])


Fils du conventionnel Jean-Nicolas Méaulle, Hyacinthe-Charles s'inscrit au barreau de Rennes en 1820. Le jeune avocat ne tarde pas à se faire une réputation et il fut plusieurs fois bâtonnier. On le remarqua surtout dans l'affaire du capitaine Bellot, accusé d'avoir fait la traite des nègres sur les côtes d'Afrique, et dans celle du professeur Sarget, diffamé par un journal local.
Fils du conventionnel Jean-Nicolas Méaulle, Hyacinthe-Charles s'inscrit au barreau de Rennes en [[1820]]. Le jeune avocat ne tarde pas à se faire une réputation et il fut plusieurs fois bâtonnier. On le remarqua surtout dans l'affaire du capitaine Bellot, accusé d'avoir fait la traite des nègres sur les côtes d'Afrique, et dans celle du professeur Sarget, diffamé par un journal local.


Dans ses plaidoiries, il attaqua la politique de M. Guizot, blâma ses complaisances pour les ministres anglais, et combattit ce qu'on appelait alors la liberté d'enseignement. I1 devint ainsi l'un des chefs les plus écoutés du parti libéral. Le 24 février 1848, il forma, dans le conseil municipal de Rennes, un comité révolutionnaire qui s'empara de la préfecture, proclama la République et administra la ville. Elu représentant d'Ille-et-Vilaine à l'Assemblée constituante, le 4 juin 1848, en l'emplacement de M. de Lamartine qui avait opté pour la Seine, par 37,436 voix (72,601 votants, 151,768 inscrits).
Dans ses plaidoiries, il attaqua la politique de M. Guizot, blâma ses complaisances pour les ministres anglais, et combattit ce qu'on appelait alors la liberté d'enseignement. I1 devint ainsi l'un des chefs les plus écoutés du parti libéral. Le 24 février 1848, il forma, dans le conseil municipal de Rennes, un comité révolutionnaire qui s'empara de la préfecture, proclama la République et administra la ville. Elu représentant d'Ille-et-Vilaine à l'Assemblée constituante, le 4 juin 1848, en l'emplacement de M. de Lamartine qui avait opté pour la Seine, par 37 436 voix sur 72 601 votants(151 768 inscrits).
 
Il fit partie du comité des affaires étrangères, et vota en général avec le parti Cavaignac, pour les poursuites contre L. Blanc, contre l'abolition de la peine de mort, contre l'impôt progressif, pour l'incompatibilité des fonctions, contre l'amendement Grévy, contre la sanction de la Constitution par le peuple, pour l'interdiction des clubs. Après l'élection présidentielle du 10 décembre, il fit une opposition discrète au prince-président. <ref>''dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889'', par Adolphe Robert et Gaston Cougny, Bourloton éditeur -1891 </ref> <ref> ''Hyacinthe-Charles Méaulle : avocat, édile et homme politique rennais'', par Charles-Antoine Cardot. Bulletin de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine Vol 76 - 1968</ref>


Il fit partie du comité des affaires étrangères, et vota en général avec le parti Cavaignac, pour les poursuites contre L. Blanc, contre l'abolition de la peine de mort, contre l'impôt progressif, pour l'incompatibilité des fonctions, contre l'amendement Grévy, contre la sanction de la Constitution par le peuple, pour l'interdiction des clubs. Après l'élection présidentielle du 10 décembre, il fit une opposition discrète au prince-président. <ref>''dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889'', par Adolphe Robert et Gaston Cougny, Bourloton éditeur -1891 </ref>
Dans un album de caricatures et de textes,  ''Choses vues'', publié en 1887, Victor-Hugo se fit l'écho d'un méchant quatrain sur le député : " ''On se passait sur les bancs le quatrain que voici sur la lithographie d'un vieux député fort laid et fort bête appelé M. Méaulle et qui est représentant de Rennes :''
Dans un album de caricatures et de textes,  ''Choses vues'', publié en 1887, Victor-Hugo se fit l'écho d'un méchant quatrain sur le député : " ''On se passait sur les bancs le quatrain que voici sur la lithographie d'un vieux député fort laid et fort bête appelé M. Méaulle et qui est représentant de Rennes :''


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Non réélu à la Législative, il retourna reprendre sa place au barreau de Rennes. Chevalier de la Légion d'honneur en 1888, il est mort deux ans après, à 95 ans; il était, depuis cinquante ans, maire de Châtillon-en-Vendelais (Ille-et-Vilaine).<ref>  
Non réélu à la Législative, il retourna reprendre sa place au barreau de Rennes. Chevalier de la Légion d'honneur en 1888, il est mort deux ans après, à 95 ans; il était, depuis cinquante ans, maire de Châtillon-en-Vendelais (Ille-et-Vilaine).<ref>  


===références===
===références==
<references/>
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Version du 17 janvier 2012 à 17:17


L'allée Hyacinthe-Charles Méaulle est une petite voie, non ouverte à la circulation automobile, située entre la rue de Fougères et la rue François Lanno.

Elle rappelle à la mémoire :

Hyacinthe-Charles Méaulle

représentant du peuple en 1848


( Paris le 7 juillet 1795 - château des Rouxières (Ille-et-Vilaine) 28 mars 1890)

Fils du conventionnel Jean-Nicolas Méaulle, Hyacinthe-Charles s'inscrit au barreau de Rennes en 1820. Le jeune avocat ne tarde pas à se faire une réputation et il fut plusieurs fois bâtonnier. On le remarqua surtout dans l'affaire du capitaine Bellot, accusé d'avoir fait la traite des nègres sur les côtes d'Afrique, et dans celle du professeur Sarget, diffamé par un journal local.

Dans ses plaidoiries, il attaqua la politique de M. Guizot, blâma ses complaisances pour les ministres anglais, et combattit ce qu'on appelait alors la liberté d'enseignement. I1 devint ainsi l'un des chefs les plus écoutés du parti libéral. Le 24 février 1848, il forma, dans le conseil municipal de Rennes, un comité révolutionnaire qui s'empara de la préfecture, proclama la République et administra la ville. Elu représentant d'Ille-et-Vilaine à l'Assemblée constituante, le 4 juin 1848, en l'emplacement de M. de Lamartine qui avait opté pour la Seine, par 37 436 voix sur 72 601 votants(151 768 inscrits).

Il fit partie du comité des affaires étrangères, et vota en général avec le parti Cavaignac, pour les poursuites contre L. Blanc, contre l'abolition de la peine de mort, contre l'impôt progressif, pour l'incompatibilité des fonctions, contre l'amendement Grévy, contre la sanction de la Constitution par le peuple, pour l'interdiction des clubs. Après l'élection présidentielle du 10 décembre, il fit une opposition discrète au prince-président. [1] [2]

Dans un album de caricatures et de textes, Choses vues, publié en 1887, Victor-Hugo se fit l'écho d'un méchant quatrain sur le député : " On se passait sur les bancs le quatrain que voici sur la lithographie d'un vieux député fort laid et fort bête appelé M. Méaulle et qui est représentant de Rennes :

Cette lithographie est pleine

du portrait d'un vieux homme à l'ineptie enclin.

On lit au bas : Ille-et-Vilaine.

On devrait lire : il est vilain.[3]

Non réélu à la Législative, il retourna reprendre sa place au barreau de Rennes. Chevalier de la Légion d'honneur en 1888, il est mort deux ans après, à 95 ans; il était, depuis cinquante ans, maire de Châtillon-en-Vendelais (Ille-et-Vilaine).<ref>

=références

  1. dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, par Adolphe Robert et Gaston Cougny, Bourloton éditeur -1891
  2. Hyacinthe-Charles Méaulle : avocat, édile et homme politique rennais, par Charles-Antoine Cardot. Bulletin de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine Vol 76 - 1968
  3. Du texte au dessin l'écriture satirique hugolienne et ses implications graphiques, par Delphine Gleizes. Université Lyon 2