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Des fouilles archéologiques menées en 2012 ont permis de mettre à jour des vestiges remontant à l'époque gallo-romaine, attestant l'extension de la cité à cet endroit, à l'est. Le Palais Saint-Georges a été construit sur le sîte d'une abbaye bénédictine fondée vers 1032 par le [[duc Alain III]] pour recevoir des femmes des familles nobles et dont la première abbesse est sa soeur. Pillée et incendiée vers la fin du 12e siècle elle fut reconstruite par ses abbesses Magdelaine de la Fayette et Marguerite de Halgouët sous les formes de bâtiments perpendiculaires à l'actuel palais, formant une cour au nord, et d'une église dédiée à Saint-Georges, dont les derniers reliquats, un portail et les restes d'une tour carrée, à l'emplacement de l'actuelle piscine, furent détruits en 1827 pour le percement de la ''rue Louis-Philippe'', maintenant [[rue Victor Hugo]]. L'abbaye avait été intégrée dans la ville lorsqu'elle y fut englobée par la deuxième enceinte du 15e siècle, comme le montre le plan de Rennes de 1685, dit "[[plan de 1685|plan Hévin]]".
Des fouilles archéologiques menées en 2012 ont permis de mettre à jour des vestiges remontant à l'époque gallo-romaine, attestant l'extension de la cité à cet endroit, à l'est. Le Palais Saint-Georges a été construit sur le site d'une abbaye bénédictine fondée vers 1032 par le [[duc Alain III]] pour recevoir des femmes des familles nobles et dont la première abbesse est sa sœur. Pillée et incendiée vers la fin du 12e siècle elle fut reconstruite par ses abbesses Magdelaine de la Fayette et Marguerite de Halgouët sous les formes de bâtiments perpendiculaires à l'actuel palais, formant une cour au nord, et d'une église dédiée à Saint-Georges, dont les derniers reliquats, un portail et les restes d'une tour carrée, à l'emplacement de l'actuelle piscine, furent détruits en 1827 pour le percement de la ''rue Louis-Philippe'', maintenant [[rue Victor Hugo]]. L'abbaye avait été intégrée dans la ville lorsqu'elle y fut englobée par la deuxième enceinte du 15e siècle, comme le montre le plan de Rennes de 1685, dit "[[plan de 1685|plan Hévin]]".




Le bâtiment subsistant, construit à partir de [[1670]] par les architectes Tugal Caris et Corbineau, "a esté parfait à la fin de l'an 1674" <ref> Manuscrit de François  Toudoux. ''Un certain regard sur Rennes au XVII e siècle'', par Floriane Machard. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-e-Vilaine; tome CXVIII - 2014</ref> est aspecté au sud avec deux ailes peu saillantes encadrant le corps central. [[Fichier:Caserne_saint_georges.jpeg|200px|left|thumb|La caserne Saint-Georges, dessin de Théophile Busnel]]
Le bâtiment subsistant, construit à partir de [[1670]] par les architectes Tugal Caris et Corbineau, "a esté parfait à la fin de l'an 1674" <ref> Manuscrit de François  Toudoux. ''Un certain regard sur Rennes au XVII e siècle'', par Floriane Machard. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-e-Vilaine; tome CXVIII - 2014</ref> est aspecté au sud avec deux ailes peu saillantes encadrant le corps central. [[Fichier:Caserne_saint_georges.jpeg|200px|left|thumb|La caserne Saint-Georges, dessin de Théophile Busnel]]
Le rez-de-chaussée est percé de dix-neuf hautes arcades cintrées sur piliers en granit couvrant une longue galerie qui ouvre sur l'extérieur par un double perron à balustres. A l'extrémité ouest de la galerie une niche cintrée est emplie par un soleil rayonnant surmonté d'un fronton avec guirlandes de fleurs et de fruits. Au-dessus de la galerie, deux étages percés aussi de dix-neuf fenêtres et une toiture à la Mansard percée de fenêtres avec au centre un grand fronton arrondi dont le cintre comporte un écusson en accolade d'hermines (armoiries de l'abbaye) entouré des figures de la justice et de la paix. Les arcades sont surmontées par des clefs de fer en forme de majuscules romaines composant le prénom et le nom de l'abbesse : MAGDELAINE D. L. FAYETTE.
Le rez-de-chaussée est percé de dix-neuf hautes arcades cintrées sur piliers en granit couvrant une longue galerie qui ouvre sur l'extérieur par un double perron à balustres. À l'extrémité ouest de la galerie une niche cintrée est emplie par un soleil rayonnant surmonté d'un fronton avec guirlandes de fleurs et de fruits. Au-dessus de la galerie, deux étages percés aussi de dix-neuf fenêtres et une toiture à la Mansard percée de fenêtres avec au centre un grand fronton arrondi dont le cintre comporte un écusson en accolade d'hermines (armoiries de l'abbaye) entouré des figures de la justice et de la paix. Les arcades sont surmontées par des clefs de fer en forme de majuscules romaines composant le prénom et le nom de l'abbesse : MAGDELAINE D. L. FAYETTE.
[[File:palais_st-georges_incendie_2.jpg|300px|right|thumb|La caserne Saint-Georges après l'incendie du 5 août 1921]]
[[File:palais_st-georges_incendie_2.jpg|300px|right|thumb|La caserne Saint-Georges après l'incendie du 5 août 1921]]
Au-dessus de la fenêtre centrale du premier étage un écusson entouré de palmes et surmonté d'une couronne comtale contenait les armes de l'abbesse. Les jardins au sud sont alors fermés par des constructions et écuries allant jusqu'au port de Viarmes<ref> ''Le Vieux Rennes'', par Paul Banéat. J. Larcher, éditeur- 1911</ref>.
Au-dessus de la fenêtre centrale du premier étage un écusson entouré de palmes et surmonté d'une couronne comtale contenait les armes de l'abbesse. Les jardins au sud sont alors fermés par des constructions et écuries allant jusqu'au port de Viarmes<ref> ''Le Vieux Rennes'', par Paul Banéat. J. Larcher, éditeur- 1911</ref>.
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[[Fichier:Palais_st_georges_1960.jpg|300px|left|thumb|Palais Saint-Georges en 1961 <ref> aquarelle d'Etienne Maignen</ref> ]]
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[[File:Rennes_Palais_Saint-Georges_fronton.jpg|250px|right|thumb|Fronton du palais avec la croix remise en place en 1967. (''photo Pymouss dans Wikimedia Commons'')]]
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[[Fichier:Palais_St-Georges.png|300px|center|thumb|Le Palais Saint-Georges,vue  aérienne au-dessus du pont Pasteur, avec à gauche la [[rue Gambetta]] ]]
Lors de la Révolution le bâtiment devient une caserne qui sera affectée par la suite au 5e bataillon de chasseurs à pied, puis au 41e régiment d'infanterie de ligne, ce que rappelle une plaque de marbre dans l'entrée ouest donnant sur la [[rue Gambetta]]. En [[1888]] sont détruites les écuries pour édifier l'école de médecine. Le bâtiment subit un incendie le 5 août [[1921]] qui le réduit à l'état de carcasse. Le monument devient propriété de la ville qui fît disparaître les petits pavillons militaires situés de part et d'autre de la grille d'entrée et remplaça la cour par le beau jardin public à la française qui précède le palais. L'édifice restauré sert alors de caserne aux pompiers et de siège social à diverses œuvres de mutualité et d'éducation physique. Il abritera divers bureaux et services administratifs. Son aile ouest supporte une sirène qui, pendant la seconde guerre mondiale, alerta les Rennais des risques et imminences de bombardement.


Une grande croix de fonte surmontant le fronton central, enlevée en 1792, a été rétablie en [[1967]] pour rappeler la fonction première du palais Saint-Georges. La question de l'emploi futur de ce palais est posée, un hôtel de luxe y est envisagé.
Une grande croix de fonte surmontant le fronton central, enlevée en 1792, a été rétablie en [[1967]] pour rappeler la fonction première du palais Saint-Georges. La question de l'emploi futur de ce palais est posée, un hôtel de luxe y est envisagé.

Version du 9 mars 2017 à 15:00

Partie d'un plan de 1616 figurant dans l'Histoire de Bretagne de d'Argentré
Ancienne abbaye Saint-Georges, avec à droite l'église Saint-Melaine vers 1840[1]

Le voyageur quittant la gare de Rennes aperçoit tout au bout de l'avenue Janvier une grande partie d'une imposante façade à arcades, celle du Palais Saint-Georges, que certains prennent dès lors pour celle du Parlement de Bretagne, n'imaginant peut-être pas qu'il puisse y avoir d'autres palais à Rennes. Sa façade de 90 mètres de longueur, éclairée de nuit, a grande allure.

Le pont Saint-Georges vers 1840, dessin de H. Lorette, prolongement ouest de la vue du Palais Saint-Georges. On reconnait l'église Saint-Germain, le beffroi de l'hôtel de ville et, au loin, les deux tours de la cathédrale Saint-Pierre avec le télégraphe Chappe


Des fouilles archéologiques menées en 2012 ont permis de mettre à jour des vestiges remontant à l'époque gallo-romaine, attestant l'extension de la cité à cet endroit, à l'est. Le Palais Saint-Georges a été construit sur le site d'une abbaye bénédictine fondée vers 1032 par le duc Alain III pour recevoir des femmes des familles nobles et dont la première abbesse est sa sœur. Pillée et incendiée vers la fin du 12e siècle elle fut reconstruite par ses abbesses Magdelaine de la Fayette et Marguerite de Halgouët sous les formes de bâtiments perpendiculaires à l'actuel palais, formant une cour au nord, et d'une église dédiée à Saint-Georges, dont les derniers reliquats, un portail et les restes d'une tour carrée, à l'emplacement de l'actuelle piscine, furent détruits en 1827 pour le percement de la rue Louis-Philippe, maintenant rue Victor Hugo. L'abbaye avait été intégrée dans la ville lorsqu'elle y fut englobée par la deuxième enceinte du 15e siècle, comme le montre le plan de Rennes de 1685, dit "plan Hévin".


Le bâtiment subsistant, construit à partir de 1670 par les architectes Tugal Caris et Corbineau, "a esté parfait à la fin de l'an 1674" [2] est aspecté au sud avec deux ailes peu saillantes encadrant le corps central.

La caserne Saint-Georges, dessin de Théophile Busnel

Le rez-de-chaussée est percé de dix-neuf hautes arcades cintrées sur piliers en granit couvrant une longue galerie qui ouvre sur l'extérieur par un double perron à balustres. À l'extrémité ouest de la galerie une niche cintrée est emplie par un soleil rayonnant surmonté d'un fronton avec guirlandes de fleurs et de fruits. Au-dessus de la galerie, deux étages percés aussi de dix-neuf fenêtres et une toiture à la Mansard percée de fenêtres avec au centre un grand fronton arrondi dont le cintre comporte un écusson en accolade d'hermines (armoiries de l'abbaye) entouré des figures de la justice et de la paix. Les arcades sont surmontées par des clefs de fer en forme de majuscules romaines composant le prénom et le nom de l'abbesse : MAGDELAINE D. L. FAYETTE.

La caserne Saint-Georges après l'incendie du 5 août 1921

Au-dessus de la fenêtre centrale du premier étage un écusson entouré de palmes et surmonté d'une couronne comtale contenait les armes de l'abbesse. Les jardins au sud sont alors fermés par des constructions et écuries allant jusqu'au port de Viarmes[3].

Palais Saint-Georges en 1961 [4]
Fronton du palais avec la croix remise en place en 1967. (photo Pymouss dans Wikimedia Commons)
Le Palais Saint-Georges,vue aérienne au-dessus du pont Pasteur, avec à gauche la rue Gambetta

Lors de la Révolution le bâtiment devient une caserne qui sera affectée par la suite au 5e bataillon de chasseurs à pied, puis au 41e régiment d'infanterie de ligne, ce que rappelle une plaque de marbre dans l'entrée ouest donnant sur la rue Gambetta. En 1888 sont détruites les écuries pour édifier l'école de médecine. Le bâtiment subit un incendie le 5 août 1921 qui le réduit à l'état de carcasse. Le monument devient propriété de la ville qui fît disparaître les petits pavillons militaires situés de part et d'autre de la grille d'entrée et remplaça la cour par le beau jardin public à la française qui précède le palais. L'édifice restauré sert alors de caserne aux pompiers et de siège social à diverses œuvres de mutualité et d'éducation physique. Il abritera divers bureaux et services administratifs. Son aile ouest supporte une sirène qui, pendant la seconde guerre mondiale, alerta les Rennais des risques et imminences de bombardement.

Une grande croix de fonte surmontant le fronton central, enlevée en 1792, a été rétablie en 1967 pour rappeler la fonction première du palais Saint-Georges. La question de l'emploi futur de ce palais est posée, un hôtel de luxe y est envisagé.

Références

  1. lith de Landais, Rennes, d'après nature par H. Lorette
  2. Manuscrit de François Toudoux. Un certain regard sur Rennes au XVII e siècle, par Floriane Machard. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-e-Vilaine; tome CXVIII - 2014
  3. Le Vieux Rennes, par Paul Banéat. J. Larcher, éditeur- 1911
  4. aquarelle d'Etienne Maignen

bombardement du 8 mars 1943 : J'ai sept ans et sur Rennes tombent les bombes.