« Rue François Bizette » : différence entre les versions

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[[Catégorie:Voie de Rennes|Bizette]]
La '''rue François Bizette''' est une petite impasse sud-nord partant de la [[rue Paul Bert]] et conduisant aux locaux du [[Cercle Paul Bert]]. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 16 octobre 1957<ref>Délibérations municipales, [http://www.archives.rennes.fr/recherche/fonds/affichedetailmod.php?cot=1D313 Archives de Rennes]</ref>. Anciennement il s'agissait de l'impasse Paul Bert.


La '''rue François Bizette''' est une petite impasse sud-nord partant de la [[rue Paul Bert]] et conduisant aux locaux du [[Cercle Paul Bert]].  Elle est nommée à tort sur les plans de Rennes ainsi que sur la plaque de rue    rue François Bizette !!
Sa dénomination se réfère à une personnalité en rapport avec le Cercle :


== François Bizette ==


En fait, il s'agit de  :
(19 juillet 1873, Roz-sur-Couesnon, Ille-et-Vilaine - 12 mars 1937, Rennes)


Marié le 7 septembre 1897 à Rennes, François Hyacinthe Bizette est instituteur et directeur de l'école de la [[rue d'Échange]]. Il a été président du Cercle Paul Bert à partir de 1922<ref>https://cerclepaulbert.asso.fr/lhistorique/</ref> suite au décès de Louis Postel<ref>[[rue Louis Postel]]</ref>, ainsi que de la fédération des Œuvres laïques d'Ille-et-Vilaine, postes qu'il occupa jusqu'à sa mort à son domicile du 61 [[avenue Aristide Briand]]<ref>L'Ouest-Eclair du 14 mars 1937, page 4</ref>.


[[Fichier:Francoise_bizette.jpg|200px|right|thumb|Le "François Bizette" de Rennes est la professeure et artiste Françoise Bizette]]
Les garderies du Cercle Paul Bert naissent de l'ambition conjuguée du maire de Rennes [[Jean Janvier]] et du président du Cercle François Bizette. Le projet est d'implanter des patronages laïcs dans tous les quartiers rennais afin de contrer la présence de patronages d'obédience catholique. Dans les années 20, la croissance du Cercle ralentit, du fait de la concurrence de patronages confessionnels ; en effet, ceux-ci, en plus d'offrir une palette d'activités variées, prennent en charge les enfants des écoles le jeudi et pendant les vacances. Ceci offre aux œuvres catholiques un avantage considérable face au Cercle Paul Bert pour le recrutement de futurs adhérents. En 1922, Bizette, vice-président du Cercle à cette époque, comprend cette réalité. Il estime que le Cercle peut être victime de cette concurrence. C'est dans ce contexte que les garderies voient le jour ; selon Bizette, il faut "''garder chez nous les enfants de nos écoles, plutôt que de les voir aller dans les patronages adverses comme cela existe''". Dès 1922, une garderie, qui fonctionne le jeudi ainsi que durant les vacances, est mise en place dans les locaux des 28 et 30 de la [[rue de Paris]]. Cependant, son implantation dans le secteur nord-est de la ville limite son aire d'influence à ce quartier. En 1927 est estimée une population scolaire rennaise estimée à 4 000 enfants alors que seuls une centaine fréquente la garderie du Cercle. Le soutien de la municipalité s'avère décisif pour le développement du Cercle : elle appelle de ses vœux la création de patronages laïcs dans tous les quartiers de la ville. La municipalité prend officiellement la décision en 1934 et confie au Cercle Paul Bert l'organisation de ces patronages<ref>"Un aspect original de la vie associative à Rennes au XXè siècle : les garderies du Cercle Paul Bert", par Jean-François Grosset, 1999</ref>.
=== Françoise Bizette===


Professeur, artiste peintre et céramiste
Plus globalement, le Cercle Paul Bert se développe entre les deux guerres mondiales sous sa présidence, passant d'un millier d'adhérents à près de trois mille en 1936 grâce à la création de nouveaux groupes sportifs, artistiques et techniques (natation, théâtre, musique, radio, photographie), d'organisation de balades, bals et séances de cinéma. Plusieurs sections du CPB seront créées dans les différents quartiers de la ville, alors en rapide expansion. L'administration de l'association est composé pour un tiers de petits employés (chemins de fer, imprimerie, mairie de Rennes), un tiers d'enseignants, 20 % de professions libérales et fonctionnaires supérieurs et quelques personnalités.


(10 mai 1914, Lannion -  19 décembre 1996)
Chevalier de la Légion d'honneur en 1935, il décède en 1937 et est inhumé au [[cimetière du nord|cimetière du Nord]].


Née à Lannion le 10 mai, Françoise fut élève de l’École des Beaux-Arts de Paris et suivit les cours de l’École du Louvre. Elle pratique la peinture et la gravure puis découvre la céramique. Elle obtient un professorat de dessin en 1939 et elle partage alors son existence entre la création en tant que peintre, sculpteur, céramiste et l’enseignement. Elle est nommée au Lycée de Sèvres en 1950 et elle y restera jusqu’à sa retraite, en 1974. Elle travaille d’abord dans le cadre des “ classes nouvelles ” puis elle crée l’atelier de céramique de la section technique du lycée, atelier qui est toujours actif en 2010. Elle ne se borne pas à l’enseignement de la technique mais elle donne également des cours d’Histoire de l’Art de haut niveau. Sa démarche est novatrice dans la mesure où ses cours s’appuient sur l’analyse des œuvres et elle permet ainsi une formation efficace des futurs plasticiens.
== Sur la carte ==
{{#display_points: Rue François Bizette, Rennes |width=450|zoom=14}}


Parallèlement, elle crée une œuvre personnelle importante. Depuis ses premières tables en céramique pour l’Élysée en 1946 jusqu’au grand mural du gymnase de Sèvres en 1988, elle réalise une trentaine de commandes qui lui sont confiées par l’État ou diverses collectivités publiques, travaux qui lui permettent une intégration architecturale de la céramique à l’échelle monumentale.
== Note et références ==
<references/>


Durant cette longue période, elle continue de peindre et elle expose à Paris dans différents salons (Femmes Peintres, Salon de la Marine, Salon d’Automne) ainsi que dans des expositions personnelles à Paris et au Mans. La céramique monumentale impliquant une dépense physique non négligeable, elle consacre les dernières années de sa vie à la peinture et la gravure. Elle met notamment à profit les nombreux séjours effectués dans un mas de Saint Remy de Provence pour donner une vision personnelle des paysages de Alpilles.
[[Catégorie:Voie de Rennes|Bizette]][[Catégorie:Quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin]][[Catégorie:Rue de Rennes|Bizette]]
 
Elle a vécu à Sèvres à partir de 1950 en compagnie de son frère, également sculpteur, dans une maison construite en collaboration avec un ami architecte, maison-atelier équipée d’un four de dimensions assez réduites et dans lequel elle a réalisé l’essentiel des cuissons que nécessitaient ses travaux. Elle pratiquait ses cuissons de nuit sans que la surveillance du four soit assurée par un dispositif automatique quelconque.
 
Françoise Bizette était une femme cultivée, sensible, attentive aux autres, modeste et discrète. La fragilité de sa silhouette contrastait avec la vigueur de son travail et l’ampleur de ses réalisations.

Version actuelle datée du 8 mars 2024 à 11:16

La rue François Bizette est une petite impasse sud-nord partant de la rue Paul Bert et conduisant aux locaux du Cercle Paul Bert. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 16 octobre 1957[1]. Anciennement il s'agissait de l'impasse Paul Bert.

Sa dénomination se réfère à une personnalité en rapport avec le Cercle :

François Bizette

(19 juillet 1873, Roz-sur-Couesnon, Ille-et-Vilaine - 12 mars 1937, Rennes)

Marié le 7 septembre 1897 à Rennes, François Hyacinthe Bizette est instituteur et directeur de l'école de la rue d'Échange. Il a été président du Cercle Paul Bert à partir de 1922[2] suite au décès de Louis Postel[3], ainsi que de la fédération des Œuvres laïques d'Ille-et-Vilaine, postes qu'il occupa jusqu'à sa mort à son domicile du 61 avenue Aristide Briand[4].

Les garderies du Cercle Paul Bert naissent de l'ambition conjuguée du maire de Rennes Jean Janvier et du président du Cercle François Bizette. Le projet est d'implanter des patronages laïcs dans tous les quartiers rennais afin de contrer la présence de patronages d'obédience catholique. Dans les années 20, la croissance du Cercle ralentit, du fait de la concurrence de patronages confessionnels ; en effet, ceux-ci, en plus d'offrir une palette d'activités variées, prennent en charge les enfants des écoles le jeudi et pendant les vacances. Ceci offre aux œuvres catholiques un avantage considérable face au Cercle Paul Bert pour le recrutement de futurs adhérents. En 1922, Bizette, vice-président du Cercle à cette époque, comprend cette réalité. Il estime que le Cercle peut être victime de cette concurrence. C'est dans ce contexte que les garderies voient le jour ; selon Bizette, il faut "garder chez nous les enfants de nos écoles, plutôt que de les voir aller dans les patronages adverses comme cela existe". Dès 1922, une garderie, qui fonctionne le jeudi ainsi que durant les vacances, est mise en place dans les locaux des 28 et 30 de la rue de Paris. Cependant, son implantation dans le secteur nord-est de la ville limite son aire d'influence à ce quartier. En 1927 est estimée une population scolaire rennaise estimée à 4 000 enfants alors que seuls une centaine fréquente la garderie du Cercle. Le soutien de la municipalité s'avère décisif pour le développement du Cercle : elle appelle de ses vœux la création de patronages laïcs dans tous les quartiers de la ville. La municipalité prend officiellement la décision en 1934 et confie au Cercle Paul Bert l'organisation de ces patronages[5].

Plus globalement, le Cercle Paul Bert se développe entre les deux guerres mondiales sous sa présidence, passant d'un millier d'adhérents à près de trois mille en 1936 grâce à la création de nouveaux groupes sportifs, artistiques et techniques (natation, théâtre, musique, radio, photographie), d'organisation de balades, bals et séances de cinéma. Plusieurs sections du CPB seront créées dans les différents quartiers de la ville, alors en rapide expansion. L'administration de l'association est composé pour un tiers de petits employés (chemins de fer, imprimerie, mairie de Rennes), un tiers d'enseignants, 20 % de professions libérales et fonctionnaires supérieurs et quelques personnalités.

Chevalier de la Légion d'honneur en 1935, il décède en 1937 et est inhumé au cimetière du Nord.

Sur la carte

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Note et références

  1. Délibérations municipales, Archives de Rennes
  2. https://cerclepaulbert.asso.fr/lhistorique/
  3. rue Louis Postel
  4. L'Ouest-Eclair du 14 mars 1937, page 4
  5. "Un aspect original de la vie associative à Rennes au XXè siècle : les garderies du Cercle Paul Bert", par Jean-François Grosset, 1999