15 août 1944 : à Rennes on se baigne dans la Vilaine
Un arrêté municipal pris le 3 juin 1992 stipule que « Toute baignade sur le territoire de Rennes hors piscines et pataugeoires est interdite. »
Mais jadis :
15 août 1944
A Paris, le 15 août 1944, ville encore occupée, les Parisiens se baignaient dans la Seine - pas encore polluée, rappelle Le Crapouillot, photo à l'appui. *1
A Rennes, ville libérée depuis onze jours, les Rennais se baignaient, ce même mardi 15 août, dans la Vilaine, comme le mentionne le quotidien du soir Défense de la France *2 :
" Transat'
Les flots accueillants de la Vilaine - accueillants bien que légèrement troubles et un tantinet vaseux - avaient attiré une foule d'amateurs le jour du 15 août. Canoteurs et baigneurs s'en donnaient à cœur-joie, cherchant à retrouver le souvenir des parties d'avant-guerre avant de goûter pleinement celles d'après-guerre.
Les Américains n'avaient pas dédaigné ces plaisirs nautiques et les anatomies françaises et "Made in U.S.A." se mêlaient fraternellement. Deux gigantesques noirs remontaient le courant à toute vitesse sur un canot qui prenait des airs de pirogue.
-Dis, maman, interroge un gosse, c'est comme ça qu'ils viennent d'Amérique ?"
--Stephanus 23 février 2011 à 13:34 (CET)
Et avant-guerre, courses de natation
La « traversée de Rennes » dans la Vilaine a commencé au début du 20e siècle sur 2 ou 3 kilomètres de longueur selon les années et rencontra aussitôt un grand succès : plus de 10 000 spectateurs. La compétition passionnait Rennes: le long des quais la foule était « massée sur plusieurs rangées. Le départ était donné sous l’actuel pont Pasteur ou sous le pont de la Mission. Et des femmes y participaient, y compris des championnes nationales telles, en 1917,Yvonne Degraine
, championne du 500 mètres, et Juliette Curé, championne du 100 m (1912) et première de la traversée de Paris à la nage en 1913.
Pour le parcours de 1931, le départ était au pont Jean-Jaurès, puis virage autour d’une bouée à la hauteur de la gare de Viarmes, nouveau virage à hauteur de la croix de la Mission, et arrivée au Pont de Nemours.
À la veille de la seconde guerre mondiale, plus d’une centaine de nageurs et nageuses. Participaient, certains venus de Nantes, de Saint-Nazaire ou de Brest. Le départ était aux concurrents et concurrentes qui se tenaient dans l’eau derrière une corde décorée de pavillons tricolores, tendue en travers du fleuve.
Références
- 1 Le Crapouillot nouvelle série N° 32- 1974
- 2 Défense de la France, nouvelle série : N°8 du 17 août 1944

