Allée Mélinée et Missak Manouchian

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L'allée Mélinée et Missak Manouchian (Alez Mélinée ha Missak Manouchian) est une impasse d'orientation Nord-Est et Sud-Ouest ayant pour origine la rue Hélène Duc et se poursuivant sous forme de cheminement doux pour aboutir à la rue de Châteaugiron, au Nord-Ouest du square Louis Harel de la Noé. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes en date du 6 décembre 2021 pour rendre hommage à :

Mélinée et Missak Manouchian

Mélinée Assadourian Manouchian

Mélinée Assadourian, plus connue sous le nom de Mélinée Manouchian Wikipedia-logo-v2.svg, est née en 1913 à Constantinople, capitale de l’Empire ottoman dans l’actuelle Turquie. Missak Manouchian est né le 1er septembre 1906 à Adiyaman, située aussi dans l’Empire ottoman. Mélinée Manouchian vient d’une famille aisée, le père est directeur des Postes. Missak Manouchian Wikipedia-logo-v2.svg est issu quant à lui d’une famille paysanne plus modeste. Mélinée et Missak Manouchian sont tous les deux orphelins car leurs parents sont exterminés durant le génocide des Arméniens. Mélinée est d’abord recueillie dans un orphelinat en Grèce puis dans un internat tenu par des sœurs arméniennes à Marseille, tandis que Missak est élevé dans un orphelinat au Liban sous protectorat français. Celui-ci développe un intérêt pour l’écriture, notamment la poésie qu’il publie dans la revue de la diaspora arménienne Hog. C’est d’ailleurs au cours d’un événement festif de l’HOG en 1934 que le futur couple se rencontre. Ils deviennent tous deux délégués de section en 1935 de cette organisation communiste pro soviétique de la diaspora arménienne.

Manouchian portrait crop

Mélinée et Missak Manouchian se marient en 1936. Peu après le pacte Molotov-Ribbentrop (Pacte germano-soviétique, officiellement traité de non-agression entre l'Allemagne et l'Union soviétique) signé en 1939, Missak Manouchian est arrêté une première fois à cause de sa proximité avec des organisations communistes. Les époux Manouchian s’engagent totalement dans la Résistance, Mélinée Manouchian est agent de liaison, elle transporte des armes, remplit des missions d’observation et produit par exemple des tracts de propagande dans le but de favoriser la désertion des soldats allemands. A partir de 1943, Missak Manouchian prend part au combat au sein des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans - main-d'œuvre immigrée), un groupe particulièrement actif de la Résistance. Il est arrêté le 16 novembre 1943 par les brigades spéciales de la préfecture de police de Paris. Il est torturé et remis avec vingt-deux de ses camarades aux autorités allemandes puis devient largement connu pour être au centre de l’Affiche rouge Wikipedia-logo-v2.svg, une affiche de la propagande allemande en France visant à dénigrer les résistants en pointant leur origine étrangère. Après un simulacre de procès, Missak Manouchian est exécuté au Mont Valérien à Suresnes le 21 février 1944. En 1947, Mélinée Manouchian part en Arménie, car la diaspora était encouragée par le régime soviétique pour des raisons démographiques. Elle poursuit ses études dans la capitale Erevan, soutient une thèse sur l’histoire de la presse arménienne et donne des cours à l’Académie nationale des sciences. Mélinée Manouchian revient en France en 1964. Elle participe en 1985 à un documentaire mettant en cause le PCF dans la mort de son mari, elle soutient aussi l’Asala, une organisation terroriste dont le but est de faire reconnaître le génocide des Arméniens. Mélinée Manouchian est décorée de la Légion d’honneur et décède à Paris peu après, le 6 décembre 1989.

Le 21 février 2024 aura lieu l'entrée au Panthéon des deux époux, 80 ans après l'exécution de Missak Manouchian[1]

Note et références