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En prison rue Saint-Hélier
Au début de la rue Saint-Hélier se trouvaient jusqu'à la seconde guerre mondiale * - la prison fut détruite par le bombardement du 9 juin 1944 - [1] et depuis 1868 les établissements de la Manutention et de la prison militaire (où séjourna Alfred Dreyfus en 1899 pendant son procès de Rennes). Pendant la guerre cette prison changea de destination et devient prison civile. Elle était administrée par les autorités françaises et utilisée pour la détention de délinquants mais aussi de patriotes arrêtés par la police française anticommuniste, la SPAC.
Une visite à la prison:
"J'avais, en 1942, suscité une visite de la prison militaire située devant le lycée, devenue prison civile du fait de la mainmise des Allemands sur la prison Jacques-Cartier. La commission d'enquête est composée du Premier président de la cour d'appel, du procureur général, du président de la Croix-Rouge, de moi-même et, inévitablement, du docteur Baderot[2].
Ce que nous voyons dépasse toute imagination : huit détenus dans des cellules individuelles, prévenus et condamnés mélangés et, le pire, six gosses de 15 à 17 ans soupçonnés de marché noir, enfermés ensemble dans une cellule n'ayant qu'un soupirail s'ouvrant sur un couloir obscur. L'unique ampoule électrique n'est allumée qu'au moment des repas. Le reste du temps, ils sont dans une obscurité totale. J'entends encore le procureur général dire en sortant: " Autrefois la pédérastie était facultative dans les prisons; je vois qu'on tend à la rendre obligatoire''" [3]
René Patay
Références
- ↑ Bombardements des 9 et 12 juin 1944
- ↑ Rue Docteur Baderot
- ↑ Mémoires d'un Français moyen p. 154. René Patay - 1974