Georges Ferréol Vuitton

Georges Ferréol Vuitton (13 juillet 1857 – 26 octobre 1936) était le fils unique de Louis Vuitton (1821–1892 ; couturier et malletier français de l'impératrice Eugénie de Montijo) et de Clémence-Émilie Vuitton, qui succéda à son père à la tête de la marque Louis Vuitton, aujourd'hui sous l'égide de la société mère LVMH.

Georges est surtout connu pour avoir créé l'imprimé monogramme LV, très répandu, en hommage à son père et pour lutter contre la contrefaçon. Il est également connu pour avoir commercialisé les produits Louis Vuitton à l'international. Après la mort de Georges Vuitton en 1936, son fils Gaston Louis Vuitton (1883–1970) lui succéda à la tête de la marque Vuitton.

Un passage par Rennes pour rejoindre Jersey, tremplin éducatif et linguistique

Louis et Clémence-Émilie envoyèrent Georges à l'école de Jersey pour apprendre l'anglais, Louis n'étant pas à l'aise avec les riches clients. Après le décès de Louis Vuitton à l'âge de 70 ans, le 27 février 1892, son fils Georges prit la tête de l'entreprise de malles et de sacs de luxe. Il fut le premier homme de la famille Vuitton à faire connaître la marque hors de France et à l'international, en la présentant à l'Exposition universelle de Chicago en 1893.

Quand tout a commencé : les moyens de transport sont alors révolutionnés par la machine à vapeur et le tourisme

À l’époque, voitures à chevaux, bateaux et trains sont les principaux modes de transport et les bagages sont trop souvent malmenés. Les voyageurs font appel aux services des artisans pour emballer et protéger leurs effets personnels[1].

En dépit des distances, le luxe doit savoir toujours innover : Tout bagage doit allier grande mobilité et légèreté

En 1835, à l'âge de 13 ans, son père Louis Vuitton, un jeune garçon parcourut près de 480 kilomètres à pied jusqu'à Paris. Il cumula des petits boulots et fit tout ce qu'il pouvait pour survivre. Il finit par apprendre un métier : la fabrication de valises. Rapidement, il gagna suffisamment pour ouvrir sa propre boutique de fabrication de valises[2].

Un écho aux traditions rennaises du lin et du transport fluvial

Une toile initialement en lin tissé aux métiers Jaquard puis collée sur les malles grâce à un mélange de dextrine et de farine de seigle

En 1896, Georges Vuitton crée lui-même la célèbre toile révolutionnaire « Monogramme LV » dont il fait l'emblème de la marque : une toile initialement en lin tissé aux métiers Jaquard puis collée sur les malles grâce à un mélange de dextrine et de farine de seigle.

Un atelier transféré à Asnières au bord de la Seine, pour profiter du transport fluvial comme Rennes avec l'Ille-et-Vilaine

En 1859, Louis Vuitton s'agrandit et transfère son atelier d'une vingtaine d'employés à Asnières au bord de la Seine, pour profiter du transport fluvial.

Des moulins à farine millénaires ont été construits sur la Vilaine, entre les écluses de Cicé et d’Apigné, ainsi qu'au niveau de la cale Robinson de Saint-Grégoire.

Rennes à la fin du XIXe siècle : une ville carrefour des langues et des communications

La circulation des langues à l'époque de Joseph Loth et de Georges Vuitton

Le Square Joseph Loth pourrait aussi rappeler une formule de Rabelais : "Autant de langues un homme sait parler, autant d'hommes il vaut". Le petit square Joseph Loth se trouve en côté du Musée des Beaux-Arts, à l'angle du quai Emile Zola et de l'avenue Janvier, bordé au sud par la rue Toullier.

Après ses études à Sainte-Anne-d'Auray, Joseph Loth est entre 1867 et 1869 maître-auxiliaire au Lycée de Rennes[3]

Travaux et innovations linguistiques : l'étude précise des dialectes

En 1883, Joseph Loth est nommé à la faculté des lettres de Rennes, où il enseigne les langues celtiques. Cette même année, il fonde les Annales de Bretagne, revue dans laquelle il publie de nombreux textes et dont il assume la direction jusqu'en 1910. Il est nommé professeur au Collège de France en 1910 et il est élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1919.

Joseph Loth a publié de nombreux textes dans la Revue celtique et traduit en français des textes d'autres langues celtiques (Mabinogion). L’Académie française lui décerne le prix Langlois en 1890 pour ces traductions. Contrairement à beaucoup de ses pairs, c'était un partisan de l'étude précise des dialectes.

Arthur William Loth, inventeur rennais d'un système de navigation permettant aux aviateurs d'étendre des sons à grande distance pour se guider

Arthur William Loth, né le 8 mai 1888 à Rennes, a été l'inventeur d'un système de navigation permettant aux aviateurs d'étendre des sons à grande distance pour se guider. Il fut l'un des piliers fondateurs du Stade Rennais.

Il est possible de retrouver un article de presse, écrit par André Anson en homme à LOTH, paru dans le journal L’Avenir de la Bretagne le 21 juin 1962, conservé aux Archives départementales d’Ille-et-Vilaine sous la cote suivante 1 Per 2637/1.

Par ailleurs, l’Amicale des Anciens des TRT (Télécommunications radiotéléphoniques et télégraphiques) indique que Monsieur Loth, dépositaire d’un grand nombre de brevets d’invention, créa en 1921 un bureau d’études, la Société industrielle des Procédés LOTH (S.I.P.L), située avenue Kléber à Paris.

Les Archives nationales du Monde du Travail conservent un document sur cette société, référencé sous la cote suivante :

- 2002 026 Petits fonds et pièces isolées article 118.

Les inventions de Georges Vuitton

La serrure incrochetable

En 1886, Georges Vuitton révolutionne les serrures de bagages avec un système de fermeture ingénieux qui transforma les malles de voyage en véritables coffres à trésors.

La serrure à Gorge

Dans les années 1900, les voyageurs transportent l’ensemble de leurs effets personnels dans des garde-robes et des malles plates qui, malheureusement, n’échappent pas aux voleurs. Passé maître malletier, Louis Vuitton a voulu aider ses clients à protéger leurs biens à l’intérieur de leurs bagages.

En 1886, le père et le fils, Louis et Georges, ont adopté un système de verrou unique, équipé de deux boucles de ressort. Après plusieurs années passées à travailler à sa conception, Georges a déposé le brevet de ce système révolutionnaire. Il défie alors le célèbre prestidigitateur Harry Houdini de s’extraire d’une boîte fermée par une serrure Louis Vuitton. Houdini n’a pas relevé le défi et l’efficacité de la serrure n’est plus à prouver. Elle est encore utilisée de nos jours.

Et si le Luxe à la Française, c’était ça ?

La capacité à offrir ce qui ne s’achète pas : le temps, l’expérience et le geste…

Si la France est aujourd’hui leader du luxe mondial, ce n’est pas par hasard.

Elle a su, au fil des siècles, faire du geste une culture, du détail un art et du patrimoine un levier d’avenir.

  1. https://fr.louisvuitton.com/fra-fr/magazine/articles/a-legendary-history
  2. https://www.amazon.com/dp/B00RY8OT08
  3. Le Roux Pierre. Nécrologie de M. Joseph Loth. In: Annales de Bretagne. Tome 41, numéro 1-2, 1934. pp. 2-6.