Hôpital Sud
Texte rédigé par Bernard Morin dans le cadre de l'Atelier Urbain du Blosne
Le Blosne Avant
Des cultures, des prairies, un bois,autour de fermes réparties en petits villages, deux ou trois maisons: Torigné, Basses Ourmes, Thébaudais... la vraie campagne à deux pas de la ville.
La reconfiguration
- 1965, construction de la rocade.
- 1969, arrivée des premiers habitants au Landrel[1]. En bordure de la rocade les immeubles ont poussé comme des champignons.
- 1971, construction du lotissement Notre Foyer, ouverture de l'école Torigné.
- 1972, ouverture de l'école Volga.
- 1975, mise en service du terrain des sports Paul Lafargue.
Il reste un terrain vague, un grand carré d'environ 5000 m2
Ce sera l'Hôpital Sud
- Octobre 1980, ouverture de deux services.
L'Hôpital va vivre sa vie d'hôpital, lieu où l'intimité des malades, le secret médical, en font un endroit à part, bien éloigné du monde urbain environnant et de ses préoccupations. Il connaît quand même quelques problèmes de voisinage, notamment avec la zone d'habitat ouest, lieu baptisé Notre Foyer.
Ce sont essentiellement des problèmes de parking, de stationnement. Deux parkings exigus ne suffisent pas aux visiteurs quotidiens. Les voitures cherchent à stationner devant l'environnement immédiat, inévitablement devant quelques domiciles. Une saine concertation prendra forme entre la direction de l'hôpital et le comité de lotissement.
A l'est de l'hôpital, la question du stationnement se pose aussi.
Dans le développement normal de l'équipement hospitalier on peut évoquer deux étapes:
- L'hôpital Sud
Trois secteurs:
- Les urgences médicales pédiatriques.
- les services de soin (cf plan).
- Un plateau technique (laboratoire, radiologie, imagerie médicale).
- L'Hôpital Anne de Bretagne
Nom évoqué en 2008 mais qui tarde à se concrétiser. Se sont regroupées sur un même site toutes les activités concourant à la prise en charge des femmes et des enfants dès 2007.
L'hôpital Sud fait partie du Centre hospitalier universitaire (CHU) et sa fermeture est prévue par le CHU.
Environnement immédiat
Ici comme ailleurs on a tout arasé. Aucun vestige du passé. Vif regret, 40 ans plus tard. Une seule exception, l'allée des Dardanelles, chemin piétonnier qui mène au terrain sportif du CRAPA.
Allée remarquable, vraie rabine, terme gallo qui désigne une avenue. Elle est plantée de tilleuls puis de chênes, ancêtres respectables.
L'Hôpital et son environnement constituent un lieu paisible, verdoyant, lieu de proximité recherché des « Blosniens ».
Le modèle Fontenoy : une architecture hospitalière
(texte extrait du document Annexe au CCTP CHU Rennes diagnostic des possibles.)
Le programme d’hôpital de type Fontenoy est lancée par un concours nationale de conception-construction en 1973. Dans la lignée du modèle de type Beaune (1966), ce programme est une tentative d’industrialisation de la fabrique hospitalière qui est impulsé dans un contexte de réforme important. En effet, la loi du 31 décembre 1970 crée le « service public hospitalier» auxquels participent hôpitaux publics et privés. Une carte sanitaire est mise en place avec un découpage de l’espace géographique en 256 secteurs sanitaires regroupant env. 200 000 habitants chacun.
L’accord signé avec le ministère de la Santé dans un bureau donnant sur la place Fontenoy à Paris aurait donné son nom à ce plan en croix ou en arbre, qui succède au modèle pavillonnaire de l’architecture hygiéniste du XIXe siècle.[2]
Le modèle Fontenoy propose une capacité d’accueil d’environ 500 à 600 lits. Le modèle Fontenoy a pour but d’optimiser la qualité des soins, de réduire les coûts d’exploitation et « d’humaniser » les conditions de séjour des malades. L’une des nouveauté de ce modèle est notamment de créer une auberge de jour offrant des chambres de repos en journée (ancêtre de l’hôpital de jour). La création d’un réseau de distribution individuelle de médicaments depuis la pharmacie centrale est aussi une grande innovation car cela permet d’éviter leur stockage dans les services. Un réseau similaire pour l’évacuation du linge sale par tube pneumatique de diamètre 60 cm est décrit dans la notice du permis de construire. L’historienne Capucine Lemaître parle d’hôpital « technologique »
Un modèle répliqué à travers toute la France
La première version de l’hôpital Fontenoy est construite sous la forme d’un H à Quimper et à Boulogne-sur-Mer. En mars 1974, le conseil d’administration de l’hôpital de Rennes retient l’option architecturale du type Fontenoy « variante X », et les travaux démarrent à compter de 1976 suivis par les architectes Paul Phelouzat et André Korniloff avec le bureau d’études OTH.
Cette morphologie en croix sera dupliquée par la même équipe de maîtrise d’œuvre à Chartres, au Mans et au Havre. D’autres hôpitaux Fontenoy en X sont créés à Amiens, Roubaix et Marseille. Il existe aussi un modèle Fontenoy en Y à Tarbes. Au total, on décompte 10 exemplaires Fontenoy dans l’hexagone, encore en service. A l’image de Rennes, tous les autres bâtiments Fontenoy ont subi des extension. En comparaison des autres hôpitaux Fontenoy en X, le site de l’hôpital Sud de Rennes semble plus arboré et a gardé une certaine intégrité.
Futur du site
Dans le cadre de la libération du site de l’hôpital sud à l’horizon 2028[3], un projet de requalification du site est imaginé. Rennes Métropole a mandaté Territoires [4]dans le but de mener une étude de cadrage et de préfiguration urbaine.
La construction de l’Hôpital Sud est décidée dans les années 1970 alors que la population de Rennes atteint 200 000 habitants. Ce nouvel équipement hospitalier sera implanté à proximité du quartier de grand ensemble du Blosne, afin d’équilibrer l’offre de santé sur la ville. Le Blosne est une ancienne ZUP (Zone à Urbaniser en priorité) dessinée par l’architecte-urbaniste Michel Marty pour la construction de plus de 12 000 logements. Implanté en limite du quartier sur un site de 6,7 ha, l’établissement hospitalier constitue un équipement structurant, complémentaire aux grands ensembles résidentiels et aux équipements collectifs emblématiques de la ZUP (écoles, lycée, équipements sportifs). Aujourd’hui, sa reconversion représente une opportunité majeure pour requalifier et diversifier l’offre urbaine, renforcer les conƟnuités avec les quartiers voisins et valoriser le patrimoine urbain et paysager hérité de la ZUP, tout en l’adaptant aux besoins contemporains en matière de logement, de mobilités et de cadre de vie. Cette mutation s’inscrit également dans le prolongement des dynamiques de requalification du quartier du Blosne, porté par le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU). La reconversion de l’Hôpital Sud peut compléter l’offre résidentielle, diversifier les usages et renforcer les équipements et services pour les habitants des quartiers voisins. En ce sens, la reconversion de l’Hôpital Sud ne se limite pas à une opération foncière : elle constitue un maillon central de la recomposition urbaine du Sud de Rennes, un site emblématique capable de renforcer la mixité fonctionnelle, de favoriser la cohérence métropolitaine et d’incarner concrètement les principes de la Ville archipel.
Sur la carte
- ↑ Place du Landrel
- ↑ https://www.ouest-france.fr/economie/immobilier/grand-projet-lhopital-sud-de-rennes-va-se-metamorphoser-23ff57a6-995d-11f0-bc84-9e08c570c0db
- ↑ https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/a-rennes-que-deviendra-le-site-de-lhopital-sud-qui-sera-transfere-a-pontchaillou-63bf44ee-099a-11f0-8a07-c6476d4a0ef7
- ↑ https://www.territoires-rennes.fr/les-projets/hopital-sud

