Henri Tudor en exil, de passage à Rennes (1483)
Henri Tudor également connu sous le nom d'Henri VII
, est le premier souverain et le fondateur de la dynastie Tudor.
Henry, petit prétendant au trône est vite évincé pendant la guerre fratricide des Deux Roses, lorsque le roi Édouard IV monte sur le trône. Alors, il s’enfuit en Bretagne. Et quand Édouard meurt, son frère Richard III usurpe la couronne, après avoir fait assassiner ses neveux, dans la tour de Londres. Tout le monde voit donc en Henry le roi légitime. Il faut qu’il revienne, faire valoir ses droits !
Mais avant cela, il se rend à la cathédrale Saint-Pierre de Rennes, le jour de Noël 1483 et jure que s’il était reconnu roi d’Angleterre, il épouserait la sœur de ses neveux assassinés, Elizabeth d’York
. Pour que les deux roses soient enfin réunies. [1]
Ce mariage, effectif en 1486, scellera la fin de la Guerre des Deux-Roses et est à l'origine de la dynastie des Tudor qui donnera cinq souverains à l'Angleterre dont les deux premières reines régnantes, successivement Marie Ire et Élisabeth Ire.
En exil quatorze ans en Bretagne
Après le retour d'Édouard IV au printemps 1471, Henri VI et son fils Édouard de Westminster sont assassinés. Henri Tudor devient l'unique survivant de la Maison de Lancastre. Il passe une année au château de Largoët -Tours d'Elven) et 13 ans au château de Suscinio, à 11 km de Vannes.
Il vit alors en exil pendant près de quatorze ans en Bretagne avec son oncle, à la cour du duc François II. En novembre 1476, le duc tombe malade et ses conseillers négocient avec Édouard IV l'extradition d'Henri vers l'Angleterre. Henri est escorté jusqu'à Saint-Malo, où un navire l'attend. Il feint alors des crampes d'estomac et dans la confusion, se réfugie dans un monastère. Son attitude émeut la population locale et il est relâché.
Étonnamment, Henri reste le dernier souverain d'Europe à avoir parlé le breton, bien qu'il soit anglais.[2]
Héritage et influence transmanche
Henri a été sous la protection financière et physique de la Bretagne durant la plus grande partie de sa vie avant son accession au trône d'Angleterre. Toutefois, afin de renforcer sa position, il subventionne la construction de navires, fait construire la première cale sèche d'Europe à Portsmouth en 1495 et améliore les possibilités de commerce. À sa mort, il a amassé une fortune personnelle de 1,5 million de livres.
En 1489, il émet une monnaie d'or, le « souverain » (en anglais, sovereign), qui continue à être régulièrement frappée de nos jours.
Sa politique financière est toutefois contestée : en effet, ses collectes de taxes pour mener ses campagnes militaires sont fréquentes et élevées, ce qui entraîne une rébellion dans le Yorkshire en 1489 et une autre en Cornouailles en 1497.
Politique étrangère et Arc atlantique
Henri VII est l'un des premiers monarques européens à reconnaître l'importance du royaume espagnol nouvellement unifié. En 1489, il signe le traité de Medina del Campo par lequel son fils Arthur doit épouser Catherine d'Aragon, fille d'Isabelle de Castille et de Ferdinand II d'Aragon. En 1501, Arthur épouse Catherine.
Henri VII n'est pas un militaire et ne voit aucun intérêt à reconquérir les territoires pris par la France durant les règnes de ses prédécesseurs. C'est pourquoi il signe avec empressement le traité d'Étaples[3] avec la France le 3 novembre 1492. Ce traité remplit les caisses du royaume et assure que la France ne soutiendra plus les prétendants au trône anglais, tels Perkin Warbeck.
Le 24 janvier 1502, il signe le premier traité entre l'Angleterre et l'Écosse depuis près de deux siècles et marie sa fille Marguerite au roi Jacques IV d'Écosse.
Il forme également une alliance avec le Saint-Empire romain germanique durant le règne de l'empereur Maximilien Ier et persuade le pape Innocent VIII d'excommunier tous les prétendants au trône anglais.
Références
- ↑ A Brief History of the Tudor Age. Jasper Ridley. Robinson -2013
- ↑ Henry VII (roi d'Angleterre)
- ↑ Traité d'Étaples