Henriette Marie Lamour
Henriette Marie Lamour est née le 7 février 1898 et décédée le 28 mars 1944 pendant la Seconde Guerre Mondiale. Soit près de quatre mois après que Le dernier train de résistants déportés et militaires prisonniers quitte Rennes juste avant la libération. Ce train comptait environ 900 personnes, dont 250 femmes parties de La Courrouze, surtout des prisonniers politiques résistants, mais aussi des prisonniers militaires alliés blessés (293 Américains, 81 Britanniques et 27 Canadiens) et des soldats allemands destinés à passer en conseil de guerre, assemblés de toute la Bretagne dans les prisons de Rennes, prison Jacques-Cartier et camp Margueritte.
Épouse du résistant Louis Marie Pellé[1], ancien receveur des Postes, télégraphes et téléphones (PTT), elle est la fille de Prigent Marie Lamour (1860-1923) et de Marie-Yvonne Le Gléau (1873-1950).
Sa mémoire est mise en lumière dans le cadre de la France Design Week 2025 à Rennes : le design utile à l’honneur.
Le Forum Paris Defence and Strategy a accueilli le 4 avril 2025 une table ronde sur le sujet : « Comment faire Nation au XXIe siècle ? »[2]. Un engagement souvent oublié. Si l’Histoire a longtemps mis en avant les figures masculines de la Résistance, de nombreuses femmes ont joué un rôle crucial entre 1940 et 1944. Elles ont sauvé des Juifs poursuivis, soigné des combattants blessés et transmis des messages secrets pour coordonner les actions clandestines[3].
80 ans après la Libération : une période encore trop peu étudiée sous l’angle du genre.
La Mission 80 ans de la Libération a œuvré en 2025 sur plusieurs domaines afin de préserver et dynamiser la Mémoire de la Seconde Guerre Mondiale.
Pour quels enjeux ? le cycle commémoratif d’ensemble sur 2024 et 2025 a constitué un temps fort pour Rennes, pour son rayonnement international mais aussi pour sa cohésion autour des valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité. A Rennes, ces commémorations ont pris une dimension singulière, soulignée par le Président de la République dans son édito au livret des 80 ans de la Libération : « Puisse l’exemple de ces héroïnes et héros, célèbres et anonymes, renforcer notre détermination et notre confiance dans un avenir de paix, de liberté et de sécurité.»[4].
Rennes, laboratoire national des pratiques mémorielles[5][6]
La Libération marque un moment charnière pour les femmes en France. Elles deviennent électrices et éligibles en 1945, s’engagent dans la vie politique, et jouent un rôle majeur dans la reconstruction du pays après avoir combattu durant la guerre, s'être engagées en résistance, parfois avoir collaboré. Mais ont-elles vraiment vécu une "Libération" ? Quels changements concrets ont suivi cette période ? Quelles luttes et inégalités ont persisté ?
Mission 80 ans de la Libération[7] : les femmes sont-elles « les Racines de la Confiance » ?
Oublié pendant plus de 170 ans, il a été redécouvert et soigneusement restauré dans les archives de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis.
« Roots of Trust », une oeuvre de la London Design Biennale 2025[8]
Contrairement aux structures pyramidales descendantes que nous connaissons aujourd'hui, les traits délicats et les lignes organiques du design positionnent intentionnellement l'équipe de direction à la base, les racines, tandis que les travailleurs de première ligne s'étendent vers l'extérieur, le long des branches.
Inspirée du premier organigramme créé en 1855 par Daniel McCallum, surintendant de la New York and Erie Railroad Company
Dans l'installation, le graphique est gravé sur un panneau transparent flottant et doucement éclairé, projetant des « paysages d'ombres » changeants dans l'espace. Ces formes fluides et déstructurées reflètent la difficulté d'organiser des dynamiques humaines, qui sont tout sauf nettes et ordonnées.
Le contraste entre le graphique structuré et ses ombres mouvantes attire l'attention sur la façon dont les systèmes, simplifiés sur le papier, ne reflètent pas la complexité de l'expérience humaine réelle. Par sa fluidité et sa beauté inspirée de la nature, « Roots of Trust » invite le spectateur à reconsidérer les manières linéaires et hiérarchiques dont les organisations conçoivent le pouvoir et la confiance aujourd'hui.
Plus que jamais, le design thinking est nécessaire pour réimaginer les systèmes et les structures rigides qui s'effondrent, sont brisés ou ne sont plus pertinents. En restaurant et en réinterprétant cet artefact historique, Botsman a appris une leçon importante : pour innover et penser différemment, il faut commencer par les racines.
Le droit de vote des femmes, 21 avril 1944
C’est une ordonnance prise à Alger par le Comité Français de la Libération Nationale, après un vote de l’Assemblée Consultative Provisoire, qui a permis aux Françaises de devenir électrices et éligibles. Pour aboutir à ce résultat, il a fallu surmonter des réticences à la fois sexistes et politiques.
Les femmes, en métropole, résistaient autant que les hommes.
Jusqu’au bout, le vote des femmes en France s’est heurté à des résistances sexistes et politiques. Il n’a été acquis qu’en avril 1944, grâce à l’action du Comité français de la Libération nationale (CFLN) et par un vote de l’Assemblée consultative provisoire (ACP) siégeant à Alger. Au préalable, en juin 1942, le général de Gaulle s’était prononcé en faveur du vote des femmes dans sa Déclaration aux mouvements de résistance. Mais quand le programme du Conseil national de la Résistance a été signé dans la clandestinité le 15 mars 1944, le vote des femmes n’y figurait pas, du fait de l’opposition du parti radical. C’est à l’ACP d’Alger que revient la décision finale, entre le 22 et le 24 mars.
Comment leur refuser la citoyenneté quand elles se comportaient d’elles-mêmes en patriotes ?
L’action de l’ACP se déroule en deux temps. Avant le vote en séance publique, la Commission de législation présidée par René Cassin adopte le principe du suffrage féminin mais elle choisit d’en reporter l’application à l’adoption du même principe par la future Assemblée nationale constituante. Celle-ci serait donc d’abord élue par les hommes seuls. C’était mettre un nouveau délai et peut-être un nouvel obstacle à l’égalité des droits des femmes et des hommes[9].
Colloque « Les femmes et la Libération en France, 1944-1946 »
Dans le cadre des 80 ans de la Libération, la Mission Libération organise un colloque scientifique consacré aux femmes et à la Libération (1944-1946). Pendant trois jours, chercheurs, historiens et citoyens se réuniront pour explorer le rôle et l'expérience des femmes durant cette période clé, entre conquêtes politiques, engagements citoyens et transformations sociales.
Design utile au féminin : Henriette Marie Lamour, un parcours sur l’impact des femmes pour créer un monde meilleur
L'objectif est de faire découvrir le rôle central que les femmes ont joué tout au long de l’Histoire jusqu’à aujourd’hui. Leurs contributions positives démontrent que lorsque les femmes s’épanouissent, l’ensemble du design prospère.
Comprendre l’impact positif que les femmes ont sur le monde et les défis auxquels elles sont encore confrontées
Une série de rencontres « histoire de territoire, design de demain » a été organisée dans ce sens.
Initiatives et solutions développées par les femmes et leurs répercussions sur la création d’un monde meilleur
Un retour d’expérience sur des parcours authentiques, riches de sens et porteurs d’inspirations pour demain est proposé.
Un espace pour des discussions significatives soutenant la vision et les contributions des femmes au façonnement de la société
Pour enrichir la programmation, vingt exemples de femmes inspirantes ont été soumis à la discussion et au débat.
Héritage
Henriette Marie Lamour a eu cinq enfants avec son époux Louis Marie Pellé :
- Marie Josephe Denise Pellé (1927-2022)
- Anna Marie Thérèse Pellé (1929-2002)
- Jeanne Louise Marie Pellé née en 1930
- Yves Joseph Marie Pellé (1934-2011)
- Pierre Pellé né dans les années 30
- ↑ https://www.geneanet.org/registres/view/900577/275?individu_filter=25859875
- ↑ https://www.defense.gouv.fr/mission-liberation/actualites/table-ronde-comment-faire-nation-au-xxie-siecle-paris-defence-and-strategy-forum
- ↑ https://www.defense.gouv.fr/mission-liberation/vivre-liberation/quelques-projets-labellises-mission-liberation/femmes-resistance-exposition
- ↑ https://www.defense.gouv.fr/mission-liberation/qui-sommes-nous/mission-liberation#title-45264
- ↑ https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/rennes-un-laboratoire-de-pratiques-memorielles-848650
- ↑ https://cimetieres.rennes.fr/accueil/actualites/toutes_les_actualites/156_629/rennes_ville_de_larriere_en_etat_de_siege
- ↑ https://x.com/Mission80ans
- ↑ https://www.somersethouse.org.uk/whats-on/london-design-biennale-2025?utm_source=London+Design+Biennale+Bulletin&utm_campaign=8badfd581a-LDB25_EMAIL_CAMPAIGN_First_Reveal_2025_03_06_COPY_&utm_medium=email&utm_term=0_cb7f96a21f-8badfd581a-264671501
- ↑ https://www.defense.gouv.fr/mission-liberation/actualites/droit-vote-femmes-21-avril-1944