Léon Marie Joseph Dolon

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Léon Marie Joseph Dolon
Louis Grivart(1829-1901), ancien ministre, gouverneur du Crédit foncier de France
Hippolyte Morel, gouverneur du Crédit foncier de France en 1900

Léon Marie Joseph Dolon est un banquier né le 08 juin 1878 à Dinan (Côtes d'Armor) et décédé à Bois-Colombes (à l'époque département de la Seine).

D'abord clerc de notaire auprès Maître Radenac, il démarre ensuite une carrière de banquier, en qualité de rédacteur au Crédit foncier de France[1]. Et participe à son développement à Rennes, marchant sur les traces de Louis Grivart et d'Hippolyte Morel, gouverneur du Crédit foncier de France[2], poste occupé jusqu'en 1920.

Investi dans le développement postal, le Crédit foncier de France a favorisé l'essor des télécommunications à Rennes, en particulier Radio Rennes - P.T.T. apparue en phase d'expérimentation dès 1927 et développée dans les studios du palais du Commerce, au coeur de l'Hôtel des postes de Rennes et ancien palais du commerce[3].

A l'écoute de leviers de financements innovants, les bâtisseurs de la doctrine d'investissement avaient compris dès la fin du XIXe siècle qu'ils avaient tout intérêt à se centrer sur un service de paquebots financé par des conventions postales.

Cette supervision publique déjoua les méfaits du fonctionnarisme car elle était combinée à la recherche du profit… et la crainte des pertes. Lorsqu’ils entraient en fonction, les dirigeants, et les principaux cadres, étaient tenus d’acheter un certain nombre d’actions de la banque. Les montants en jeu représentaient jusqu’à huit années de salaires[4].

A l'été 2015, l'écosystème BPI France et la French Tech Rennes Saint-Malo se réunissaient à La Mabilais[5], symbolisant l’intervention publique en ce qui concerne le financement des entreprises. Ces problématiques ne sont pas nouvelles. En 1852, une institution originale responsabilisait les banquiers et évitait les risques systémiques : le Crédit foncier de France (CFF).

L'hôtel des Postes et des Télégraphes de Rennes, une réussite imprévue mais éclatante dans le financement de l'immobilier urbain ... et des paquebots postaux

L'Hôtel des postes de Rennes et ancien palais du commerce représente une réussite imprévue mais éclatante dans le financement de l’immobilier urbain. Grâce aux prêts du Foncier, les villes françaises se couvrent en quelques décennies des immeubles dits haussmanniens (La banque délaisse sa vocation rurale pour se consacrer à l'immobilier urbain, symbolisé par les travaux d'Haussmann). Et elle prête aussi aux municipalités pour moderniser les équipements publics.

Par ailleurs, en s'inspirant du courant d’industriels français qui s'étaient lancés dans de grandes entreprises sous l’impulsion de Napoléon III, les bâtisseurs de la doctrine d'investissement comprennent que, à l’exemple de la compagnie anglaise Cunard, ils ont tout intérêt à se centrer sur un service de paquebots financé par des conventions postales.

Des besoins de communications fiables avec la révolution industrielle et la croissance des échanges

Avec la révolution industrielle et la croissance du commerce international, le besoin de communications fiables devint de plus en plus important entre les différents pays. Il fut donc nécessaire de créer un organisme où les différents États pourraient se rencontrer pour fixer les modalités de fonctionnement permettant à leurs systèmes postaux de travailler ensemble. Dès 1841-1842, l'économiste allemand Johann von Herrfeldt évoque dans ses articles une « union postale universelle ».

L'invention du timbre postal

L'invention du timbre postal faisait dorénavant payer le port par l'expéditeur. Or, pour les expéditions vers l'étranger, seuls des accords bilatéraux existaient. Le calcul des frais de port d'après les pays traversés et les moyens de locomotions employés était donc d'une grande complexité, augmentant le risque de voir le pli ou le colis taxé à sa livraison.

9 octobre 1874 : signature du traité de l'Union Postale Universelle (UPU)[6]

Fonctionnaire dévoué, Abraham Lincoln a commencé son premier poste dans la fonction publique à l'âge de vingt-quatre ans en tant que maître de poste du bureau de poste de New Salem, dans l'Illinois (postmaster of the New Salem, Illinois post office)[7].

« Ceux qui refusent la liberté aux autres ne la méritent pas pour eux-mêmes.»

Abraham Lincoln, de maître de poste à président

Le 19 novembre 1960, treize jours seulement après le 100e anniversaire de l'élection présidentielle de 1860, le ministère des Postes aux Etats-Unis émit un timbre arborant les célèbres paroles d'Abraham Lincoln : « Ceux qui refusent la liberté aux autres ne la méritent pas pour eux-mêmes.»[8].

Avec l'appui du président Abraham Lincoln, une conférence internationale, regroupant 15 pays d'Europe et d'Amérique, est organisée à Paris en mai 1863. Elle avait pour but d'établir des modalités de fonctionnement communes et des tarifs postaux plus uniformes et simples à calculer. Malheureusement, aucun accord véritablement applicable ne fut trouvé, même si cette « Première Conférence postale internationale » aboutit à une simplification des tarifs postaux.

Dès son accès au pouvoir, Napoléon III cherche à résoudre le manque de financement des activités agricoles. Traditionnellement, les notaires mettaient en relation, via des prêts hypothécaires, les agriculteurs souhaitant investir avec des épargnants.

Mais depuis le boom des chemins de fer de la fin des années 1840, l’épargne se détourne de ces prêts ruraux au profit des obligations émises par les compagnies pour financer la construction du premier réseau ferré. Voulu par l’Empereur, le Crédit Foncier doit résoudre ces difficultés en accordant des prêts sur hypothèques qu’il finance par l’émission de ses propres obligations.

Le Crédit foncier de France délaisse vite sa vocation rurale pour se consacrer à l’immobilier urbain... mais aussi les paquebots postaux

Courte chronologie du Second Empire

10 décembre 1848 : Election de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la IIe République.

28 février 1852 : Création par décret des sociétés de crédit foncier[9].

28 mars 1852 : Création de la Banque foncière de Paris.

9 septembre 1852 : Les frères Pereire fondent la Société générale de crédit mobilier autorisée par un décret du 18 novembre.

Contexte de 1852 : le Crédit foncier de France invente un financement immobilier responsable[10]

Le président de la République Louis-Napoléon Bonaparte, après son coup d'État du 2 décembre 1851, décrète le 28 février 1852 la création de Sociétés de crédit foncier. Il cherche ainsi à résoudre le manque de financement des activités agricoles. Des prêts hypothécaires étaient traditionnellement proposés par les notaires aux épargnants voulant investir, mais dès 1840 l'expansion des obligations pour le financement des chemins de fer se fait au détriment du monde agricole. Les sociétés de crédits fonciers peuvent également émettre des obligations pour le monde rural. Xavier Branicki (1816-1879), membre d'une famille de magnats polonais, exilé politique en France, propriétaire du château de Montrésor, confident de la famille Bonaparte et associé de James de Rothschild, avait conseillé Napoléon III sur la manière d'initier un projet de développement rural à l'aide d'un système d'hypothèques (en substance sur la création d'une banque foncière). Il en avait fait l'expérience en Ukraine, Empire russe. Il s'associe avec Louis Wolowski, né à Varsovie, naturalisé Français en 1836 pour créer le 28 mars 1852 la « Banque foncière de Paris », première société de crédit foncier en France qui devient le 10 décembre 1852 le « Crédit foncier de France »5. Branicki devient un des principaux actionnaires et Wolowski en est le directeur général jusqu’en juillet 1854. Le capital initial est de 25 millions de francs et sa zone d'activité étendue à la France entière à partir de 1856.

Le lancement : 1853-1870

En 1870, il participe à l’indemnisation rapide des propriétaires victimes de la guerre franco- allemande de 1870. Il est l’un des établissements se portant garant de l’emprunt d’État destiné

à payer l’indemnité de 5 milliards de francs or imposée par le traité de paix.

Le développement : 1871-1914

En 1874, le Crédit foncier de France escompte les billets hypothécaires maritimes, en faveur des banquiers des armateurs. En 1885, l'établissement est sollicité par les pouvoirs publics pour financer la construction des établissements scolaires prévus par la loi du 20 juin : les « écoles Jules-Ferry ». En 1890, il devient le premier prêteur des collectivités locales.

L'âge d'or de la construction des premiers chantiers navals

En résumé : en 1855, les frères Péreire (Emile et Isaac) créent la Compagnie Générale Maritime (CGM) à Granville en rachetant une petite compagnie forte de quelques voiliers. Le principal actionnaire est le Crédit Mobilier (voir plus bas), banque fondée en 1852 par les mêmes frères Pereire. Cette banque jouera un rôle important, en France, dans la forte croissance économique à crédit de la période 1850 à 1857. Déjà propriétaires ou actionnaires de nombreuses sociétés de chemins de fer, ils s’inscrivent dans un courant d’industriels français qui se lancent dans de grandes entreprises sous l’impulsion de Napoléon III. Les Péreire comprennent que, à l’exemple de la compagnie anglaise Cunard, ils ont tout intérêt à se centrer sur un service de paquebots financé par des conventions postales. Napoléon III, séduit par le concept, en propose un certain nombre à l’époque, que les Péreire refusent en les jugeant trop faibles financièrement. La ligne des Amériques se retrouve ainsi attribuée à Louis Victor Marziou, qui connaît une crise dès 1860. C’est le moment que choisit Isaac Péreire pour renégocier la convention avec l’État. Ainsi la Compagnie Générale Maritime s’engage à desservir pendant vingt ans les lignes transatlantiques suivantes : Le Havre-New York (avec escale à Brest), Saint-Nazaire – Antilles – Aspinswall (ou Colon, au Panama) avec escale à la Martinique et deux services annexes pour la Guadeloupe et Cayenne : à cette époque le transport de passagers et du courrier est réalisé par les mêmes navires. Détail important et qui sera le déclencheur industriel de Saint-Nazaire : la compagnie s’engage de plus à construire la moitié de sa flotte en France soit 8 navires sur les 16 prévues pour les différentes liaisons. En contrepartie de ces engagements, l’État verse une subvention annuelle de 3 720 000 fr à raison d’un voyage par mois pour chaque destination. Une véritable manne pour la compagnie. Et en 1861, un décret impérial change le nom de la CGM en Compagnie Générale Transatlantique

(C.G.T.), pour mieux correspondre à sa nouvelle fonction[11].

Quand en 1862 éclate la guerre civile au Mexique, Napoléon III décide d’engager, avec le Royaume-Uni et l’Espagne, des troupes contre la République du Mexique. L’Empereur voulait aider le pays à se donner un gouvernement indépendant et aussi rétablir une influence française au centre de l’Amérique et créer ainsi des débouchés commerciaux. Une nouvelle ligne vers Veracruz fut donc lancée en urgence à partir de Saint-Nazaire (attributaire des lignes vers l’Amérique Centrale) et avait pour mission le ravitaillement des troupes françaises et de faire une liaison constante avec la métropole. Pour démarrer cette ligne rapidement la compagnie fait en premier lieu l’acquisition de 4 paquebots en Angleterre: Louisiane et Floride qui étaient neufs, Veracruz et Tampico qui étaient de construction récente. Le premier départ de Saint-Nazaire vers Veracruz eu lieu le 14 avril 1862 par le vapeur Louisiane avec deux ans d’avance sur la date fixée par la loi de concession. Une fête somptueuse réunissant toutes les sommités régionales fut organisée.

Avec le levier bancaire, faire du monde un seul territoire postal – Histoire et actualité d’une promesse globale

En 2024, l’Union postale universelle (UPU) a commémoré son 150e anniversaire en organisant plusieurs événements et initiatives sur le thème «150 ans d’engagement pour la communication et le développement des peuples à travers le monde». Ces manifestations ont souligné l’engagement durable de l’UPU en faveur de la communication et du développement à l’échelle mondiale à l’intention de divers publics dans le monde[12].

150e anniversaire de l'Union Postale Universelle : une mission réaffirmée de rapprocher les nations, rendre les communautés plus autonomes et stimuler l’innovation

Le 150e anniversaire de l’UPU n’était pas seulement des célébrations de son passé et de son présent, mais aussi un engagement à façonner l’avenir. Grâce à des événements qui ont suscité l’intérêt du public et marqué une étape historique, l’anniversaire a réaffirmé la mission de l’organisation, à savoir rapprocher les nations, rendre les communautés plus autonomes et stimuler l’innovation.

#PostalWomen et #SheStamps: promouvoir l’avancement, l’inclusion et le bien-être des femmes

2025 : Année de réflexion et de vision

Tout au long de l’année 2025, l’UPU a lancé diverses campagnes de sensibilisation, notamment #PostalWomen et #SheStamps, pour mettre en avant les contributions des femmes en faveur de la poste et encourager les Pays-membres à promouvoir l’inclusion des femmes.

Les postes et les fintech s’allient pour favoriser l’inclusion financière des femmes

L’inclusion financière des femmes représente une occasion importante pour la transformation économique, mais reste un défi constant. Les fintech font progresser l’inclusion financière au moyen des technologies numériques, mais un grand potentiel inexploité persiste dans les propositions de services financiers sensibles à la question du genre. Un rapport s’appuie sur des recherches primaires et secondaires pour examiner les options d’accès numériques des femmes et présente des recommandations pour combler les écarts persistants de genre par le biais des réseaux postaux.

Rapport sur les partenariats entre la poste et les fintechs pour surmonter les inégalités de genre grâce à l'accès aux services financiers numériques postaux

Il présente aussi une cartographie de l’écosystème des principaux acteurs impliqués dans l’avancement de l’inclusion financière des femmes et propose un ensemble de recommandations pour combler efficacement les écarts persistants de genre en matière d’inclusion financière[13].

Sources et références

Greenfield, J. (2020). Le Crédit mobilier avant la suprématie des Pereire. Histoire, Économie et Société, 39(2), 46-63. https://doi.org/10.3917/hes.202.0046

King's College London[14]

  1. https://www.lemonde.fr/emploi/article/2013/05/10/1852-le-credit-foncier-de-france-invente-un-financement-immobilier-responsable_5995140_1698637.html
  2. https://www.lesechos.fr/2018/06/credit-foncier-un-modele-ebranle-par-les-taux-bas-997087
  3. https://www.mahj.org/fr/decouvrir-collections-betsalel/lhotel-des-postes-et-telegraphes-5634
  4. https://www.lemonde.fr/emploi/article/2013/05/10/1852-le-credit-foncier-de-france-invente-un-financement-immobilier-responsable_5995140_1698637.html
  5. https://www.20minutes.fr/rennes/1495591-20141205-rennes-mabilais-futur-siege-french-tech
  6. https://fr.wikisource.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Berne
  7. https://artsandculture.google.com/story/lincoln-from-postmaster-to-president-national-postal-museum/xQUxKfA3Q9CcLg?hl=en
  8. https://artsandculture.google.com/partner/national-postal-museum?hl=en
  9. https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000006069730/1959-01-08
  10. https://www.lemonde.fr/emploi/article/2013/05/10/1852-le-credit-foncier-de-france-invente-un-financement-immobilier-responsable_5995140_1698637.html
  11. https://www.histoire-saint- nazaire.fr/1750-1881/
  12. https://www.upu.int/fr/newsletter/lanniversaire-de-lunion-postale-universelle-marque-un-jalon-et-reflete-cent-cinquante-ans-de-conne
  13. https://www.upu.int/fr/publications/financial-inclusion/rapport-sur-les-partenariats-entre-la-poste-et-les-fintechs-pour-surmonter-les-inegalites-de-genre-g
  14. https://kclpure.kcl.ac.uk/ws/portalfiles/portal/130729476/Cre_dit_mobilier_version_publie_e.pdf