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La liberté de la boulangerie à Rennes sous le Second Empire
La liberté de la boulangerie à Rennes sous le Second Empire[1] est une œuvre de recherche universitaire menée par Yvonne Le Brun. Elle retrace les grandes mutations opérées par les établissements industriels de fabrication du pain au XIXe siècle.
Appelés manutentions civiles, les établissements où se formait initialement le pain pour la troupe, transfèrent leur définition vers la fabrication de pain pour les populations civiles. Le terme de manutention civile se trouve utilisé dans une enquête commandée par le Conseil d'État en juin 1859 sur la boulangerie.
Dans les années 1850, le prix du blé est au plus haut à la suite de mauvaises récoltes. Des sociétés de manutention civile se créent dans plusieurs villes de France pour concurrencer les petites boulangeries.
« Concentrer dans un même établissement les deux industries de meunerie et de boulangerie a pour effet de rapprocher le consommateur de pain au plus près du producteur de blé en supprimant les intermédiaires inutiles et coûteux », tel qu'annoncé par E. Barrabé dans son rapport.
Ouverture de la « Manutention civile » à Rennes
La liberté de la boulangerie permit, en 1864, l'ouverture à Rennes de la « Manutention civile », boulangerie-minoterie industrielle, qui allait assurer à la population, par des prix moins élevés et par le jeu de la concurrence, du pain à bon marché.
Pendant les années de crise frumentaire 1866-1868, la « Manutention civile » accrut ses possibilités de fabrication et de vente au détail, participa aux secours alimentaires, et parvint à contenir la hausse des prix du pain.
Un contexte de tensions politiques
Nul n'ignore la rupture administrative qu'a provoquée le décret du 22 juin 1863 entre la boulangerie rennaise et la municipalité ; on ne peut donc que constater la disparition d'un certain nombre de fonds de boulangerie entre 1864, année où la Manutention civile s'installe à Rennes, et 1870 qui marque la fin du Second Empire et peut-être la mise en question du décret libérateur.
L'Almanach des adresses de Rennes cite 73 boulangers en 1864, 67 en 1870 (Manutention civile non comprise). Cette régression n'est pas nouvelle, on comptait 100 boulangers en 1849, 81 en 1859.
L'exil du président du syndicat des Boulangers en 1904 au Canada
Ce mouvement continu entraîne un déclin de la profession.
Le Rennais Victor Colvez (1864-1932), boulanger de son état, Au grand Four 22 rue Le Bastard, et même président du syndicat des Boulangers en 1902 décide de partir au Canada avec son épouse et ses cinq enfants
Références
La liberté de la boulangerie à Rennes sous le Second Empire », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 94-3, 1987[2]
Le maire nourricier : renouvellements et déclin d'une figure tutélaire dans la France du xixe siècle[3]