Les services allemands de répression
Le Sipo-SD de Rennes, acronymes des Sicherheitspolizei und Sicherheitsdienst, police de sécurité et service de sécurité, [1] est l’organe principal de la répression allemande pendant l’occupation de Rennes .
Le Kommando SIPO-SD de Rennes, installé dès le début de 1941, siège de la police de sûreté et des services de sécurité (Sicherheitspolizei-SD) est installé au 10 rue de Robien, commandé par le Dr Hermann Heerdt SS-Hauptsturmführer,qui prit à son compte les services assumés par la Geheime Feldpolizei et avait compétence sur les quatre départements bretons. Rennes ne communiquait avec Paris qu’après en avoir référé, ne serait-ce que téléphoniquement, à Angers. Les antennes du SIPO-SD de Rennes : Aussendienstselle ou Aussenkommando, furent dirigées à partir de janvier 1943 par le colonel Hartmut Pulmer, ancien membre des Einsatzgruppen (groupes opérationnels ) lors de l'invasion de la Pologne, nazi convaincu, avec pour adjoint Frizt Barnekow. Les services ont ensuite leur siège à la Maison des étudiantes, au 2 rue Jules Ferry. Un poste de quelques agents est situé au 92, rue de Fougères. Des séides sont le Le Bezen Perrot à Rennes à partir de décembre 1943 et il y a En 1944 une Selbstschutzpolizei à Rennes.
Le Kommando de Rennes, avec des antennes à Saint-Malo, Saint-Brieuc, Brest et Vannes, comportait sept sections avec 70 agents allemands et une quinzaine de secrétaires, tant allemandes que françaises répartis en sections. Section I. État du personnel, gestion, intendance, protection de l’immeuble (assurée par le Bezen Perrot), commandée par le lieutenant Otto Huebner, avec 22 agents, décrit comme : « Très méchant avec les Français ». Section II. Surveillance de la police française, service des laissez-passer, police des associations et des réunions, missions de surveillance, répression de la résistance passive, police des étrangers, internements dans les camps (2 agents). Section III. Renseignements économiques, agriculture, pêche, ravitaillement et réquisitions, circulation, transport, emploi des ouvriers français en Allemagne et main d’œuvre en France. L’adjudant Erich Froboese y commande la Bezenn Perrot.
Section IV. C’est la section la plus redoutable, dirigée par le Sturmbannführer Fritz Barnekow avec 22 agents répartis en une douzaine de sous-sections : communistes, émigrants, registres d’écrou, détenus, juifs, religions, francs-maçons, mesures de protection, missions spéciales… etc. A partir de 1943, ses attributions sont augmentées, notamment pour le recrutement d’agents de renseignements. C’est la Gestapo. En règle générale le SD décide lui-même à Rennes de déporter les prévenus. Le transfert vers l’Allemagne se fait par voie ferrée à partir de la prison Jacques-Cartier ou du camp Margueritte. Il est organisé par le sergent-chef Walter Teike et le sergent Paul Hinz. Tous les prisonniers transitent par Compiègne, d’où ils sont ensuite répartis dans les camps en Allemagne. Section VI. Politique française, rapports sur le moral de la population, presse, propagande, culture, partis politiques mouvements de jeunesse, questions raciales. Petite section de deux agents, elle traite les informations fournies par les centaines d’agents de renseignement ou indicateurs français; elle est dirigée par l’adjudant Hans Grimm, 45 ans, dit Lecomte, en poste à Rennes depuis 1942, habitait avec sa maîtresse une maison 26 rue Saint-Melaine. Il avait la haute main sur la presse, les partis politiques et les affaires culturelles, parlant parfaitement français(Il est alsacien) personnage influent au SD, qui a été le bras droit de Pulmer. Section VII. Écoles, universités, littérature et éditions.
Le SD, après interrogatoires, souvent sous la torture, transmet à un tribunal militaire les cas des personnes ayant commis ou ayant l’intention de commettre des attentats contre les Allemands, de même que les possesseurs de postes radio. Le tribunal militaire de la FK 748 de Rennes, incompétent en matière d’affaires d’armes ou de politique, envoie les dossiers reçus du SD à Angers et à Paris pour avis. En général, ces affaires sont traitées par le tribunal du Befehlshaber sud-ouest à Angers ou par celui du Kommandant du Grand-Paris. Une fois en 1942, une affaire d’attentats et sabotages fut jugée sur place. Il y eut 25 condamnés à mort, fusillés le 30 décembre 1942 [3] . Section V. Deux agents s’occupent des affaires de droit commun, comme les vols dans les unités et service allemands, et de la répression du marché noir.
Pour ses déplacements, le SD a réquisitionné le garage Caillard, situé à l’angle de la rue de la Borderie et de la place Hoche. Il dispose d’une dizaine de voitures de tourisme. Fonctionnent aussi à Rennes la Geheime Feldpolizei (GFP), police secrète de campagne, composée de policiers enquêtant sur les actions menées par la Résistance et le Forstchungamt, service des écoutes téléphoniques et d’interception des communications. [4]
références
- ↑ https://kristianhamon.blogspot.com/2018/04/la-police-nazie-en-bretagne-occupee.html
- ↑ https://kristianhamon.blogspot.com/2018/04/la-police-nazie-en-bretagne-occupee.html
- ↑ Butte des Fusillés de la Maltière
- ↑ Oscar Buckmaster : un réseau du SOE en Haute-Bretagne. Daniel Jolys. Société archéologique et historique d’Ille-et-Vilaine (SAHIV) Bulletin et mémoires, pp. 331-355. T. CXXIX – 2025



