Louise Renée de Penancoët de Keroual et l'horlogerie

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Carte ancienne de Rennes établie sous la direction de César-François Cassini de Thury (1714-1784)https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53095266n
Horloge astronomique d'Exeter
Gravure sur un canon de Louis XIV, « le dernier argument des rois ».
La statue de Louis XIV dévoilée au Musée des beaux-arts de Rennes

Louise Renée de Penancoët de Keroual[1] né le 6 septembre 1649 au château de Keroual et morte le 14 novembre 1734 à Paris, est duchesse de Portsmouth et d'Aubigny. Elle est la maîtresse du roi d'Angleterre Charles II Stuart (1630 - 1685) pendant une quinzaine d'années, mais aussi l'agent secret du roi de France, Louis XIV, à l'époque du grand Cassini[2].

Cartographie, artillerie et horlogerie

Le 26e régiment d'artillerie est formé à Rennes par ordre du 20 avril 1872. Il s'appuie sur l'historique des garnisons, combats et batailles du 28e groupe géographique. Le 28e GG tient ses origines du dépôt de la Guerre créé par Louvois en 1688 et du service géographique de l'armée (SGA) son successeur en 1887. Les travaux les plus célèbres réalisés pendant cette période sont :

  • La carte de Cassini, première carte détaillée du royaume de France réalisée au 1/86.400 (rapport correspondant à une échelle de 1 pouce pour 100 toises). Ce travail commencé sous Louis XV s'est terminé à la fin de la Révolution. Napoléon Bonaparte fut le premier à émettre le désir d'avoir une nouvelle carte de France pour remplacer celle de Cassini qui demeurait insuffisante. Sous son impulsion, en 1802, une commission spéciale a défini les principes d'établissement du successeur de la carte de Cassini. En particulier ont été intégrés l'adoption des échelles décimales, l'adoption des courbes de niveau avec effet rehaussé par des hachures suivant la plus grande pente et le nivellement rapporté au niveau de la mer.
  • La carte dite d'état-major au 1/80.000 comptant 274 feuilles, série terminée en 1875. En 1889, le service géographique de l'armée décida d'en dériver une édition au 1/50.000 par simple agrandissement photographique. Cette série prit le nom de 1/50.000 type 1900.

Après la guerre de 1870, l'extension du domaine colonial a conduit les géographes a exercer leurs activités partout où le drapeau français flottait ce qui a donné naissance au service géographique de l'AOF, service géographique de l'AEF, du Levant, de Madagascar et d'Indochine. Les premières cartes détaillées de tous ces territoires ont été réalisées à cette époque, comme la carte d'état-major au 1/80.000 de l'Algérie ou la carte régulière de l'Indochine. La garde d'honneur du 28e groupe géographique le 23 juin 2013 à l'ancien camp de concentration de Natzwiller-Struthof.

La Première Guerre mondiale, premier conflit où l'on a utilisé de façon intensive le tir indirect, a amené de nouveaux développements, en particulier ce qui a été appelé les « groupes de canevas de tir », unités géographiques ayant pour vocation d'établir sur toute la ligne de front des cartes extrêmement détaillées(1/5.000, 1/10.000, 1/20.000) du terrain ainsi que du dispositif ennemi.

Exeter, Bécherel et la nuit des étoiles

Exeter, ville jumelée à Rennes, est dotée d'une horloge astronomique datant du XVeme siecle. Il est très impressionnant de voir l’incarnation de l’ingéniosité des hommes de l’époque. La nuit des étoiles[3] à Bécherel propose au grand public à travers l'exposition Célestes de contempler les étoiles[4].

D'après Jean-René Roy dans son ouvrage Astronomie des dames[5], Louise de Keroual aurait attiré l'attention de Charles II sur les travaux et les instruments de l'Observatoire royal de Paris présidé par le grand Cassini, visant à une mesure plus fiable de la longitude pour la navigation en haute mer. Cette information aurait conduit le roi d’Angleterre à consulter les scientifiques et astronomes anglais pour engager la construction de l'Observatoire royal de Greenwich[6].

Héritage intellectuel et scientifique

« Le ruban de soie qui unit la France et l’Angleterre » ...

Saint-Évremond dit à son propos : « Le ruban de soie qui serrait la taille de Mlle de Keroual unit la France et l’Angleterre ». Saint-Simon la considère comme une aventurière.

... Et le dernier argument des rois

A l'origine, le métier d'orloger (sans H) était destiné au réglage des canons.

En 1671, le premier observatoire à utiliser ce mot dans un sens moderne est érigé à Paris sous le patronage du Roi Soleil et présidé par la dynastie des Cassini

L'observatoire de Paris fut dirigé pendant ses 125 premières années par la famille Cassini.

Si le téléscope rentre dans l'usage courant dès 1661, l'Observatoire de Paris est né du projet, en 1667, de créer un observatoire astronomique équipé de bons instruments permettant d'établir des cartes pour la navigation. Venant en complément de l'Académie des sciences fondée en 1666, il a joué un rôle très important dans l'astronomie en Occident[7].

Louise de Keroual a contribué à lancer la quête de la longitude et a encouragé la fondation de l'Observatoire royal de Greenwich

Les ambitions mondiales des Stuart, conjuguées aux dangers de la navigation, rendaient la recherche de la longitude en mer d'une importance capitale. La Royal Society, créée par Charles II Stuart pour faire progresser la science, l'exhorta à construire un observatoire afin de recueillir des données astronomiques plus précises susceptibles de contribuer à la recherche d'une solution.

Cependant, les projets stagnant, Louise tenta de mettre fin à ce désordre bureaucratique en présentant Charles à un astronome français, le sieur de Saint-Pierre, qui prétendait pouvoir calculer la longitude[8].

John Flamsteed, alors âgé de 27 ans et qui deviendrait le premier astronome royal, testa la méthode de Saint-Pierre et constata que, comme d'autres méthodes contemporaines, elle fonctionnait en théorie, mais pas en pratique.

Le mandat de construction de l'Observatoire royal signé en 1675

L'infrastructure nécessaire à la collecte des données faisait défaut : un observatoire. C'est ce qui convainquit le roi, en 1675, de signer le mandat de construction de l'Observatoire royal, premier institut de recherche scientifique financé par l'État britannique.

Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, une navigation en haute mer sans repères était impossible.

La longitude imposait de connaître l'heure réelle précise

Après plusieurs jours de voyage connaître l'heure (solaire) de Greenwich permettait ainsi aux marins de calculer la différence de longitude entre la position de leur bateau et le méridien de Greenwich, puisque la Terre tourne de 15° de longitude par heure.

Favorite royale

En 1684, Louis XIV, à la demande de Charles II qui fait valoir que cette terre avait appartenu à ses ancêtres les Stuarts, la fait duchesse d'Aubigny (Aubigny-sur-Nère, petite cité berrichonne en Sologne) et pair de France.

Influence et postérité trois siècles plus tard

La Société astronomique de Rennes a été fondée le 28 octobre 1974, près de 300 ans plus tard

Le Centre d’astronomie de La Couyère (CALC) est un équipement mis à la disposition de la SAR par Bretagne Porte de Loire Communauté (https://www.bretagneportedeloire.fr).

La SAR y organise, une fois par mois, une soirée publique, gratuite et ouverte à tous. Lors de ces soirées, nous proposons des animations sur le thème de l’astronomie et, si le temps le permet, nous sortons les télescopes pour observer les astres. Ces événements sont l’occasion de faire découvrir l’univers et de partager les savoirs et la passion auprès du grand public.

Le site héberge une coupole bâtie sur des fondations et deux coupoles mobiles, ainsi qu’un planétarium et un terrain adapté à l’installation de télescopes personnels. Ce dernier dispose d’un accès à l’électricité, pratique pour les astrophotographes. Pour les adhérents qui n’ont pas de matériel, l’association met des télescopes à leur disposition, et les débutants sont accompagnés et conseillés par les plus expérimentés.

Le Centre d’astronomie de La Couyère est inscrit, par arrêté ministériel, sur la liste des sites astronomiques exceptionnels (Arrêté du 27 décembre 2018).

Les locaux de la Société astronomique de Rennes sont situés à la Maison du parc de Beauregard, locaux loués à la Ville de Rennes.