Passerelle Elisa Napoleone Baciocchi

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La passerelle Elisa-Napoleone Baciocchi (Treuzell Elisa-Napoleone Baciocchi) a été dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes en date du 1er avril 2019 pour rendre hommage à :

Elisa-Napoleone Baciocchi

Initiatrice des comices agricoles en Bretagne (1806 – 1869)

Elisa Baciocchi by Stapleaux.jpg

Elisa Napoleone Baciocchi est née à Lucques, en Italie, le 3 juin 1806. Son père Félix est officier de l’armée napoléonienne et sa mère, Élisa Bonaparte, princesse de Piombino et grande duchesse de Toscane, est la sœur de Napoléon 1er, le parrain de l’enfant.

L’éducation de la jeune fille est confiée à une institutrice-gouvernante qui essaie de canaliser l’énergie débordante de la jeune princesse. A 14 ans, elle vit mal la mort de sa mère, en 1820 puis de son oncle l'année suivante. Malgré son caractère peu facile, refusant toute soumission, son père lui trouve quand même un mari, Filippo Camerata-Passionei di Mazzoleni. Mariée en 1824, elle donne naissance à un garçon nait deux ans plus tard. En 1830, le couple se sépare et elle reprend son nom de jeune fille.

Élisa-Napoléone Baciocchi s'installe en Seine-et-Marne. Lorsque que son cousin Louis-Napoléon Bonaparte devient président de la république, en 1848, puis empereur, en 1852, elle fréquente la cour impériale. Son fils entre au Conseil d'État, mais se suicide en 1853 pour une affaire de cœur. Élisa-Napoléone Baciocchi se renferme sur elle-même. Elle se lance dans la pisciculture et dans l'élevage bovin breton, dont elle reçoit un prix lors de l'Exposition Universelle, en 1855.

Elle fait la connaissance de la veuve d'un général originaire de Napoléonville (actuelle Pontivy), mort à Solférino avec qui elle se lie d'amitié. Par son intermédiaire, elle rencontre le couple Rosnyvien de Piré, demeurant ordinairement à Rennes, à l'Hôtel de Châteaugiron, rue de Corbin. En 1857, elle côtoie alors une de leurs relations, le Comte de La Bourdonnaye, adjoint au Maire de Grand-Champ et Conseiller général, dans le Morbihan. Lors d'une visite en Bretagne, elle constate l'extrême misère des paysans. Elle y voit l'occasion de créer de bonnes œuvres. Élisa-Napoléone Baciocchi fait l'acquisition de terrains sur la commune de Grand-Champs ainsi que sur la commune voisine de Bignan, pour y fonder le domaine de Korn-er-Houët. Un chalet en bois est installé sur le site. Commence immédiatement le défrichement et le drainage des terres. Elle parcourt la France pour étudier les meilleures méthodes de cultures, de défrichement, d'asséchement des marais et de production de résineux.

Sur le domaine de Korn-er-Houët, près du village appelé Colpo, des routes sont réalisées, des bâtiments destinés à l'installation d'une ferme-modèle sont construits. Cette exploitation devient la vitrine la plus importante de France en matière de technologies agricoles. C'est un domaine expérimental révolutionnaire, que Napoléon III et son épouse viennent visiter en août 1858. Ses élevages sont toujours au premier rang des Concours et Comices agricoles qu'elle lance en Bretagne.

Sous son influence, des pins sont plantés sur la presqu'île de Quiberon afin de renforcer les dunes. Dans la baie de Saint-Brieuc, elle fait des essais d'ensemencement et de fertilisation d'huîtres. Elle fait installer des parcs à huîtres en rivière d'Auray, des élevages de poissons dans le Golfe du Morbihan, fait assécher les marais d'Ouessant et organise un concours agricole annuel à Korn-er-Houët. Non seulement elle vient en aide aux agriculteurs dans le besoin, mais participe également au bien-être du plus grand nombre. Elle encourage l'artisanat, distribue des aides, réconforte les malades, subventionne des écoles, des églises, des asiles de charité, des bureaux de bienfaisance…

Son chalet initial tombant en ruine, elle fait construire le château de Korn-er-Houët. Avec l'aide de son impérial cousin, elle décide ensuite de créer de toute pièce un village modèle avec mairie, hôpital qui finalement va devenir l'école, une église et une fontaine à chaque extrémité d'une avenue plantée de tilleuls. Colpo devient une commune officielle en 1864.

En 1860, à Rennes, Élisa-Napoléone Baciocchi achète l'Hôtel de Châteaugiron et lui redonne sa splendeur en le restaurant. Elle fait réaliser les somptueux planchers, les lustres, la rampe d'escalier et la marquise en fronton de façade, où se trouvent ses initiales en fer forgé.

Celle qui est appelée, "la Bonne Dame de Colpo" tombe gravement malade, en 1867 et, l'année suivante, elle est victime d'une fracture suite à un accident de voiture. Un an plus tard, sérieusement malade, elle n'est plus transportable et décède au château de Korn-er-Houët, à Colpo. Le 3 février 1869, Élisa-Napoléone Baciocchi est inhumée dans un imposant tombeau de granit, dans l'église de Colpo.

Peu avant de mourir, elle lègue l'hôtel de la rue de Corbin à Napoléon III. Après la chute de l'Empire, en 1870, il devient un quartier général militaire et est actuellement hôtel de commandement de la Région terre nord-ouest.

Notice biographique Joël DAVID – Service ResCom – Ville de Rennes – Rennes Métropole.

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