Penthésilée, reine des Amazones au Musée des beaux-arts de Rennes
L'œuvre la plus importante est une scène de combat d'Amazones (un dessin). Il existe également dans les collections quelques autres dessins. Le musée des beaux arts de Rennes dispose de la série de gravures de Claude Vignon où apparaît Penthésilée.
Dans la mythologie grecque, Penthésilée (en grec ancien Πενθεσίλεια / Penthesíleia) est une reine des Amazones, auxiliaires des Grecs pendant le siège de Troie[1].
En hommage aux Amazones dont le matrimoine exceptionnel remontant à l'Antiquité est conservé au musée des beaux arts de Rennes et en soutien à la lecture publique, un appel a été lancé en faveur d'un timbre à l'effigie de madame Marie-Françoise Jeanneau, femmes de lettres ouverte sur différents pôles d'intérêts culturels et historiques rennais. Marie-Françoise Jeanneau est l'auteure d'une étude sur Les Amazones de la Chouannerie de Théophile Briant (1891-1956).
Lors de la guerre de Troie, elle accourt à l'aide de Priam et elle rencontre Achille...
Penthésilée, reine des Amazones, est la fille d'Arès et d'Otréré. Selon le premier chant de la Suite d'Homère de Quintus de Smyrne, elle serait la sœur de la reine Hippolyte. Ce qui pose un problème de chronologie, étant donné qu'Hippolyte, selon la tradition, a combattu Héraclès ou Thésée : elle est donc plus âgée d'une ou deux générations. Robert Graves note cependant que les mythes concernant Hippolyte sont suffisamment variés pour qu'ils puissent concerner plusieurs femmes partageant le même nom
De l'Éthiopide à la Suite d'Homère
Il existe plusieurs traditions concernant les Amazones à Troie. Le texte de la Chrestomathie de Proclus est étonnant, car aucune raison ne pousse les Amazones à venir au secours de Priam. Au contraire, selon l'Iliade, Priam a combattu jadis contre les Amazones. Philostrate aussi considère qu'il n'y a aucun motif pour que les guerrières viennent au secours des Troyens. Diodore de Sicile tente une première explication en indiquant que Penthésilée, qui venait de commettre un meurtre, se rendit à Troie après la mort d'Hector : il s'agit alors d'une sorte d'exil volontaire.
C'est la raison donnée aussi par Quintus de Smyrne, qui précise qu'il s'agit du meurtre de sa soeur Hippolytè que veut expier Penthésilée ; or deux générations séparent normalement les deux femmes, et l'on comprend aisément qu'il s'agit là d'une tentative de reconstruction tardive de la légende.
Mais l'intérêt majeur de cette légende est de mettre aux prises Achille - le héros masculin par excellence - et Penthésilée, la reine d'un peuple de femmes qui refusent les hommes. Cet épisode est aussi une histoire « d'amour et de mort », puisque c'est au moment où il tue la reine qu'Achille en tombe amoureux. Un motif iconographique souvent repris
Un tel motif ne pouvait qu'inspirer les peintres. On trouve de très nombreuses représentations de cet épisode sur les vases. Nous trouvons aussi la preuve chez Virgile du goût des Anciens pour ce thème. Quand il arrive dans le palais de Didon, Énée contemple une représentation de la guerre de Troie : parmi les héros représentés figure « Penthésilée, conduisant ses bataillons d'Amazones ». Il semble certain que ce motif iconographique était largement développé à l'époque romaine.
Pausanias en témoigne également : les plus grands sanctuaires, celui de Delphes comme celui d'Olympie, étaient ornés de représentations de Penthésilée.
Autres récits sur la guerre de Troie
Il existe d'autres récits qui donnent une grande importance à l'Amazone Penthésilée. Ils ont trouvé un développement important à l'époque romaine avec des auteurs comme Dictys de Crète et Darès le Phrygien.
Le récit suit alors divers schémas. Hector est sur le point d'aller chercher Penthésilée pour lui demander de l'aide quand il est tué. Penthésilée devient alors la championne des Troyens et repousse l'armée des Grecs.
Dans la version de Dictys, Achille prend Penthésilée par les cheveux et la fait tomber de cheval. Alors qu'elle n'est que blessée, Diomède veut la faire jeter dans le Scamandre, où elle sera précipitée une fois morte.
Dans la version de Darès, elle est vaincue par Néoptolème, le fils d'Achille : lors d'un duel, elle blesse Néoptolème qui, malgré ses blessures, la tue en lui tranchant la tête.
Le mythe dans la Littérature moderne
À partir du Roman de Troie, la légende de Penthésilée trouve un essor tout à fait étonnant. La figure de cette reine apparaît dans nombre d'oeuvres - souvent comme simple référence ; mais cette histoire d' « amour » et de « mort » constitue aussi un thème de choix pour Heinrich von Kleist qui à la différence de la version classique du mythe grec, fait mourir Achille, dévorée par les chiens de Penthésilée puis par Penthésilée elle même : « Elle est couchée parmi les chiens déchaînés, celle qu’un ventre humain engendra, elle déchire les membres d’Achille, elle les déchire en lambeaux ! » (scène 22).
Après la dévoration de son amant, le suicide s'offre à Penthésilée comme la seule issue pour en finir à jamais avec la terrible loi des femmes.