Quartier Margueritte, puis caserne Guillaudot

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La caserne Guillaudot dans le quartier de Villeneuve

1909, Rennes, gourmande de casernes

À l’été 1909 des pourparlers s’engagent entre le ministère de la Guerre et la ville de Rennes pour la construction d’une nouvelle caserne au lieu-dit de Villeneuve, à proximité de la prison départementale pour femmes. Rennes est alors une importante ville de garnison, abritant le 41e régiment d’infanterie et les 7e et 10e régiments d’artillerie, le 50e RA l’année suivante. À cette présence militaire impressionnante, s’ajoutent les quartiers généraux de la 38e brigade et de la 19e division d’infanterie, l’état-major du 10e corps d’armée ainsi que des services annexes tels que des ateliers de construction, des services du génie et des bureaux de l’intendance.

Quartier "Marguerite" des débuts, avec la fréquente faute d'orthographe
Le 24e dragons en sa caserne, bd Jacques Cartier

Bien que déjà pourvue des casernes Saint-Georges, de Guines, de Kergus, de Mac Mahon et du Colombier, Rennes se montre favorable à ce nouveau projet. La ville cède gratuitement, en 1910, un terrain de plus de 13 hectares dans le quartier de Villeneuve pour l'établissement d'un régiment de cavalerie[1] et elle contracte un emprunt de 1 030 000 francs, nécessaire à l’acquisition foncière ainsi qu’au paiement d’une subvention au ministère de la Guerre « à titre de fonds de concours » pour la construction de la caserne[2].

Construction du quartier Margueritte sur terrains vagues

L'année suivante, les travaux de viabilisation du terrain sont effectués dans ce secteur de Villeneuve. En 1919, on donne à la caserne le nom de quartier Margueritte, nom du général Jean Auguste Margueritte Wikipedia-logo-v2.svg mort de ses blessures au combat de Sedan en 1870. On attend l’arrivée en la caserne Margueritte d’un régiment de cavalerie, en l’occurrence le 24e Dragons en provenance de Dinan, plutôt qu’une unité d’artillerie. Or une unité de cavalerie ce sont 680 chevaux qui consomment du foin taxé en droits d'octroi à 6 francs la tonne, soit une rentrée de 40 000F pour la ville qui attend aussi beaucoup des emplois induits par l’implantation d’un régiment dans une ville de garnison. Mais la guerre de 1914-1918 ampute et ralentit le programme de construction et la caserne reste vide de conscrits. En 1930, des terrains sont vendus à la société Bretonne d'Habitations à Bon Marché, en vue de la construction de 23 logements pour les sous-officiers et les officiers mariés. L'immeuble de la rue du Garigliano est construit en 1931 par l'entrepreneur Paul Richier, sur les plans de l'architecte Georges Lefort. Le plan d'extension de 1928 prévoit l'ouverture du boulevard Georges Clemenceau, qui sera réalisée en 1933. Trois ans plus tard, 11 385 m2 seront lotis, en bordure du nouveau boulevard. Au nord de la parcelle, divisée par la rue du Garigliano, se situe la caserne, dite Quartier Margueritte, au sud, le long du boulevard Georges Clemenceau, s'étend la gendarmerie. À l'est de la rue du Garigliano se situent les bâtiments administratifs, les services et les remises, à l'ouest sont des logements (pavillons à plusieurs unités d'habitation et immeubles).

Quartier de Villeneuve, vu d'avion. Au 1er plan, la caserne Général Maurice Guillaudot
Vue d'ensemble de la caserne

En 1929 y est installé le 505e régiment de chars de combat. En 1936 le ministère de la Guerre envisage l’implantation à Rennes de trois pelotons de gardes mobiles. Au moment de l'ouverture de la rue du Garigliano, on construit donc des logements supplémentaires pour le casernement des gardes mobiles : 12 pavillons destinés au logement, des bâtiments administratifs et des annexes. Xavier de Gaulle, frère aîné de Charles, ingénieur civil des mines, surveille les travaux. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la caserne et les terrains adjacents servent de camp aux Allemands qui y internent notamment des prisonniers de guerre coloniaux et alliés[3].

2016 : la caserne Général Maurice Guillaudot

En mai 2016, exit le général Margueritte de la caserne du boulevard Georges Clemenceau, mais il a toujours son nom pour une rue voisine[4]. La caserne est rebaptisée du nom de général Maurice Guillaudot[5], illustre gendarme, déporté-résistant, Compagnon de la Libération, général commandant de la région de gendarmerie de Bretagne[6]. La caserne Général Maurice Guillaudot abrite des services de divers échelons : l’état-major de la zone de défense de Rennes, le centre de transmission de la 3e région militaire, la région de gendarmerie de Bretagne, la brigade numérique de la gendarmerie, le groupement de gendarmerie départementale.

Références