Rue Étienne Dolet

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La rue Étienne Dolet vue depuis la rue Paul Féval
Étienne Dolet

La rue Étienne Dolet est une rue située dans le quartier 8 : Sud-Gare ; elle relie la rue Paul Féval à la rue Ginguené et se termine face à l'église des Sacrés-Cœurs. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la ville de Rennes le 28 septembre 1909.


« On décide de baptiser des noms de André Désilles, d'Etienne Dolet et de Ginguené, les rues non dénommées situées prairies de Villeneuve. »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 29 septembre 1909 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

La rue Étienne Dolet vue vers le nord depuis la rue Ginguené

Ce choix ne recueille pas immédiatement l'adhésion favorable de la population :

« Il y a des rues à baptiser ; les habitants du quartier ne veulent plus qu'on se moque d'eux dans le choix des noms ; le nom d'Etienne Dolet a été considéré comme une vulgaire insulte... celui du général Brun, rien qui vaille, et les récents désastres de la Liberté ont démontré que le choix était plus que prématuré ! Pourquoi, dans ce quartier habité, en majeure partie par des Bretons des Côtes du Nord, du Morbihan du Finistère, ne pas donner les noms des principales villes de ces régions ? Il y aurait ainsi des rues de Vannes, de Quimper, de St Brieuc, de Pontivy, de Ploërmel, Lannion, Loudéac, etc. Nantes se montre ville plus Bretonne que la capitale de Bretagne : et même si l'on veut parcourir la liste des noms de ses rues, les gloires bretonnes y sont mieux honorées qu'à Rennes qui devrait être le Panthéon Breton. »

— La Vie Rennaise
Origine : Numéro du 30 janvier 1911 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

Étienne Dolet

Étienne Dolet (Orléans, 3 août 1509 – Paris, 3 août 1546) est un écrivain, poète, imprimeur, humaniste et philologue français.

Considéré comme un libre penseur manifestant son anticléricalisme et son athéisme, il est brûlé vif avec ses livres le 3 août 1546, place Maubert à Paris[1].

La dénomination d'une rue en 1909 au nom d'Etienne Dolet, 400 ans après sa naissance, intervient dans un contexte singulier. L'affaire Dreyfus marque durablement les esprits au début du XXème siècle. Elle a eu pour conséquence de constituer en France deux blocs antagonistes, qui sont, peu ou prou, les mêmes à s'opposer sur la question religieuse. La place de l'Eglise catholique dans les affaires politiques (définie depuis le Concordat napoléonien de 1801 Wikipedia-logo-v2.svg) provoque en effet une violente querelle entre le parti clérical et les groupes politiques majoritaires à la Chambre des députés, en particulier le parti radical. Emile Combes[2], grande figure du radicalisme et anticlérical convaincu, sera à l'origine de la Loi de séparation des Églises et de l'État Wikipedia-logo-v2.svg de 1905. La fracture religieuse en 1902 est donc une réalité dans la France de la Belle Epoque[3], et donner le nom d'Etienne Dolet à une rue en est l'une des marques.

En 1889, une statue en bronze d'Étienne Dolet est érigée sur la place Maubert à Paris, elle représente l'humaniste debout, les mains liées, une presse d'imprimerie à ses pieds. Le 3 août 1896, devant la statue d'Etienne Dolet, une foule de plus de 20 000 personnes manifeste son anticléricalisme et son athéisme. Ce rassemblement annuel des libres-penseurs, le premier dimanche du mois d'août, se heurtera, selon les années, aux autorités qui tenteront à plusieurs reprises de l'interdire[4].

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Note et références

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