Rue Mathurin Méheut
La rue Mathurin Méheut se situe dans le quartier 7 : Francisco Ferrer - Landry - Poterie. Cette voie fut dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 22 juillet 1960[1].
Cette voie rend hommage à Mathurin Méheut, peintre de la Bretagne (1882 - 1958) qui, dans sa jeunesse, suivit les cours de l'école des beaux-arts de Rennes. Des fresques réalisées dès 1942 durant la seconde guerre mondiale par le peintre et son assistante Yvonne Jean Haffen[2], représentant un ensemble de 25 toiles, sont commandées par Yves Milon, alors Doyen de la Faculté des Sciences de Rennes et exécutées dans son atelier parisien dans le but de rejoindre leur destination finale à l'Institut de géologie, rue du Thabor, en 1946[3]. Ces toiles furent finalement transférées dans des locaux de l'Université de Rennes I.
« Quel rêve à réaliser ! Le Japon et les Indes !»
Mathurin Méheut a obtenu une Bourse Autour du Monde par l’intermédiaire de l’Université de Paris dans la cadre de la donation d’Albert Kahn. Celle-ci a été actée le 24 novembre 1913.
Les Archives Nationales conservent les dossiers des Boursiers Autour du Monde dont celui de Mathurin Méheut.
Pour la première fois, un artiste va être appelé à bénéficier de la grande bourse de voyage fondée il y a quelque vingt ans par M. Albert Kahn
« Mathurin Méheut, dans ses études de la flore et de la faune des côtes de l’Atlantique, n’a pas seulement fait preuve d’un talent remarquable, il a encore étudié cette flore et cette faune avec un tel scrupule, avec une observation si attentive et si précise, soit dans le détail, soit dans l’ensemble et en mouvement, soit sur place, parmi les rochers et dans l’eau, soit devant l'aquarium de Roscoff, que ses œuvres, selon le mot d’un membre de notre comité, M. Yves Del âge, professeur à la faculté des sciences et directeur de la station marine zoologique de Roscoff, constituent des documents tellement précis que les savants mêmes et les zoologistes peuvent y recueillir de précieux renseignements" jusqu’alors inconnus.
Bien que Mathurin Méheut ne se soit pas préoccupé exclusivement du caractère scientifique de son œuvre et qu’il ait surtout sincèrement traduit ses observations de la nature — d’une nature peu connue et cependant riche en beautés, — cette œuvre est essentiellement utile, et en cette qualité justifie la récompense que nous comptons lui décerner. »
« Que de travail à faire ! Et que de beautés à voir ! »
En apprenant cette nouvelle, M. Mathurin Méheut a répondu : « Quel rêve à réaliser ! Le Japon et les Indes ! Aller étudier sur place cette nature vivante si variée et si nouvelle pour nous ! Que de travail à faire ! Et que de beautés à voir ! »
Dans une de ses lettres datée du 21 juin 1914 et adressée à M. Liard, Méheut mentionne :
« A Nara la vieille ville des temples, j’ai noté l’ensemble des temples, fragment d’architecture, de multiples études de biches sacrées que l’on trouve partout, et j’ai surtout grâce à la complicité d’un prêtre shintoïste, pu faire des dessins et aquarelles des danseuses sacrées pour la 1ère fois je crois par un Européen. J’ai là motif d’un tableau de grande dimension ».
Bulletin DE LA VIE ARTISTIQUE n°293 15 mai 1921 - Impressions du Japon - LE VOYAGE ABRÉGÉ DE M. MÉHEUT- « Il y avait tant à voir! tant à faire! un monde à découvrir! »
M. Mathurin Méheut réunit au Pavillon de Marsan, outre une abondante production décorative, une centaine de dessins aquarelles rapportés du Japon. Utilisant la bourse de voyage conquise en 1913, le peintre, après escale aux îles Hawaï, prenait contact avec le vieil empire. Quatre mois plus tard, la mobilisation le rappelait. Le beau voyage était interrompu : le peintre n'en est pas consolé. Il garde moins la nostalgie de l’Orient que le regret de n’avoir pu qu ébaucher l’oeuvre énorme qu'il projetait.
Tout ceci n'est rien, s'écrie l'artiste. Ce ne sont que des notes de voyage. Je ne prévoyais pas, naturellement, un si prompt retour. Au lieu de chercher à composer quelques oeuvres, je voulais recueillir d'abord une documentation précise. Je divisai mes recherches selon leur thème : les moeurs agricoles, la liturgie, les temples, les fontaines, l'architecture domestique... Je pus heureusement travailler un peu... »
M. Mathurin Méheut est un Breton scrupuleux. La méthode même qu'il adopta marque le besoin d'ordre de son esprit sérieux. Il s'attache à son labeur comme un chartiste à la découverte d'une faute d'orthographe dans une épopée. Mais son but est plus haut : c'est l'accent de la vie qu'il veut saisir.
— Il n'est pas un peuple qui soit aussi naturellement artiste, fait-il. Voyez comme ces cabanes de paysans sont ingénieusement placées, comme elles utilisent, pour s'abriter d'abord, puis pour se parer de ses rameaux, un arbre heureusement poussé. Voyez ces fontaines établies en pleine terre, dans les champs, parfois assez loin de toute agglomération rurale : quel grand style, quel génie d'invention, quel esprit! » D'éclatantes aquarelles évoquent, en effet, d'adorables formes : dragons musculeux lovés autour des margelles, animaux chimériques vomissant l'eau. D'autres dépeignent les temples somptueux flanqués de colonnes, précédés de haies monumentales, hantés des biches sacrées, élégantes et familières. Quelques-unes montrent, placées à l'orée d'un bois, ces petits temples shintoïstes faits comme un portique et destinés à offrir au dieu Soleil un reposoir. — Il était amusant, observe M. Méheut, d'étudier en décorateur français l'art décoratif japonais. J'ai vu là-bas ces arbres domptés par des tiges de bambou, sortes de tuteurs horizontaux qui imposent aux arbres les déploiements en parasols dont la préparation nous échappait. « Tous les Nippons sont sensibles aux beautés de cet ordre. Il n'est pas une école japonaise qui n'enseigne l'art autant que les sciences. Entrez dans la cabane de l'agriculteur qui patauge dans ses puantes rizières : vous y trouverez, habilement disposés, quelque beau bois grenu, quelque poterie rustique lumineuse. Vous y trouverez toujours des fleurs. On enseigne encore aux jeunes Japonaises l'art de composer des bouquets. »
— Les influences rationalistes venues de l'Occident n'ont-elles pas altéré les moeurs locales? — Sans doute elles ont provoqué certains abandons des usages régionaux, mais sans transformer totalement les moeurs. Le Japonais reste un artiste, fidèle d'ailleurs à ses méthodes originelles. — Vous avez connu là-bas des confrères. Quelles impressions... ■— Les leurs? Ils commençaient toujours par railler entre eux les procédés d'expression français. Puis ils y prenaient goût : c'était une chose neuve à quoi s'intéressait leur curiosité. Et dès lors ils ne me quittaient plus. Il était bien difficile de travailler dans ces conditions, et pourtant j'étais obligé de faire appel à eux, comme introducteurs... » Mais M. Méheut enveloppe d'un long regard les aquarelles qui tapissent le Pavillon de Marsan. — Tout ce qu'il y avait à faire!... murmure-t-il. G. J.
Sur la carte
Note et références
Galerie cartes postales
Tous documents de la Coll. YRG, sauf exception mentionnée
La Bretagne Bleue : série de 8 cartes postales (10,5 x 15 cm) éditées par les Editions d'Art Géo-Fourrier. La société des Amis de Mathurin Méheut a édité plus récemment (1996) 4 autres cartes (11,5 x 16,5 cm) dans le même goût. (Reproductions disponibles au musée Mathurin Meheut de Lamballe, ainsi que de nombreuses autres cartes postales)
6 - La Chapelle à la Fontaine / 7 - La Chapelle au Calvaire / 8 - Le vieux Calvaire / 9 - Le port / 10 - La part des pauvres / 11 - Le vieux moulin (île de Batz) / 12 - La clairière
Editions Eurofrance Annecy 1962 : série de 48 cartes postales reproduisant les illustrations du livre de Pierre Guéguen "Bretagne au bout du monde, Types et coutumes" aux Editions des Horizons de France, Paris 1930 et réédition Ouest-France 1998. Ces cartes sont soit en deux tons, dans les dominantes marron ou bleu, soit multicolores.
106 - Intérieur breton / 107 - Fileuse de Lezcoff / 108 - Vieille maison à Tréguier / 109 - Foire à Morlaix / 110 - Ateliers de potiers / 111 - Marin de Lezcoff / 112 - Devant le chef de Saint-Yves / 113 - La noce bigouden / 114 - Lezcoff - Pointe du Raz / 115 - Bigouden / 116 - Les goémoniers roscovites / 117 - Atelier de potier / 118 - Locronan / 119 - La grande Troménie / 120 - Marché aux bestiaux / 121 - Vieilles femmes se rendant à l'église / 122 - Cimetière / 123 - Dentellières / 124 - Les binious
156 - Jeune femme de Plougastel / 157 - La pointe du Raz / 158 - Vieille maison à Tréguier / 159 - Marée basse à Roscoff / 160 - Les filets bleus / 161 - Saint-Cado / 162 - Vieille bretonne / 163 - Scène familiale / 164 - Les filets bleus / 165 - Petit port de pêche / 166 - Petit port de pêche
206 - Femmes et enfants de Plougastel-Daoulas / 207 - Breton de Bragou-Braz / 208 - Le Chef de Saint-Yves porté au Minihy-Tréguier
Divers
Menus
Illustrations d'une série de 12 menus (25 x 37 cm) de la Maison Prunier, 9, Rue Duflot et 16, Avenue Victor Hugo, Paris et 72, Saint James's Street Londres. Mathurin Méheut a également réalisé les motifs décoratifs de la vaisselle de ces établissements
- Autres menus de la série : Yport Seine Inférieure le marché au poisson sur la grève / Douarnenez Filles d'usines attendant l'arrivée des barques / Concarneau arrivée d'un langoustier / Marseille au Vieux Port dégustation de coquillage / Pêcheurs de rascasses Cassis Bouches du Rhône
- Menus Prunier et autre :
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