« Quand nourrir rimait avec mourir » : différence entre les versions

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La conclusion judiciaire de cette affaire reste bien mince : sont requis l'humiliation et le fouet pour une des inculpés, comme cela se fait assez régulièrement sur la place des Lices, principalement pour des vols. L'agitation, toute relative, produite par cette enquête a pu déranger temporairement certaines des concernées ; rien ne laisse penser que cessent par la suite les agissements indignes puisqu'il n'est rien proposé pour en réduire les causes. On remarquera enfin qu'aucun des parents, aucune mère, n'est interrogé sur ce qu'il sait éventuellement de ce qu'il est advenu de son enfant : la procédure n'est pas adaptée à le recherche de témoins qui pourraient être nombreux à n'avoir rien de particulier à dire, ignorant tout du sort de leur progéniture.
La conclusion judiciaire de cette affaire reste bien mince : sont requis l'humiliation et le fouet pour une des inculpés, comme cela se fait assez régulièrement sur la place des Lices, principalement pour des vols. L'agitation, toute relative, produite par cette enquête a pu déranger temporairement certaines des concernées ; rien ne laisse penser que cessent par la suite les agissements indignes puisqu'il n'est rien proposé pour en réduire les causes. On remarquera enfin qu'aucun des parents, aucune mère, n'est interrogé sur ce qu'il sait éventuellement de ce qu'il est advenu de son enfant : la procédure n'est pas adaptée à le recherche de témoins qui pourraient être nombreux à n'avoir rien de particulier à dire, ignorant tout du sort de leur progéniture.
==Sentence du 6 août 1783==
Copie des deux dernières pages de la sentence qui en comporte huit<ref>Cote 2B 1003.</ref> :
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... Le siège faisant droit sur les conclusions des gens du roy... [les dépositions d'Anne Salmon et de Jeanne Liette rejettées] a declaré Françoise Portal, femme Gurval Joubert, ditte la Dujardin, atteinte et convaincue d'avoir manqué de soins pour les enfans illegitimes dont elle a eté chargée par les sages femmes, d'avoir logé partie de ces enfans dans un embas ou cellier situé derriere sa maison et lui servant à preparer ses legumes, d'avoir donné pour nouriture à ces enfans quoyque seulement agés de quelques jours de la bouillie epaisse faite avec de la farine de bled noir [au lieu de farine faite avec de la farine de froment](barré) tout quoy a pu occasionner la destruction de la pluspart des quarantes et cinq enfants decedés chez elle pendant l'espace de quarante neuf mois, vehementement suspecte de s'etre, quoyque chargée d'un enfant nouveau né, enivrée au point de marcher de la maniere la moins assurée, d'avoir mis sans soin cet enfant dans son tablier dont un des côtés s'etant detachés, cet enfant eut eté precipitée sur le pavé s'il n'avait eté reçu par une particulière, vehementement suspecte d'avoir laissé un enfant mort avec deux vivants, lesquels enfans elle avait reunis dans une barique ; pour reparation de quoy et interet public a condamné la ditte Françoise Portal, femme Gurval Joubert, a etre prise aux prisons de ce siege par l'executeur criminel pour de là etre, par trois jours de marchés consecutifs, conduites les epaules decouvertes par les rues et carrefours de cette ville et notament rue Saint Hellier avis sa demeure, afin d'y etre battue et fustigées de verges, à etre le troisième jour attachés pendant deux heures au pilori sur la place des Lices de cette ville ; ordonne que lors de l'execution du present jugement la ditte Françoise Portal aura un ecriteau devant et derrière portant ces mots "Nourice inhumaine" ;
A declaré Françoise Laurier, femme de Pierre Decaen, ditte la Macé, atteinte et convaincue d'avoir manqué de soins pour les enfans illegitimes lui remis par les matrones à nourrir, de s'etre quoyque chargée de ces enfants absentée differentes fois, les laissant chez elle du matin au soir seuls et enfermés et ce notamment lors de son mariage avec son mary actuel, et lors de la fete Dieu de l'année mil sept cent quatre vingt, vehementement suspect d'avoir laissé reuni dans le meme berceau deux enfants, l'un vivant l'autre mort, pour reparation de quoy et interet public condamne la ditte Françoise Laurier, femme Decaen, à garder prison fermée pendant un an ;
A declaré Perrinne Lamsain, veuve de Jean Michel Bassac, dit Duval, atteinte et convaincue de n'avoir point surveillé les nourices aux soins des quelles elle avait remis des enfans nouveaux nés et notamment la femme Dujardin, d'avoir continué de confier des enfans à cette particulière malgré le decès de la plus grande partie de ceux qu'elle lui a donnés à nourir et ce au nombre de vingt environ ; pour reparation de quoy et interet public condamne la ditte Perrinne Lamsain, ditte Duval, à garder prison pendant un an...
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Elles sont condamnées aux dépens de la procédure. Les autres sont simplement renvoyées, interdiction faite cependant à Jeanne David et à Marie Morand de se charger d'enfant à nourrir.


==Nourrices et sages-femmes inculpées ou entendues==
==Nourrices et sages-femmes inculpées ou entendues==
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