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« Parlement de Bretagne » : différence entre les versions

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Dès le samedi 9 janvier, les syndics et les députés de la Communauté de Ville demandèrent l’entrée du Parlement et, après y avoir été introduits, témoignèrent à la Cour leur reconnaissance des soins qu’elle avait pris pour rendre ce palais à sa perfection, puis ils la supplièrent très humblement d’y vouloir bien faire son entrée le lundi suivant, 11 janvier. Le Président Claude de Marbœuf, remercia les députés et assura de la protection de la Cour la Communauté de Ville qui savait rendre l’obéissance à Sa Majesté et la soumission aux arrêts du Parlement.
Dès le samedi 9 janvier, les syndics et les députés de la Communauté de Ville demandèrent l’entrée du Parlement et, après y avoir été introduits, témoignèrent à la Cour leur reconnaissance des soins qu’elle avait pris pour rendre ce palais à sa perfection, puis ils la supplièrent très humblement d’y vouloir bien faire son entrée le lundi suivant, 11 janvier. Le Président Claude de Marbœuf, remercia les députés et assura de la protection de la Cour la Communauté de Ville qui savait rendre l’obéissance à Sa Majesté et la soumission aux arrêts du Parlement.


À la date convenue, le lundi 11 janvier, le corps de Ville s’assembla en son hôtel à 7 heures du matin et, revêtu de ses habits d’honneur, se rendit avec ses officiers ordinaires à l’ancien palais où le procureur syndic « fit ses compliments à la Cour et pria MM. du Parlement d’avoir pour agréable de quitter cette vieille maison d’emprunt et aller loger en leur Palais neuf ».
À la date convenue, le lundi 11 janvier, le corps de Ville s’assembla en son hôtel à 7 heures du matin et, revêtu de ses habits d’honneur, se rendit avec ses officiers ordinaires à l’ancien palais où le procureur syndic « fit ses compliments à la Cour et pria MM. du Parlement d’avoir pour agréable de quitter cette vieille maison d’emprunt et aller loger en leur Palais neuf ».  


Aussitôt la Cour sortit, en robes rouges, accompagnée du corps de Ville, de la chancellerie et du présidial, pour assister à la messe en l’église Saint-François. Immédiatement après la messe, le corps de Ville se rendit sur le perron du Palais pour y attendre le Parlement qui y fut conduit processionnellement au chant du « Veni Creator » par les religieux Cordeliers, revêtus de leurs chapes, et fut harangué par le syndic : « Y ayant un siècle tout entier et plus, dit-il, que la Ville de Rennes a le bonheur de conserver chèrement dans l’enceinte de ses murailles une des plus souveraines et augustes Cours du Royaume qui est celle du Parlement de Bretagne, le plus digne ornement de cette capitale, et quoique toutes ces longues années semblassent nous devoir mettre à couvert de l’envie et de la jalousie de nos voisins, nous avons nonobstant, dans la vicissitude des temps, essuyé les attaques de nos plus proches qui se seraient mis en devoir, à diverses reprises, de nous priver de notre bonheur, se faisant forts de notre impuissance de ne pouvoir dignement loger chez nous le Temple de la Justice ni lui ériger des autels. Mais, comme la Fortune aide toujours les nouveaux conquérants, trente-six ans après avoir jeté les premiers fondements de cet auguste et magnifique Palais, nous sommes enfin, grâce à Dieu, heureusement venus à bout de cette haute entreprise. Par ordre exprès de notre Communauté, nous vous prions de toute l’étendue de notre affection de vouloir bien y faire votre première entrée et de vous aller placer sans plus longue attente, revêtus de votre pourpre éclatante, marque de royauté, sur vos sièges couverts de fleurs de lys, pour y tenir vos grands jours et y rendre vos oracles… Vous nous donnerez satisfaction, s’il vous plaît, et pour comble de notre bonheur, vous nous permettrez d’être parfaitement unis d’affection et de volonté avec vous, comme d’un lien indissoluble… »
Aussitôt la Cour sortit, en robes rouges, accompagnée du corps de Ville, de la chancellerie et du présidial, pour assister à la messe en l’église Saint-François. Immédiatement après la messe, le corps de Ville se rendit sur le perron du Palais pour y attendre le Parlement qui y fut conduit processionnellement au chant du « Veni Creator » par les religieux Cordeliers, revêtus de leurs chapes, et fut harangué par le syndic : « Y ayant un siècle tout entier et plus, dit-il, que la Ville de Rennes a le bonheur de conserver chèrement dans l’enceinte de ses murailles une des plus souveraines et augustes Cours du Royaume qui est celle du Parlement de Bretagne, le plus digne ornement de cette capitale, et quoique toutes ces longues années semblassent nous devoir mettre à couvert de l’envie et de la jalousie de nos voisins, nous avons nonobstant, dans la vicissitude des temps, essuyé les attaques de nos plus proches qui se seraient mis en devoir, à diverses reprises, de nous priver de notre bonheur, se faisant forts de notre impuissance de ne pouvoir dignement loger chez nous le Temple de la Justice ni lui ériger des autels. Mais, comme la Fortune aide toujours les nouveaux conquérants, trente-six ans après avoir jeté les premiers fondements de cet auguste et magnifique Palais, nous sommes enfin, grâce à Dieu, heureusement venus à bout de cette haute entreprise. Par ordre exprès de notre Communauté, nous vous prions de toute l’étendue de notre affection de vouloir bien y faire votre première entrée et de vous aller placer sans plus longue attente, revêtus de votre pourpre éclatante, marque de royauté, sur vos sièges couverts de fleurs de lys, pour y tenir vos grands jours et y rendre vos oracles… Vous nous donnerez satisfaction, s’il vous plaît, et pour comble de notre bonheur, vous nous permettrez d’être parfaitement unis d’affection et de volonté avec vous, comme d’un lien indissoluble… »
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À l’issue de l’audience solennelle à laquelle il assista, avec les présidiaux, les juges royaux et la chancellerie, le corps de Ville alla mettre le feu « à des bûchers préparés sur la place où le peuple assemblé sans nombre témoigna sa reconnaissance par des cris de « Vive le Roy », puis, rentré en son hôtel, il ordonna que les miseurs en charge délivreraient deux livres de bougie à chacun des membres présents de la communauté.
À l’issue de l’audience solennelle à laquelle il assista, avec les présidiaux, les juges royaux et la chancellerie, le corps de Ville alla mettre le feu « à des bûchers préparés sur la place où le peuple assemblé sans nombre témoigna sa reconnaissance par des cris de « Vive le Roy », puis, rentré en son hôtel, il ordonna que les miseurs en charge délivreraient deux livres de bougie à chacun des membres présents de la communauté.
<ref>''Rennes en 1800'' . Audience solennelle de la cour d'appel de Rennes, du 16 octobre 1900, discours de M. Denier, avocat général. Imprimerie rennaise, 5 rue Bourbon </ref>
<ref>''Rennes en 1800'' .  À cette occasion,  le corps de ville avait fait constater le droit qu'il avait de mettre les armes de la ville au haut du perron mais une fois sculpté l'écusson municipal l'année suivante, le parlement ne se souvint plus de sa promesse qui, n'ayant pas été consignée sur ses registres, ne fut pas exécutée. <ref> ''Histoire de Rennes,'' p.321, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref>
 


== Description ==
== Description ==
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