« 7 août 1932 : le monument d'Union de la Bretagne à la France saute » : différence entre les versions

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[[Fichier:Le_monument_de_la_niche_de_l_hotel_de_ville.jpeg|250px|left|thumb|Le monument commémoratif de "l'union de la Bretagne à la France ; Breiz ha Bro-C'Hall o vont D'en em unani" ( plaquette ''L'Hôtel de Ville de Rennes'', imp. Oberthur - 1919)]]
[[Fichier:Le_monument_de_la_niche_de_l_hotel_de_ville.jpeg|250px|left|thumb|Le monument commémoratif de "l'union de la Bretagne à la France ; Breiz ha Bro-C'Hall o vont D'en em unani" ( plaquette ''L'Hôtel de Ville de Rennes'', imp. Oberthur - 1919)]]
[[Fichier:Union288.jpg|right|300px|thumb|Défilé  dans Rennes d'une duchesse Anne sous dai.( L'Instantané. Supplément illustré de la Revue hebdomadaire -11 novembre 1911)]]
[[Fichier:Union288.jpg|right|300px|thumb|Défilé  dans Rennes d'une duchesse Anne sous dai.( L'Instantané. Supplément illustré de la Revue hebdomadaire -11 novembre 1911)]]
[[Fichier:Cortege_anne_de_bretagne.jpeg|300px|left|Cortège célébrant en 1911 le 4e centenaire de l'union]]
[[Fichier:Fete commemorative de l union de la bretagne a la france.jpeg|left|300px|thumb|La duchesse Anne au Thabor]]
===La niche de l'hôtel-de-ville de Rennes perd son monument===
===La niche de l'hôtel-de-ville de Rennes perd son monument===
[[Fichier:Plan_de_rennes_vers_1927.jpeg|250px|right|thumb|plan de Rennes en 1929 (''Guide Michelin'')]]
[[Fichier:Plan_de_rennes_vers_1927.jpeg|250px|right|thumb|plan de Rennes en 1929 (''Guide Michelin'')]]
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[[Fichier:Ouest_eclair_1932.png|250px|right|thumb|Dans la presse, le lendemain]]
[[Fichier:Ouest_eclair_1932.png|250px|right|thumb|Dans la presse, le lendemain]]
===Le contexte===
===Le contexte===
[[Fichier:Cortege_anne_de_bretagne.jpeg|300px|left|Cortège célébrant en 1911 le 4e centenaire de l'union]]


[[Fichier:Fete commemorative de l union de la bretagne a la france.jpeg|left|300px|thumb|La duchesse Anne au Thabor]]
Cet évènement intervient le jour même où à Vannes, on va célébrer avec éclat - et non avec éclats comme à Rennes - le quatrième centenaire de l'acte d'union de la Bretagne à la France, intervenu en [[1532]], les Etats, réunis en cette ville, ayant adressé au roi une "supplique"" sollicitant l'{{w|Union de la Bretagne à la France}} Or le monument visé commémore ce pacte dans "la capitale administrative, morale et intellectuelle de la Bretagne", souligne le journal. On a retrouvé au pied du monument des tracts de Breiz Atao mais leurs représentants à Rennes sont introuvables et leurs portes closes. A Vannes le dimanche, Debauvais et plusieurs autonomistes ont été détenus toute la journée. Des perquisitions ont lieu au siège de Breiz Atao, [[rue Edith Cavell]] et chez [[François Debauvais]]<ref>{{w|François Debauvais}}</ref>. On ne trouve pas d'indices sur les auteurs que l'on soupçonne être dans la mouvance de l'association secrète ''Gwenn-ha-Du''.
Cet évènement intervient le jour même où à Vannes, on va célébrer avec éclat - et non avec éclats comme à Rennes - le quatrième centenaire de l'acte d'union de la Bretagne à la France, intervenu en [[1532]], les Etats, réunis en cette ville, ayant adressé au roi une "supplique"" sollicitant l'{{w|Union de la Bretagne à la France}} Or le monument visé commémore ce pacte dans "la capitale administrative, morale et intellectuelle de la Bretagne", souligne le journal. On a retrouvé au pied du monument des tracts de Breiz Atao mais leurs représentants à Rennes sont introuvables et leurs portes closes. A Vannes le dimanche, Debauvais et plusieurs autonomistes ont été détenus toute la journée. Des perquisitions ont lieu au siège de Breiz Atao, [[rue Edith Cavell]] et chez [[François Debauvais]]<ref>{{w|François Debauvais}}</ref>. On ne trouve pas d'indices sur les auteurs que l'on soupçonne être dans la mouvance de l'association secrète ''Gwenn-ha-Du''.


Et le journal d'exprimer le souhait qu'à Vannes la foule anonyme chante d'un même cœur et avec une émotion plus grande encore ''La Marseillaise'' et le ''Bro Goz ma Zadou''. Jean Boucher interrogé estime que s'en prendre à un pauvre bronze ne peut que nuire à la cause régionaliste ou autonomiste. <ref> ''L'Ouest-Eclair'' des 8 et 9 août 1932</ref>Le journal rappelle aussi l'inauguration du monument, le 29 octobre [[1911]], qui s'était déroulée devant "un concours de Bretons venant de tous les coins du pays", avec un vibrant discours d' [[Anatole Le Braz]] mais la cérémonie fut troublée "par un coup de sifflet d'un excellent poète breton" appréhendé et détenu provisoirement. Camille [[Le Mercier d'Erm]] * qualifiait l'oeuvre de Boucher de
Et le journal d'exprimer le souhait qu'à Vannes la foule anonyme chante d'un même cœur et avec une émotion plus grande encore ''La Marseillaise'' et le ''Bro Goz ma Zadou''. Jean Boucher interrogé estime que s'en prendre à un pauvre bronze ne peut que nuire à la cause régionaliste ou autonomiste. <ref> ''L'Ouest-Eclair'' des 8 et 9 août 1932</ref>Le journal rappelle aussi l'inauguration du monument, le 29 octobre [[1911]], qui s'était déroulée devant "un concours de Bretons venant de tous les coins du pays", avec un vibrant discours d' [[Anatole Le Braz]] mais la cérémonie fut troublée "par un coup de sifflet d'un excellent poète breton" appréhendé et détenu provisoirement. Camille [[Le Mercier d'Erm]] * qualifiait l'œuvre de Boucher de
[[Fichier:Inauguration_monument_bretagne139.jpg|200px|left|thumb|Inauguration du monument le 29 octobre 1911 : "M. Chaumet, sous-secrétaire d'État aux postes, prononce son discours". Revue ''L'instantané'' du 11/11/1911]]
[[Fichier:Inauguration_monument_bretagne139.jpg|200px|left|thumb|Inauguration du monument le 29 octobre 1911 : "M. Chaumet, sous-secrétaire d'État aux postes, prononce son discours". Revue ''L'instantané'' du 11/11/1911]]
"monument de la honte" et, en 1911, des régionalistes convaincus, tel le marquis [[Régis de l'Estourbeillon]], chef de file de l'Union régionaliste bretonne, député du Morbihan, qui avait adressé au maire de Rennes une carte indiquant qu'il ne pourrait assister à l'inauguration "en raison du caractère anti breton du monument", de même que le comte Lanjuinais qui avait déploré que le pacte d'union conclu quand la Bretagne, sa petite patrie, s'était donnée librement donnée à la grande patrie n'avait pas été observé.<ref> documents fournis en annexe de la conférence donnée par Michel Denis, le 14 décembre 2004, aux archives municipales de Rennes sur les fêtes à Rennes</ref>
"monument de la honte" et, en 1911, des régionalistes convaincus, tel le marquis [[Régis de l'Estourbeillon]], chef de file de l'Union régionaliste bretonne, député du Morbihan, qui avait adressé au maire de Rennes une carte indiquant qu'il ne pourrait assister à l'inauguration "en raison du caractère anti breton du monument", de même que le comte Lanjuinais qui avait déploré que le pacte d'union conclu quand la Bretagne, sa petite patrie, s'était donnée librement donnée à la grande patrie n'avait pas été observé.<ref> documents fournis en annexe de la conférence donnée par Michel Denis, le 14 décembre 2004, aux archives municipales de Rennes sur les fêtes à Rennes</ref>
 
[[Fichier:D%C3%A9bris_du_monument.png|400px|left|thumb|Des badauds regardent l'enlèvement sans délai des débris du monument]]
===Les auteurs===
===Les auteurs===


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