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« 7 août 1932 : le monument d'Union de la Bretagne à la France saute » : différence entre les versions

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[[Fichier:Plan_de_rennes_vers_1927.jpeg|250px|right|thumb|plan de Rennes en 1929 (''Guide Michelin'')]]
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Il est 4h40, ce dimanche 7 août [[1932]] quand les Rennais sont réveillés par une très forte déflagration qui les met tous aux fenêtres. Ils sauront très vite qu'en fait a été touché le monument de  [[Jean Boucher]],<ref>{{w|Jean Boucher (sculpteur)}}</ref> ensemble symbolisant l'union de la Bretagne à la France, figurant [[Anne de Bretagne]] aux genoux du roi de France [[Charles VIII]]. Le monument de 4 m par 4,70 m a été détruit par une forte charge explosive. Les vitres de l'hôtel-de-ville, du théâtre et des maisons voisines  à cent mètres à la ronde ont volé en éclats. ''L'Ouest-Eclair'' publiera quelques heures après "le crime" une édition spéciale que les Rennais "s'arrachèrent".
Il est 4h40, ce dimanche 7 août [[1932]] quand les Rennais sont réveillés par une très forte déflagration qui les met tous aux fenêtres. Ils sauront très vite qu'en fait a été touché le monument de  [[Jean Boucher]],<ref>{{w|Jean Boucher (sculpteur)}}</ref> ensemble symbolisant l'union de la Bretagne à la France, figurant [[Anne de Bretagne]] aux genoux du roi de France [[Charles VIII]]. Le monument de 4 m par 4,70 m a été détruit par une forte charge explosive. Les vitres de l'hôtel-de-ville, du théâtre et des maisons voisines  à cent mètres à la ronde ont volé en éclats. ''L'Ouest-Eclair'' publiera quelques heures après "le crime" une édition spéciale que les Rennais "s'arrachèrent".
 
[[Fichier:Inauguration_monument_bretagne139.jpg|200px|left|thumb|Inauguration du monument le 29 octobre 1911 : "M. Chaumet, sous-secrétaire d'État aux postes, prononce son discours". Revue ''L'instantané'' du 11/11/1911]]
L'édition du lendemain, lundi, consacre les deux tiers de sa première page à cet événement et titre :
L'édition du lendemain, lundi, consacre les deux tiers de sa première page à cet événement et titre :


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La seconde page est aux trois quarts consacrée à l'événement, une photo montrant les dégâts, une autre le statuaire [[Jean Boucher]] devant ceux-ci. On y précise que l'explosif devait être composé de deux ou trois cartouches de cheddite ou de dynamite, volées à la poudrière de Laval. Les poseurs étaient expérimentés car ils ont placé le pétard à l'endroit où le métal du monument était au plus près de la pierre. On a retrouvé des débris de bronze au bas de la [[rue d'Estrées]].
La seconde page est aux trois quarts consacrée à l'événement, une photo montrant les dégâts, une autre le statuaire [[Jean Boucher]] devant ceux-ci. On y précise que l'explosif devait être composé de deux ou trois cartouches de cheddite ou de dynamite, volées à la poudrière de Laval. Les poseurs étaient expérimentés car ils ont placé le pétard à l'endroit où le métal du monument était au plus près de la pierre. On a retrouvé des débris de bronze au bas de la [[rue d'Estrées]].
[[Fichier:Hotel_de_ville.jpeg|300px|right|thumb|L'hôtel de Ville, vers 1920, avec, dans sa niche, le grand monument symbolisant l'union de la Bretagne à la France- carte "La Cigogne", Rennes]]
[[Fichier:Hotel_de_ville.jpeg|300px|right|thumb|L'hôtel de Ville, vers 1920, avec, dans sa niche, le grand monument symbolisant l'union de la Bretagne à la France- carte "La Cigogne", Rennes]]
[[Fichier:Ouest_eclair_1932.png|250px|right|thumb|Dans la presse, le lendemain]]
[[Fichier:Ouest_eclair_1932.png|350px|right|thumb|Dans la presse, le lendemain]]
===Le contexte===
===Le contexte===


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Et le journal d'exprimer le souhait qu'à Vannes la foule anonyme chante d'un même cœur et avec une émotion plus grande encore ''La Marseillaise'' et le ''Bro Goz ma Zadou''. Jean Boucher interrogé estime que s'en prendre à un pauvre bronze ne peut que nuire à la cause régionaliste ou autonomiste. <ref> ''L'Ouest-Eclair'' des 8 et 9 août 1932</ref>Le journal rappelle aussi l'inauguration du monument, le 29 octobre [[1911]], qui s'était déroulée devant "un concours de Bretons venant de tous les coins du pays", avec un vibrant discours d' [[Anatole Le Braz]] mais la cérémonie fut troublée "par un coup de sifflet d'un excellent poète breton" appréhendé et détenu provisoirement. Camille [[Le Mercier d'Erm]] * qualifiait l'œuvre de Boucher de
Et le journal d'exprimer le souhait qu'à Vannes la foule anonyme chante d'un même cœur et avec une émotion plus grande encore ''La Marseillaise'' et le ''Bro Goz ma Zadou''. Jean Boucher interrogé estime que s'en prendre à un pauvre bronze ne peut que nuire à la cause régionaliste ou autonomiste. <ref> ''L'Ouest-Eclair'' des 8 et 9 août 1932</ref>Le journal rappelle aussi l'inauguration du monument, le 29 octobre [[1911]], qui s'était déroulée devant "un concours de Bretons venant de tous les coins du pays", avec un vibrant discours d' [[Anatole Le Braz]] mais la cérémonie fut troublée "par un coup de sifflet d'un excellent poète breton" appréhendé et détenu provisoirement. Camille [[Le Mercier d'Erm]] * qualifiait l'œuvre de Boucher de
[[Fichier:Inauguration_monument_bretagne139.jpg|200px|left|thumb|Inauguration du monument le 29 octobre 1911 : "M. Chaumet, sous-secrétaire d'État aux postes, prononce son discours". Revue ''L'instantané'' du 11/11/1911]]
 
"monument de la honte" et, en 1911, des régionalistes convaincus, tel le marquis [[Régis de l'Estourbeillon]], chef de file de l'Union régionaliste bretonne, député du Morbihan, qui avait adressé au maire de Rennes une carte indiquant qu'il ne pourrait assister à l'inauguration "en raison du caractère anti breton du monument", de même que le comte Lanjuinais qui avait déploré que le pacte d'union conclu quand la Bretagne, sa petite patrie, s'était donnée librement donnée à la grande patrie n'avait pas été observé.<ref> documents fournis en annexe de la conférence donnée par Michel Denis, le 14 décembre 2004, aux archives municipales de Rennes sur les fêtes à Rennes</ref>
"monument de la honte" et, en 1911, des régionalistes convaincus, tel le marquis [[Régis de l'Estourbeillon]], chef de file de l'Union régionaliste bretonne, député du Morbihan, qui avait adressé au maire de Rennes une carte indiquant qu'il ne pourrait assister à l'inauguration "en raison du caractère anti breton du monument", de même que le comte Lanjuinais qui avait déploré que le pacte d'union conclu quand la Bretagne, sa petite patrie, s'était donnée librement donnée à la grande patrie n'avait pas été observé.<ref> documents fournis en annexe de la conférence donnée par Michel Denis, le 14 décembre 2004, aux archives municipales de Rennes sur les fêtes à Rennes</ref>
[[Fichier:D%C3%A9bris_du_monument.png|400px|left|thumb|Des badauds regardent l'enlèvement sans délai des débris du monument]]
[[Fichier:D%C3%A9bris_du_monument.png|400px|left|thumb|Des badauds regardent l'enlèvement sans délai des débris du monument]]
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