« Évadée du convoi de Langeais » : différence entre les versions

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Et alors, c’est une tout autre personne qui s’exprime, de la même voix fluette mais plus vive, parfois hachée. La vieille dame  a fait  soudain un bond de soixante-douze ans en arrière : Marie-Renée Quéréel, 19 ans, raconte :  
Et alors, c’est une tout autre personne qui s’exprime, de la même voix fluette mais plus vive, parfois hachée. La vieille dame  a fait  soudain un bond de soixante-douze ans en arrière : Marie-Renée Quéréel, 19 ans, raconte :  


« Une main sur mon épaule : je suis arrêtée, le 7 avril 1944,  par la Gestapo, sur la place de la gare de Saint-Brieuc,  alors que je venais de rejoindre sur le quai mon chef, Francis Chauvin <ref> https://maitron.fr/spip.php?article208464 </ref> qui était dans le même train. Nous sommes embarqués dans une voiture. Je revenais  d’une mission de repérage à vélo des installations et des unités présentes sur l’aérodrome de Gaël. Après interrogatoire, je suis envoyée à la prison Jacques-Cartier de Rennes <ref>[[ http://www.wiki-rennes.fr/Prison_Jacques-Cartier]]</ref>  et je croupis, près de quatre mois en cellule au pigeonnier. Le 2 août, la prison est bombardée par les Américains tout proches de Rennes et nous croyons toutes à notre libération imminente. L’espoir est  déçu car, dans la nuit du 2 au 3, on nous fait quitter en troupeau la prison. Nous sommes conduites en rangs, à pied  à un train, la rage au cœur, avec en tête la question « Que font les alliés ? » Et nous voici dans ce train sur un trajet qui n’en finit pas avec des arrêts dus aux mitraillages et puis c’est l’arrêt définitif car le pont sur la Loire a sauté à Langeais ».<ref>[[Le dernier train de résistants déportés et militaires prisonniers quitte Rennes juste avant la libération]]</ref> <ref>[[Détenus des prisons de Rennes]]</ref>
« Une main sur mon épaule : je suis arrêtée, le 7 avril 1944,  par la Gestapo, sur la place de la gare de Saint-Brieuc,  alors que je venais de rejoindre sur le quai mon chef, Francis Chauvin <ref> https://maitron.fr/spip.php?article208464 </ref> qui était dans un autre compartiment, à bord du même train. Nous sommes embarqués dans une voiture. Je revenais  d’une mission de repérage à vélo des installations et des unités présentes sur l’aérodrome de Gaël. Après interrogatoire, je suis envoyée à la prison Jacques-Cartier de Rennes <ref>[[ http://www.wiki-rennes.fr/Prison_Jacques-Cartier]]</ref>  et je croupis, près de quatre mois en cellule au pigeonnier. Le 2 août, la prison est bombardée par les Américains tout proches de Rennes et nous croyons toutes à notre libération imminente. L’espoir est  déçu car, dans la nuit du 2 au 3, on nous fait quitter en troupeau la prison. Nous sommes conduites en rangs, à pied  à un train, la rage au cœur, avec en tête la question « Que font les alliés ? » Et nous voici dans ce train sur un trajet qui n’en finit pas avec des arrêts dus aux mitraillages et puis c’est l’arrêt définitif car le pont sur la Loire a sauté à Langeais ».<ref>[[Le dernier train de résistants déportés et militaires prisonniers quitte Rennes juste avant la libération]]</ref> <ref>[[Détenus des prisons de Rennes]]</ref>


De temps à autre, le journaliste  relance la voix qui s’arrête, comme réticente à la narration. Puis la vieille dame accélère son débit :
De temps à autre, le journaliste  relance la voix qui s’arrête, comme réticente à la narration. Puis la vieille dame accélère son débit :
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